Alors que le Canada vient de lancer 2 programmes majeurs dans le domaine des sous-marins et de la patrouille maritime, d’évidentes possibilités de coopération avec la France se font jour.
En dépit de leur proximité culturelle, la France et le Canada n’ont que très rarement collaboré dans le domaine des armements. Traditionnellement, Ottawa tendait en effet à se tourner vers son voisin américain, mais également vers la Grande-Bretagne pour ses programmes d’équipements, alors qu’en matière de coopération internationale, Paris privilégie depuis plusieurs décennies ses voisins directs comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique ou le Royaume-Uni.
C’est ainsi que les forces aériennes canadiennes se sont une nouvelle fois tournée vers un appareil américain, en l’occurence le F-35A, pour remplacer un autre appareil US, le CF-18 Hornet, dans le cadre de la modernisation de sa flotte de chasse, et vers la Type 26 britannique pour remplacer ses frégates de la classe Halifax.
Pour autant, deux programmes majeurs récemment annoncés par Ottawa, pourraient constituer un cadre très prometteur pour une collaboration avec Paris. Il y a quelques semaines, la Royal Canadian Navy a ainsi annoncé son intention d’acquérir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle et capacités océaniques, dans une approche proche de celle qui vit le succès de Naval Group en Australie en 2015.
Si Canberra s’est au final tourné vers les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour se doter de sous-marins à propulsion nucléaire plutôt que conventionnelle, Ottawa a répété, à plusieurs reprises, qu’une telle option n’était pas envisagée par la Royal Canadian Navy.
Le sous-marin Marlin de Naval Group
De fait, et même si la compétition sera incontestablement féroce face au Type 212CD de l’allemand TKMS, le S80 espagnol, le Taigei japonais ainsi que le Dosan Aah Changho sud-coréen, le Merlin de Naval Group, également appelé Shortfin Barracuda et dérivé des sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Suffren qui entrent en service au sein de la Marine Nationale, aura de sérieux arguments à mettre en avant dans cette compétition.
C’est notamment le cas de la capacité non égalée du sous-marin Marlin pour évoluer à une vitesse de 12 à 14 noeuds tout en restant parfaitement silencieux liée à l’emploi d’un Pump-jet, une hélice carénée employée sur plusieurs modèles de SNA, mais sur aucun sous-marin conventionnel à ce jour, qui en accroit sensiblement la discrétion des navires à haute vitesse en réduisant les bruits de cavitation.
Pour la France et Naval Group, la compétition canadienne représente un enjeu stratégique qui permettrait, dans l’hypothèse d’un succès, au groupe français de finaliser la conception de son Marlin et de disposer d’une référence très significative quant à son efficacité, ce qui constituera, sans le moindre doute, un atout de taille pour aborder les futures compétitions internationales alors que le navire ne sera pas en service au sein de la Marine Nationale.
Les 2 Scorpene chiliens ont joué un rôle similaire dans le succès de ce modèle, qui n’est autre que le sous-marin le plus exporté par la France à ce jour. En outre, ce partenariat potentiel pourrait être étendu à un autre programme clé, le remplacement des avions de patrouille maritime CP-140M Aurora canadiens mais également des Atlantique 2 français.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
Promotion de Noël : 15 % de remise sur les abonnements Premium et Classique annuels avec le code MetaXmas2024, du 11/12 au 27/12 seulement.
[…] […]