vendredi, mars 29, 2024

Le Brésil négocierait l’acquisition de 40 Saab JAS-39 Gripen E/F supplémentaires

Avec seulement 42 chasseurs supersoniques F-5EM en service, épaulés par 80 avions d’attaque et anti-insurrectionnels AMX et EMB-314, le Brésil est l’un des pays ayant la force aérienne combattante la plus faible eu égard à sa puissance économique. En 2014, Brasilia commanda 32 chasseurs monomoteurs JAS-39 Gripen E ainsi que 8 Gripen F biplaces pour la transformation opérationnelle pour 5,5 Md$, afin de remplacer les Tiger acquis en 1974, avec un important accord technologique permettant l’assemblage local d’au moins 15 appareils. Toutefois, les modifications réclamées par Brasilia firent rapidement croitre la note de 1 Md$, alors que dans le même temps, Stockholm s’engageait sur un package de compensations industrielles et économiques de 9 Md$. Le premier Gripen fut livré aux forces aériennes brésiliennes en 2019, et l’ensemble des appareils doit être produit d’ici 2027.

Toutefois, cette commande a toujours représenté, dans l’esprit des forces aériennes brésiliennes, un premier lot d’appareils, alors qu’elles estimaient déjà en 2015 avoir un besoin s’élevant à 108 avions de combat pour couvrir l’ensemble du territoire. C’est dans ce contexte que, selon l’agence Reuters, Brasilia et Stockholm auraient entamé de nouvelles négociations en vue de commander 40 nouveaux chasseurs Gripen E/F, de sorte à armer une seconde base aérienne, avec une objectif de livraison avant 2040. Il est vrai qu’avec 8,5 millions de km2, le Brésil se doit de disposer d’une force aérienne à minima répartie sur plusieurs bases aériennes, ne serait-ce que pour assurer les missions de police du ciel au dessus de son territoire. Pour autant, cette indiscrétion intervient alors que plusieurs forces aériennes d’Amérique du Sud ont entrepris des négociations ou des consultations en vue de moderniser voire d’étendre leurs propres forces aériennes, et dans un contexte international de plus en plus tendu.

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La flotte de chasse brésilienne repose aujourd’hui sur une quarantaine de F-5 certes modernisés mais datant des années 70

Fondamentalement, le Brésil n’a aucun adversaire déclaré à ce jour, en grande partie du fait de sa politique internationale particulièrement inclusive, y compris avec des pays en marge sur la scène internationale comme l’Iran, la Corée du Nord ou le Venezuela. En outre, le pays a de bonnes relations avec tous ses voisins, et n’a aucune dispute territoriale passée ou présente. Pour autant, Brasilia a entreprit ces dernières années un important effort en vue de moderniser et d’étendre ses forces armées, avec l’acquisition de 4 sous-marins Scorpene et le développement d’un sous-marin nucléaire d’attaque de facture nationale avec le soutien du français Naval Group, de 4 frégates de la classe Tamandaré développées avec l’allemand TKMS, ou encore l’acquisition de 98 chars légers italiens Centauro II ou de plus de 2600 véhicules blindés Guarani. En outre, il fournit d’importants efforts pour se doter de capacités avancées, comme dans le domaine du spatial avec la commande prévue de plusieurs satellites de communication, de reconnaissance ou d’observation, dans la supériorité aérienne avec la commande de 22 avions polyvalent (transport/ravitailleurs) KC-390 et 2 A330 MRTT, ainsi que de 5 Awacs Embraer R-99 et de 6 avions SIGINT, ou encore l’ambition affichée de se doter, d’ici 2040, d’un porte-avions et d’une classe de destroyers anti-aériens.


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5 Commentaires

  1. Je ne comprends pas bien le principe d’un « package de compensations industrielles et économiques de 9 Mds d’€ » pour un contrat principal de 5,5 + 1 Mds €. En premier lieu, pourquoi faut-il des compensations ? Quelle serait leur nature ? Et pourquoi des compensation d’un montant proche du double du contrat principal ?

    • C’est ce que l’on appelle de l’offset. Dans la négociation, l’une des conditions est que le client investisse un certain montant dans certaines activités économiques du pays. Investir ne veut pas dire payer. C’est un dispositif relativement courant ces dernières années, et largement employé par certains pays dont le Brésil et l’Inde. Libre au vendeur de refuser. mais c’est la condition.

      • J’imagine qu’il y a une petite erreur de plume, et que c’est le vendeur qui s’engage à investir dans le pays client ? Donc la Suède vent 6 milliards d’€ d’avions, mais à condition d’en investir 9 dans l’économie du pays. C’est en effet assez persuasif. J’imagine que la France a dû donc investir des sommes énormes dans l’économie indienne…

        • De mémoire c’était 4 Md€ sur un contrat de 8 Md€. Mais la différence était que tous les Rafale indiens ont été produits en France. Ce sont les entreprises de la team Rafale qui ont investi. Dassault par exemple a developper la production de certains éléments du falcon dans le pays. Safran, pour sa part, a accompagné l’indéterminée dans le développement du turboréacteur Kivari.

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