jeudi, mars 28, 2024

La stratégie a été dévoilée concernant l’acquisition de sous-marins nucléaires d’attaque par l’Australie


Suite à la sortie du programme SEA 1000 attribué au français Naval Group pour la construction de 12 sous-marins océaniques à propulsion conventionnelle, et l’annonce de la constitution de l’alliance AUKUS rassemblant l’Australie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis dont un des objectifs étaient de doter la Royal Australian Navy de sous-marins nucléaires d’attaque, les spéculations ont été aussi nombreuses que les démentis des autorités de Canberra. Pour de nombreux observateurs, en effet, et non sans raisons objectives, ce basculement opéré par Canberra serait tout à la fois très difficile et très onéreux à mettre en oeuvre, sans parler des nombreuses ornières technologiques et industrielles qu’il faudra éviter pour mener ce programme à son terme.

Parmi les nombreuses inquiétudes souvent mises en avant, la durée de vie opérationnelle des 6 sous-marins conventionnels de la classe Collins formant actuellement la force sous-marine de la Royal Australian Navy (RAN) constituait l’une des plus difficiles à solutionner, alors que ces navires ne pourront garder la ligne au delà de 2035 et que la livraison des premiers SNA australiens ne peut être espérée, dans le meilleur des cas, qu’au-delà de 2040. En outre, il est rapidement apparu que le partenaire industriel privilégié par les commentateurs dans ce dossier, les Etats-Unis avec la classe Virginia, manquerait de capacités industrielles pour livrer les sous-marins nécessaires alors que l’US Navy elle-même est engagée dans une phase de modernisation intensive visant à remplacer ses sous-marins de la classe Los Angeles le plus rapidement possible par de nouveaux navires de la classe Virginia Block IV ou V dotés de systèmes de lancement verticaux de missiles, tout en développant activement une prochaine génération de Hunter Killer du programme SSN(x) spécialisés dans la traque et l’élimination des sous-marins adverses. De fait, les capacités industrielles US dans le domaine sous-marin sont déjà pleinement employées pour les 20 ans à venir, et la livraison de SNA américains américains à la RAN, résulterait nécessairement en un jeu à somme nulle sur le théâtre Pacifique.

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La production des SSN par les chantiers navals US répond à peine aux besoins de modernisation de l’US Navy.

Américains, Britanniques et Australiens semblent toutefois être parvenus à un modèle répondant à l’ensemble des contraintes identifiées jusque là. En effet, les sous-marins nucléaires d’attaque ne seront pas des Virginia américains, mais une évolution de la classe Astute britannique, incontestablement l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur SNA du moment avec le Suffren français. Cette évolution permettra très certainement de doter les submersibles australiens des mêmes systèmes de lancement vertical que les Virginia Block IV ou V, de sorte à mettre en oeuvre des missiles de croisière de type BGM-109 Tomahawk et les munitions qui les remplaceront dans les années en venir. En outre, comme c’était le cas pour les sous-marins de la classe Attack de feu le programme SEA 1000, les systèmes de bord des navires, ainsi que la chaine sonar, seront en grande majorité américains, de sorte que l’entraînement et la transformation des équipages de la RAN pourra en partie être effectuée par l’US Navy bien plus présente sur ce théâtre que la Royal Navy.


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