vendredi, mars 29, 2024

La guerre en Ukraine et le risque biologique menaceraient la survie de l’humanité comme jamais auparavant

En 1947, à l’initiative d’Albert Einstein, l’Université de Chicago publia pour la première dans le Bulletin of the Atomic Scientist l’Horloge de la Fin du Monde, ou Doomsday Clock en anglais. Cette horloge représentait le temps qu’il restait à l’humanité, depuis son apparition, avant qu’un événement cataclysmique de type Guerre nucléaire ne vienne l’éradiquer. En 1947, l’horloge fut positionnée à 23h53, soit 7 minutes avant l’apocalypse. Cette valeur, calculée de manière empirique, servit de point de référence aux évaluations annuelles à venir, de sorte à présenter de manière simple et efficace l’augmentation ou la diminution du risque, selon le collège de scientifiques (dont une dizaine de prix Nobel) qui le publie chaque année. Ainsi, en 1953, après que les Etats-Unis et l’Union Soviétique aient procédé chacun au premier essais d’une arme thermonucléaire, l’horloge fut positionnée sur 23h57, et resta sur cette valeur pendant 7 ans jusqu’en 1960, lorsqu’elle fut ramenée à 23h53 puis à 23h48 en 1963 après que Washington et Moscou aient signé le traité sur l’interdiction des essais nucléaires atmosphériques.

Depuis, l’horloge n’a cessé d’évoluer, atteignant son point le plus haut, 23h57, en 1984 au plus fort de la crise des Euromissile, et son plus bas en 1991 à 23h43 après la dislocation de l’Union Soviétique et l’accord sur la réduction des armes stratégiques. Malheureusement, depuis, l’horloge n’a cessé d’être avancée, d’abord à 23h55 en 2007 après les essais nucléaires nord-coréens, puis à partir de 2010, alors qu’une nouvelle menace faisait son apparition, le Changement climatique. A partir de 2017, c’est autant le risque climatique que l’augmentation du risque de conflit nucléaire qui amenèrent les scientifiques américains à positionner l’horloge à son plus haut historique, 23h58, puis à augmenter ce chiffre par deux fois pour atteindre 23h58:20s en 2020. Cette année marque un nouveau plus haut historique, avec une horloge positionnée à 23h58:30, 1 min 30 avant la fin de l’humanité. En effet, deux nouveaux facteurs ont dégradé l’appréciation des scientifiques, les risques liés à la guerre en Ukraine d’une part, et la menace que représente désormais l’émergence probable de pathogènes nouveaux, potentiellement bien plus létaux que le Covid.

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Le menace de guerre nucléaire est aujourd’hui à son plus haut historique du fait de la guerre en Ukraine qui oppose, indirectement, 4 des plus importantes puissances nucléaires mondiales

La guerre en Ukraine qui résulte de l’agression russe contre son voisin en février 2022, représente en effet le conflit le plus intense opposant indirectement plusieurs puissances nucléaires, la Russie d’un coté, et de l’autre les Etats-Unis ainsi que leurs alliés britanniques et français qui soutiennent de plus en plus directement Kyiv pour résister aux assauts menés par l’Armée russe. Il s’agit, de manière incontestable, de la plus importante crise militaro-stratégique depuis la fin de la seconde guerre mondiale, d’autant que celle-ci intervient au coeur de l’Europe, et non dans un obscure pays du sud-est asiatique. A ce titre, la sémantiques nucléaire a été exhibée des le début du conflit par Moscou, menaces auxquels américains, français et britanniques ont répondu par la fermeté. Depuis, la menace nucléaire, qu’il s’agisse d’une extension nucléaire du conflit comme évoqué dans l’étude de la Rand Corporation qui fit l’objet d’un article hier, ou d’un accident nucléaire par exemple autour de la centrale de Zaporojie, sont au plus haut, probablement au même niveau que lors de la crise des Euromissiles des années 80, considérée à juste titre par les historiens comme la période la plus critique de la guerre froide.


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