Si l’essentiel de l’attention internationale au sujet des forces navales se concentre sur l’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et le théâtre Méditerranéo-Atlantique, les flottes d’Amérique du Sud sont loin d’être en reste, notamment pour ce qui concerne leur flotte de sous-marins.
Ainsi, pas moins de 24 sous-marins diesel-électriques appartenant à 7 Marines sud-américaines sont actuellement en service, pour l’immense majorité des Type 209 allemands achetés neufs ou d’occasion dans les années 70 et 80.
Certaines de ces marines, en l’occurrence la Marine Chilienne et Brésilienne, ont déjà entrepris de moderniser leur flotte, Santiago étant le premier client du alors nouveau sous-marin français Scorpene au milieu des années 2000 pour 2 navires, puis Brasília, là encore pour 4 Scorpene de Naval Group dont le premier exemplaire est entré en service en décembre 2022, dans le cadre d’un important programme de transfert de technologies devant aboutir à la conception du premier sous-marin nucléaire d’attaque sud-américain.
Pour autant, il reste aujourd’hui pas moins de 16 Type 209 qui atteindront prochainement leur limite d’âge, et qui devront être remplacés dans les années à venir. C’est la raison pour laquelle les marines argentine (2 unités), chilienne (2 unités), colombienne (2 unités), équatorienne (2 unités) et péruvienne (6 unités) se sont rassemblées à l’occasion du 1ᵉʳ Symposium international des commandos et des forces de sous-marins d’Amérique du Sud organisé par la Marine Équatorienne le 22 mars.
Il s’agissait, pour les délégations présentes, de partager leurs expériences passées et présentes, ainsi que leurs visions quant à l’évolution des forces sous-marines dans les années et décennies à venir. Au-delà du partage de connaissance, il s’agissait également d’établir un point de départ pour d’éventuelles coopérations internationales, notamment dans le domaine industriel, de sorte à garantir la sécurité du continent.
Le remplacement des sous-marins Type 209 est particulièrement urgent pour la marine argentine, dont les 2 navires restants, le Santa Cruz et la Salta, entrés en service respectivement en 1984 et 1973, ont été placés en réserve suite à la perte du San Ruan, le sistership du Santa Cruz, en 2017.
La situation n’est pas meilleure pour la Marine colombienne, dont les deux Type 209, l’ARC Pijao et l’ARC Tayrona sont entrés en service en 1975, alors que ses 2 Type 206, l’ARC Intrépido et l’ARC Indomable, acquis d’occasion auprès de l’Allemagne en 2011, sont entrés en service respectivement en 1974 et 1975.
Les 2 navires équatoriens, le Shyri et le Huancavilca, sont quant à eux entrés en service respectivement en 1977 et 1978. Les navires les plus récents de cette flotte sud-américaine, au-delà des Scorpène chiliens et brésiliens, sont les 2 Type 209 chiliens, le Thomson et le Simpson entés en service en 1983 et 1984, ainsi que les 4 Type 209/1200 péruviens, les Angamos, Antofagasta, Pisagua et Chipana, entrés en service entre 1980 et 1983, alors que ses deux Type 209/1100, l’Islay et l’Arica, entrèrent en service en 1975.
Le remplacement de ces quelque 12 Type 209, mais également des 2 Type 206 colombiens tout aussi âgés, va représenter un enjeu critique pour les constructeurs internationaux. Mais si le marché est attractif et colossal, la concurrence, quant à elle, n’aura jamais été aussi forte.
En effet, pas moins de 8 industriels peuvent se positionner sur ces marchés, pour 11 modèles de sous-marins différents. L’Europe, à elle seule, propose 6 modèles par 4 constructeurs, les Type 212 et 214 de l’allemand TKMS, le S-80 de l’Espagnol Navantia, les Scorpene et Shortfin Barracuda du Français Naval Group, ainsi que le A26 Blekinge du suédois Kockums.
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