mardi, mars 19, 2024

4 arguments en faveur du développement d’un nouveau chasseur Mirage français

Pilier du succès des exportations militaires françaises pendant plus de 60 ans après-guerre, la famille des Mirage monomoteurs a pris fin avec le chasseur Mirage 2000 au début des années 2010. Toutefois, l’observation des besoins des armées, et des attentes du marché international, montre qu’il existe plusieurs arguments pour amener la France, et Dassault Aviation, d’engendrer un nouveau membre à cette glorieuse famille, au-delà du Rafale et du SCAF.

Qu’il arrive ou non à son terme, le programme d’avion de combat de nouvelle génération SCAF rassemblant l’Allemagne, l’Espagne et la France, ne pourra voir le jour avant la fin des années 2040, et même probablement au début des années 2050, de l’aveu même d’Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation. Il faut dire que pour l’avionneur français, mais également pour son homologue allemand Airbus DS, cette nouvelle date est loin de manquer de sens.

C’est en effet en 2050 que le remplacement d’une majorité des Rafale et Typhoon, mais également des F-35A vendus récemment, commencera à être envisagé. Or, le Next Generation Fighter du SCAF évoluera dans une gamme adaptée au remplacement de ces aéronefs, initialement les Rafale français et les Typhoon allemands et espagnols durant la première décennie, puis les appareils exportés au-delà.

la famille des chasseurs mirage a été le pilier des forces aériennes mais aussi des exportations défense française à partir de 1955 jusqu'en 2010
La famille des chasseurs mirage a été le pilier des forces aériennes mais aussi des exportations défense française à partir de 1955 jusqu’en 2010

De toute évidence, pour Dassault comme pour Airbus DS, il n’est guère intéressant d’arriver sur le marché trop tôt, au risque de répéter le phénomène qui donna la préférence au F-35A dans de nombreuses compétitions, avec comme argument que Rafale et Typhoon étaient des appareils conçus dans les années 80, là où le F-35 avait été conçu 20 ans plus tard.

Toutefois, si un tel calendrier satisfait probablement les avionneurs et leurs actionnaires, ce d’autant qu’ils auront une activité industrielle suffisante jusqu’en 2040 en produisant les derniers appareils commandés, et en assurant la modernisation du parc, celui-ci est beaucoup plus problématique pour les forces aériennes, en particulier pour l’Armée de l’Air et de l’Espace.

En effet, quoi qu’en dise Dassault Aviation, le Rafale, même dans ses versions itératives futures, ne sera pas en mesure de conserver un ascendant technologique marqué sur les appareils qui entreront en service d’ici à la fin de la présente décennie, sauf à développer une nouvelle branche évolutive de l’appareil, sans même parler des opportunités d’exportation qui seront probablement sensiblement plus faibles entre 2030 et 2050.

Dans ce contexte, il pourrait être pertinent, pour les forces aériennes françaises, mais également pour l’ensemble de l’industrie aéronautique nationale, de développer un appareil complémentaire au Rafale, mais également au NGF/SCAF, positionné sur un segment d’excellence traditionnel de l’industrie aéronautique de défense française, un chasseur monomoteur à hautes performances héritier de la célèbre famille des Mirage. Dans cet article, nous étudierons cette hypothèse au travers de quatre arguments complémentaires en faveur d’une telle approche.

1- L’arrivée d’une nouvelle génération d’avions de combat dès 2030

Il existe, à ce jour, pas moins de 6 programmes dans le monde visant à développer, pour 2030, des avions de combat de nouvelle génération offrant des performances au moins aussi élevées que celles que l’on peut attendre des futures versions du Rafale. Il s’agit, aux États-Unis, du programme NGAD de l’US Air Force qui porte sur le développement d’un chasseur de supériorité aérienne destiné à remplacer le F-22 Raptor, un appareil pourtant toujours considéré aujourd’hui comme le meilleur avion de combat du moment.

Doté de technologies très avancées et d’un prix tout aussi élevé, il est probable que comme le F-22, le NGAD ne soit pas destiné à être proposé sur la scène internationale, sauf éventuellement à certains alliés très privilégiés comme Israël ou le Japon. Il ne représentera donc probablement pas un compétiteur pour le Rafale, ni du point de vue commercial ni opérationnel, les chances qu’un NGAD ne se retrouve face à un Rafale étant très limitées.

Ce ne sera probablement pas le cas du F/A-XX de l’US Navy, le programme destiné à remplacer le F/A-18 E/F Super Hornet, et qui sera lui probablement proposé à l’export comme le fut le Super Hornet et le Hornet avant lui. Enfin, le F-35, et ses évolutions peut être motorisées d’ici là, continueront de s’imposer sur de nombreux marchés.

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Le KF-21 Boramae a fait son premier vol début juillet, et doit entrer en service en 2026

Les plus importants compétiteurs, qu’ils soient commerciaux ou opérationnels, du Rafale et de ses évolutions au-delà de 2030 ne seront toutefois probablement pas fabriqués outre-Atlantique. Il s’agit d’appareils comme le KF-21 Boramae sud-coréen, un chasseur moyen ayant des attributs de la 5ᵉ génération, qui entrera en service d’ici à la fin de la décennie, comme du Su-57e russe, la version export du successeur désigné de la famille Flanker.

D’autres programmes sont à différents niveaux de développement, comme le T-FX turc pour peu qu’il parvienne à résoudre certains aspects technologiques critiques, ou du Su-75 Checkmate russe, si tant est que le programme soit effectivement poursuivi alors que l’industrie de défense russe, comme l’ensemble du pays, s’enfonce dans de sérieuses difficultés. La Chine, pour sa part, développe le J-35, un chasseur embarqué bimoteur de 5ᵉ génération plus léger et moins onéreux que le J-20, et qui pourrait servir de base au remplacement du J-10 au sein des forces aériennes de l’APL, et être de fait proposé à l’exportation dans un avenir relativement proche.


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