jeudi, mars 28, 2024

SCAF ou pas, le couple Super-Rafale Neuron proposé par Dassault devrait être développé

Comme il est de coutume au début de l’été, les salons de l’armement se sont multipliés ces dernières semaines, avec Eurosatory en France dédié aux armements terrestres mi-juin, le salon ILA aéronautique de Berlin une semaine plus tard, et cette semaine, le salon aéronautique britannique de Farnborough. Ce qui l’est moins, c’est l’extraordinaire discrétion de la France, de ses autorités et de son industrie aéronautique lors de ces salons, en particulier au sujet d’un programme pourtant majeur et dimensionnant, le Systeme de Combat Aérien du Futur, ou SCAF. Le fait est, depuis le début de l’année, le programme rassemblant l’Allemagne, la France et l’Espagne est à l’arrêt, sur fond de désaccord entre Dassault Aviation et Airbus D&S quant au partage industriel autour de la conception du Next Generation Fighter ou NGF, le pilier principal du programme, et le seul qui reste, à ce jour, sous pilotage français. Depuis plusieurs semaines, Dassault Aviation, par la voix de son PDG Eric Trappier, mais également l’ensemble de la Team Rafale, laissaient entendre qu’en cas d’échec des négociations, les industriels français disposaient d’un « plan B ». Plus récemment, il est apparu que cette alternative reposerait sur un couple inédit et très prometteur, associant un Rafale redessiné et designé Super-Rafale, et un drone de combat furtif issu du programme NEUROn.

Pour la Team Rafale, cette approche constituerait une alternative au SCAF économiquement soutenable pour la France et efficace du point de vue opérationnel. Le nouvel appareil de combat permettrait en effet d’étendre les capacités opérationnelles mais surtout le potentiel évolutif du Rafale pour répondre aux exigences du combat aérien dans les années et décennies à venir, à l’image de ce que fit et fait encore le succès du Rafale sur les théâtres d’opération et sur la scène export. Le drone de combat furtif, quant à lui, offrirait au nouvel appareil des capacités de surveillance, de suppression et de détection largement étendues, y compris en environnement fortement contesté, d’autant qu’il pourra probablement, à l’instar du Rafale et du Super-Rafale, s’appuyer sur des drones aéroportés de type Remote Carrier pour en étendre les capacités. Fondamentalement, donc, une telle approche pourrait effectivement se substituer au SCAF à horizon 2040, eu égard à la vision que nous avons aujourd’hui de ce que sera la guerre aérienne à cette date et au delà.

SCAF Artiste Analyses Défense | Aviation de chasse | Awacs et guerre électronique
Le programme SCAF est aujourd’hui à l’arrêt, dans l’attente d’un arbitrage politique de la part de Paris et Berlin

Pour autant, il convient de s’interroger sur la pertinence de developper un tel programme, même si le programme SCAF venait à perdurer, et qu’un accord acceptable venait à être trouvé entre industriels français et allemands. En effet, il ne fait guère de doute désormais que l’entrée en service du NGF issu du SCAF dans une version opérationnelle et non bridée, n’interviendra probablement pas avant 2050. Or, en dépit de ses extraordinaires capacités d’évolution, le Rafale actuel peinera à s’imposer dans le ciel de manière assurée au delà d’une échéance que l’on peut situer entre 2035 et 2040. En effet, la période qui s’annonce n’aura rien à voir avec les 30 dernières années en terme de tempo technologique. Sous l’impulsion de la compétition sino-chinoise, il est plus que probable qu’une nouvelle course technologique aux armements perdurera pendant plusieurs décennies, dans un tempo technologique qui s’apparentera bien davantage aux années 50 et 60 qu’aux années 90 et 2000. Déjà, aujourd’hui, la Chine développe officiellement 3 programmes d’avions de combat furtifs, le chasseur lourd J-20, le chasseur moyen embarqué J-35 et le bombardier stratégique H-20, auxquels il conviendrait d’ajouter, bien que ce ne soit pas officiellement reconnu par Pékin, un quatrième programme de chasseur bombardier JH-XX furtif destiné à remplacer le JH-7 d’ici la fin de la décennie.


LOGO meta defense 70 Analyses Défense | Aviation de chasse | Awacs et guerre électronique

Le reste de cet article est réservé aux abonnés

Les abonnements Classiques donnent accès à tous les articles sans publicité, à partir de 1,99 €.

- Publicité -

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles