Il ne fait aucun doute que le chars de démonstration AbramsX de General Dynamics Land Systems aura été la star incontestable du salon AUSA 2022 qui s’est tenu la semaine dernière dans la banlieue de Washington. Est-ce du fait de l’existence d’une alternative américaine, ou de la pression qui fit peser l’annonce chinoise concernant le developpement d’un char de combat de nouvelle génération « au moins aussi performant que l’armada russe », mais il semble bien que la question du remplacement du char de combat lourd M1 Abrams ait connu une certaine accélération ces derniers jours. En effet, pour le Major Général Glenn Dean, supervisant les systèmes de combat terrestres au sein de l’US Army, le temps est venu de penser à l’avenir de l’Abrams, et même à son remplacement dans un avenir relativement proche.
Interrogé par le site spécialisé américain Defense News lors du salon AUSA, le général Dean a confirmé que la prochaine évolution de l’Abrams, la M1A2 SEPv4, entrerait en service dès 2023. Toutefois, il a également indiqué que toutes les options étaient désormais sur la table quant à la suite de ce programme, qu’il s’agisse d’un éventuel SEPv5, ou du developpement d’un nouveau char américain. En effet, l’US Army a recueilli de nombreux retours d’experience lors d’une mission d’analyse en Europe, mais également lors du conflit en Ukraine, montrant que désormais, les paradigmes constitutifs de l’Abrams moderne n’étaient plus aussi performants qu’ils ne pouvaient l’être jusqu’ici. En particulier, la mobilité des chars représente (à nouveau) un enjeu critique, en particulier pour exploiter les faiblesses du dispositif adverse, domaine dans lequel la masse excessive du M1A2, plus de 68 tonnes au combat, représente un réel handicap désormais. Au delà des enjeux de mobilité, la protection du char ne peut désormais plus se satisfaire du seul blindage, et doit incorporer des systèmes de nouvelle génération pour contrer les obus, mais également les missiles et les munitions rôdeuses.
Or, ces nouveaux impératifs s’accommodent mal d’une nouvelle évolution de l’Abrams, et l’hypothèse d’un remplaçant au célèbre char, jusque là repoussée au delà de 2025, devient beaucoup plus pressante désormais, en particulier si la Chine a effectivement développé un char de nouvelle génération. En effet, si l’on pouvait raisonnablement penser que les conséquences de la guerre en Ukraine allaient encore ralentir le programme Armata russe, et durablement altérer les capacités offensives terrestres des armées de Moscou permettant à l’US Army de developper le remplaçant de l’Abrams à horizon 2035, tout comme le MGCS européen, l’émergence annoncée d’un nouveau modèle chinois rebat en profondeur les cartes, ce d’autant que Pékin n’aurait aucun problème pour produire le blindé en masse, celui-ci étant effectivement prêt à être produit de façon industrielle. Et si Washington garde sous surveillance les avancées technologiques russes, celles venues de Pékin ont un retentissement tout autre, au Pentagone comme à la Maison Blanche et au Capitole.
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