Pour de nombreux spécialistes des questions militaires, les pertes subies par la puissance militaire russe en Ukraine, qu’il s’agisse d’hommes ou de matériel, auront considérablement érodé le potentiel de nuisance et de menace que peut faire peser la Russie sur ses voisins, et notamment sur l’OTAN, en dehors des capacités stratégiques et nucléaires que tous s’entendent à reconnaitre qu’elles demeurent une menace majeure.
Le fait est, avec près de 200.000 tués, blessés, prisonniers ou disparus, et quelque 10.000 équipements majeurs, dont 2000 chars, 3 500 véhicules de combat blindés et presque un millier de pièces d’artillerie de différents types détruits, abandonnés ou capturés, les moyens dont disposent aujourd’hui l’Armée de Terre, les forces parachutistes et la garde nationale russes, ont effectivement été considérablement amoindries. La production industrielle du pays, dans ce domaine, ne semble pas parvenir à compenser les pertes mensuelles enregistrées sur le front.
Comme on peut le voir dans la programmation militaire française, mais également britannique et italienne, l’accent n’est bien sûr pas mis pour les années à venir sur la recapitalisation des forces terrestres, pourtant lourdement affaiblies par trois décennies de sous-investissements. Ce en dépit du fait que le potentiel de reconstruction des forces russes, une fois le conflit avec l’Ukraine terminé, apparait bien supérieur à la manière dont il semble être envisagé en Europe, ou tout du moins en Europe occidentale.
Mais si les forces terrestres mettront, quoi qu’il en soit, près d’une décennie à reconstituer leurs potentiels, les autres armées russes conservent en revanche l’immense majorité des moyens à leur disposition en amont du conflit.
C’est notamment le cas des forces aériennes, dont les pertes effectives, en termes de chasseurs et bombardiers, en Ukraine ne représentent pas même 10 % du parc. Il en va de même des forces navales qui, en dépit de la perte spectaculaire du croiseur Moskva, alignent toujours une flotte très importante et aux performances et capacités croissantes.
Enfin, les capacités de guerre hybride, qu’elles soient cyber, spatiales, électroniques ou psychologiques, et dont on peut voir l’efficacité en Afrique notamment, sont, elles aussi, intactes et significatives.
Il est un domaine, en plus des capacités stratégiques, qui inquiète l’OTAN et l’État-major américain en particulier. En effet, le flotte sous-marine russe, qui connait depuis une dizaine d’années un renouveau impressionnant, représenterait aujourd’hui, aux dires du général Christopher Cavoli, commandant les forces américaines en Europe et Afrique, une menace très importante pour les pays européens et pour l’Alliance Atlantique.
Selon l’officier américain, les forces sous-marines russes soutiennent, en effet, une activité dans l’Atlantique nord très importante et sans commune mesure avec ce qu’elle était il n’y a de cela que quelques années. Propos abondés par la sous-secrétaire américaine aux affaires de sécurité nationale, Celeste Wallander, pour qui il n’est pas question aujourd’hui de sous-estimer le potentiel militaire russe, les conséquences d’une telle erreur étant tout simplement catastrophiques.
Effectivement, les forces sous-marines russes de 2023 n’ont plus guère à voir avec ce qu’elles étaient en 2009, lorsque la Marine russe ne parvenait pas même à assurer la permanence à la mer de sa composante sous-marine de dissuasion.
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La démographie russe est caractérisée par un faible taux de natalité et une espérance de vie notamment masculine en recul
Qui fera fo.ctionner tous ces nouveaux et impressionnants matériels?
Le manque de ressources humaines ne concerne pas que le camp occidental
De la même façon la démographie chinoise est sinistrée
Cela a forcément un impact sur l’ ampleur de la menace au moins à moyen terme
En effet, la démographie russe est un vrai problème à moyen terme pour le pays, d’autant qu’entre les pertes enregistrées en Ukraine et le depart de près d’un million de jeunes hommes russes pour eviter la mobilisation, ca n’arrange pas les choses.
Les chinois c’est un peu différent, ils ont 20 millions d’hommes entre 20 et 40 ans surnuméraires vis à vis des femmes.
D’ailleurs les autorités russes ont lancé une sorte se Tinder femme russe / homme chinois. Mais je doute que cela arrangera les choses.
Pour autant, on voit bien que le pilotage politique et stratégique russe aujourd’hui a une vision a 5/10 ans, pas au delà. Et pour l’heure, ils ne manquent pas d’hommes.