jeudi, mars 28, 2024

Pourquoi le croiseur redevient une option crédible pour les marines mondiales ?

Le 9 juillet 1995 entrait en service l’USS Port Royal, dernier croiseur de la classe Ticonderoga à rejoindre l’US Navy, mais également dernier croiseur produit en occident, ou tout au moins désigné comme tel. À l’échelle de la planète, il n’aura été suivi que par le croiseur de bataille nucléaire russe Piotr Veliki (Pierre le Grand), 3ᵉ et dernière unité de la classe Kirov à avoir rejoint la Marine Russe en 1998 après 15 années de construction et que les trois dernières unités aient été annulées suite à l’effondrement du bloc soviétique.

Suite à cela, aucune des grandes marines mondiales n’a produit de croiseur, jusqu’à l’entrée en service en 2008 du premier des 3 destroyers lourds sud-coréens de la classe Sejong le Grand et ses 128 silos verticaux pour un déplacement de 10.000 tonnes et 166 mètres de long. Il faudra encore attendre plus de 10 ans pour qu’une seconde classe de destroyers lourds, le Type 055 chinois de 12.000 tonnes, 180 mètres et 112 VLS, n’entre en service.

Depuis, plusieurs Marine, dont l’US Navy avec le programme DDG(x), l’Italie avec le programme DDx, ou encore la Russie avec la classe Lider, ont annoncé le lancement de programme visant à se doter de destroyers lourds ou de croiseurs. Reste à déterminer les raisons de ces changements de paradigmes amenant au regain d’intérêt des grandes marines mondiales vis-à-vis du croiseur, après qu’il fut mal-aimé pendant près de 30 années.

Qu’est-ce qu’un croiseur ?

Pour répondre à cette question, il convient de commencer par définir ce qu’est un croiseur. Plusieurs définitions existent, basées par exemple sur le tonnage du navire ou sa puissance de feu. Mais la plus pertinente n’est autre que celle permettant de classifier les unités de surface combattantes en fonction de leur mission principale structurant leur conception.

Ainsi, les frégates seraient des escorteurs spécialisés et les destroyers, plus lourds, des escorteurs polyvalents. Dans cette nomenclature, le croiseur se distingue du destroyer par le fait qu’il n’est pas un escorteur destiné à protéger un navire majeur comme un porte-avions ou un grand navire amphibie, mais qu’il représente à lui seul un navire majeur capable, comme c’est le cas du porte-avions, de contrôler un théâtre et disposant pour cela de tous les moyens pour frapper des cibles aériennes, navales ou terrestres.

Bien évidemment, un croiseur peut agir au profit d’un autre capital ship, comme c’était la mission des Ticonderoga américains, mais il est surtout en mesure de contrôler une force navale propre afin de créer un effet opérationnel et politique majeur.

Ticonderoga class cruiser Planification et plans militaires | Allemagne | Analyses Défense
Le dernier croiseur à avoir rejoint l’US Navy est un navire de la classe Ticonderoga en 1995

Dès lors, sur la base de cette définition, il apparait clairement que les Type 055 chinois, comme les Sejong le Grand sud-coréens, répondent bien davantage à la classification de croiseur que de destroyer.

Ceci est confirmé par le format de déploiement fréquemment constaté de ces navires alors qu’ils constituent souvent le Capital Ship d’une flottille composée d’escorteurs, frégates ou destroyers, et de navires logistiques, de sorte à être capables de mener leurs missions premières, qu’elles soient anti-navires, de frappe vers la terre ou de protection anti-balistique et antiaérienne.

Il en ira de même des futurs DDGx et DDx de l’US Navy et de la Marina Militare, ou des trois nouveaux croiseurs russes dont la construction a été annoncée par Vladimir Poutine il y a quelques semaines, et qui seront probablement dérivés du modèle Lider à propulsion nucléaire présenté sur les salons russes depuis des années. Et si la rumeur concernant le développement de super-destroyers pour la Bundesmarine reste très incertaine, il n’en demeure pas moins vrai que, désormais, les croiseurs ont, à nouveau, les faveurs des amirautés.

Sejong le Grand, DDGx, Type 055 .. : Pourquoi le croiseur revient-il sur le devant de la scène des marines mondiales ?

Ce retour en grâce du croiseur résulte de l’évolution ou de l’apparition de nombreux facteurs concomitants. Le premier d’entre eux n’est autre que l’arrivée de munitions de frappe vers la terre, comme le missile de croisière, mais également le missile balistique et le drone de type munition rôdeuse, désormais disponibles dans de nombreux pays.


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