jeudi, mars 28, 2024

La Roumanie va dépenser 10 Md€ pour moderniser ses armées

Avec un budget de défense de 7,8 Md€ par an, soit 2% du PIB du pays, la Roumanie fait parti des bons élèves de l’OTAN, même si cet effort est handicapé par un PIB de moins de 300 Md$ et un des PIB par habitant les plus faibles au sein de l’Union Européenne. La hausse de l’effort de défense, entamé en 2013 après le retour de Vladimir au Kremlin et le durcissement sensible de la posture russe en Europe de l’Est, permit de faire progresser l’effort de défense de 1,2% du PIB à 2% aujourd’hui, et de viser les 2,5% dans les années à venir, alors que le pays peut s’appuyer sur une croissance dynamique de l’ordre de 5% par an. L’augmentation des budgets permit à Bucarest de lancer plusieurs programmes d’acquisition d’armement, tant pour moderniser ses forces armées que pour occidentaliser ses équipements, jusqu’ici largement composés de matériels soviétiques produits sous licence par l’industrie locale. C’est ainsi qu’en 2020, les forces aériennes et terrestres roumaines commencèrent à recevoir les premières des 7 batteries anti-aériennes MIM-104 Patriot commandés auprès des Etats-Unis, alors qu’en 2016, les premiers des 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal, suivi cette année de 32 autres F-16 cédés par la Norvège. En 2019, c’était le français Naval Group qui remportait la compétition pour la construction de 4 corvettes Gowind 2500, alors que Bucarest a depuis entamé des discussions avec Paris pour l’acquisition de sous-marins Scorpene.

Il y a quelques jours, le Ministère de la défense roumain a présenté son plan pour moderniser ses forces terrestres, ce après annoncé, il y a quelques semaines, l’acquisition de 54 chars lourds M1 Abrams d’occasion auprès des Etats-Unis. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Bucarest se donne les moyens de ses ambitions, en mettant pas moins de 10 Md€ sur la table pour acquérir 298 véhicules de combat d’infanterie, 41 systèmes de protection anti-aérien à courte portée SHORAD, une centaine de systèmes d’artillerie automoteurs de 155 mm, ainsi que 485 missiles air-air AIM-120 et AIM-9X Sidewinder pour armer ses F-16 récemment acquis, le tout avec un ambitieux planning de livraison.

AS21 Redback Alliances militaires | Analyses Défense | Artillerie
Le K21 dans sa variante AS21 Redback est aujourd’hui considérée comme le favori de la compétition Land 400 en Australie face au KF41 Lynx.

Les 298 véhicules de combat d’infanterie, pour lesquels 3 Md€ ont été provisionnés dont 2,5 Md€ pour une première commande de 246 blindés dont la livraison doit débuter cette année, devront remplacer les quelques 150 MLI-84 dérivés du BMP-1 soviétique, en service depuis le milieux des années 80. Ils évolueront aux cotés des 227 Piranha V en cours de livraison, alors que 150 exemplaires supplémentaires pourraient être prochainement commandés. Plusieurs VCI répondent au cahier des charges du Bucarest, et dans l’enveloppe annoncée, dont le CV90 Mk4 récemment sorti victorieux des compétitions Slovaques et Tchèques, ainsi que le KF41 Lynx de Rheinmetall retenu par Budapest en 2020. Toutefois, le grand favori, aujourd’hui, n’est autre que le K21 sud-coréen, aprés que la société d’état ROMARM ait signé, au début du mois de février, un Memorandum of Understanding pour la production de blindés avec le sud-coréen Hanwha, à l’instar de ce qui fut fait en Pologne au sujet des chars K2 et des canons automoteurs K9. Economique avec un prix unitaire public inférieur à 5 m$, puissamment armé avec un auto canon de 40mm, et très mobile grâce à son moteur de 750 cv lui conférant un rapport puissance/poids de 29 cv par tonne, le K21 a en effet des arguments à faire valoir, surtout accompagné d’un accord industriel efficace, d’autant que l’enveloppe budgétaire prévue (10 m€/blindé) offre une grande liberté de configuration aux négociateurs roumains.


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6 Commentaires

  1. On retombe toujours sur le même problème qu’avec la Pologne.
    L’industrie militaire européenne est dans l’échantillonage par manque de commande et quand ton voisin s’appelle Vlad tu es pas tellement patient au sujet des livraisons.

    Résultat, t’achètes du dispo d’occaz ( j’ai adoré votre article sur le leasing dans les armées francaises ) ou chez de l’industriel avec une grosse capa de prod.

    Avec ces critères il reste les stocks américains et les chaines coréènnes.

    Parce que Vlad, ils en ont vrraiment peur.

    CQFD

    • Il y a également un vrai problème de prix. Le K9 coute deux fois moins cher qu’un Psh2000, alors qu’il en offre, a peu de choses près, les performances. Il est probable que l’écart de prix à configuration similaire est également sensible pour le K21 et les Lf41/CV90.
      Même le Caesar est en difficulté, car son prix unitaire est proche de celui du K9, alors que ce dernier est chenille, blindé et à chargement automatique. Malgré les arguments indéniables du système français, cela fait beaucoup d’arguments à contrer face au K9

      • Après j’ai peu d’information sur le rendu sur le champ de bataille d’un K9

        en avez vous ?

  2. Il devient nécessaire de faciliter l’acquisition de nos matériels, autant en prix, disponibilité et moyens de règlement ! Quitte à être plus agressif politiquement…

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