jeudi, mars 28, 2024

Face à l’arrivée potentielle de Su-35s et de S-400 en Iran, Israel formalise une commande de 25 F-15EX à Boeing

Les tensions entre Jerusalem et Téhéran sont, aujourd’hui, au coeur de l’instabilité structurelle du théâtre moyen-oriental. Celles-ci sont notamment le fait des affrontements récurrents entre les forces armées israéliennes et le Hezbollah chiite au Liban, comme de ceux avec les milices iraniennes en Syrie. Ces dernières années, toutefois, ces tensions ont connu un durcissement très sensible, autour des programmes de missiles balistiques, missiles de croisières et drones à longue portée développés par l’industrie de défense iranienne, conférant à ses armées des capacités de frappe effective contre le territoire israélien et notamment ses infrastructures critiques. Surtout, les avancées enregistrées par le programme nucléaire iranien, est désormais au coeur des préoccupations immédiates de Jerusalem, qui estime que Teheran ne serait plus qu’à quelques mois de disposer de suffisamment de matière fissible raffinée pour construire sa première bombe nucléaire.

De fait, depuis plus de deux ans maintenant, les forces aériennes s’entrainent à mener des raids à longue distance, de sorte à pouvoir, le cas échéant venir frapper les infrastructures nucléaires et les sites de missiles en Iran. Pour cela, l’Israelian Air Force s’est dotée de deux escadrons de chasseurs furtifs F-35i, soit une commande de 50 appareils, une version dérivée du chasseur F-35A de Lockheed-Martin équipée de systèmes israéliens, en complément des 25 F-15i, des 50 F-15A/B/C/D et de 6 escadrons de F-16 C/i. Face à la montée en puissance de la menace iranienne, Jerusalem avait annoncé, en 2020, son intention de commander un nouvel escadron de F-35i, mais également un escadron de nouveaux F-15, les premiers étant en charge d’éliminer les défenses anti-aériennes, les seconds de détruire les infrastructures et de couvrir les Lighting face à la chasse adverse, le cas échéant. Du fait de l’instabilité politique du pays, seule la commande de 25 F-35i fut effectivement formalisée. Le rapprochement de plus en plus flagrant de Téhéran et de Moscou, autour du conflit en Ukraine, et ses conséquences sur les acquisitions d’armes russes par l’Iran, semblent avoir convaincu Jerusalem, qui aurait formalisé, ces derniers jours, la commande de 25 F-15EX auprès de Boeing, ainsi que la conversion de ses F-15i vers ce standard (en dehors des commandes de vol électriques).

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Israel a devellopé des réservoirs largables furtifs pour accroitre l’autonomie de ses F-35i sans altérer leur furtivité

En effet, au delà de l’arrivée prochaine de 24 à 30 Su-35s en Iran, les déclarations récentes de l’ambassadeur russe en Iran, semble indiquer que Téhéran pourrait recevoir également de la part de Moscou, d’autres systèmes d’armes, en particulier des systèmes anti-aériens S-400. Les forces aériennes israéliennes connaissent bien ce système, en service en Syrie pour protéger les infrastructures russes, et savent en évaluer les performances. Si de tels systèmes venaient à être déployés en Iran, aux cotés de chasseurs Su-35s autrement plus performants que les chasseurs en service au sein des forces aériennes iraniennes, les contraintes appliquées à une éventuelle flotte de bombardement, et surtout aux appareils de soutien comme les ravitailleurs et les avions d’alerte aérienne avancée sensés les accompagner, seraient de fait beaucoup plus importantes. C’est dans ce contexte que le couple F-35i et F-15EX prendrait tout son sens.


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1 COMMENTAIRE

  1. […] L’annonce de l’envoi des nouveaux CAESAR permettra probablement à Paris de sortir par le haut de la polémique qui enfle au sujet de la livraison de chars Leclerc, voire de Mirage 2000 à Kyiv. Comme nous l’avions abordé il y a quelques mois, l’envoi de chars Leclerc français en Ukraine serait une décision très dommageable, l’Armée de terre ne disposant que d’un nombre réduit de ces chars par ailleurs complexes à mettre en oeuvre et à maintenir, alors qu’aucune capacité industrielle pouvant permettre de remplacer ces blindés n’existe dans le pays. Dans le même temps, l’envoi d’avions de combat occidentaux, Mirage 2000 comme F-16, est pour l’heure jugée hors de question par Washington, probablement pour des questions de risque d’escalade de la part de Moscou, que ce soit en Ukraine par l’augmentation des frappes contre les cibles civiles, ou hors de ce théâtre, que ce soit par des actions clandestines ou par l’instrumentation de tensions comme en Iran. […]

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