Pendant près de trois décennies, nombre d’observateurs défense, mais également de militaires et de politiques, ont regretté la passivité européenne dans le domaine des drones militaires, obligeant les armées du vieux continent à acquérir des solutions sur étagère outre Atlantique, mais aussi en Israël.
La situation était telle qu’aujourd’hui, huit des principales armées européennes (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas et Royaume-Unis) mettent en œuvre ou vont mettre en œuvre les drones MALE américains de la famille MQ-9 Reaper, alors que plusieurs autres pays, dont la Finlande et la Pologne, envisagent de le faire.
Une première réponse est apparue au milieu des années 2000 par une initiative franco-britannique qui donna naissance aux démonstrateurs de drones de combat Neuron de Dassault et Taranis de British Aerospace, pour ce qui deviendra le programme FCAS finalement abandonné par Londres après le Brexit en 2017. En 2015, une nouvelle initiative rassemblant l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie, vit le jour pour concevoir un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) européen, l’Eurodrone RAPS.
Pou autant, l’offre à court terme en Europe dans le domaine des drones militaires reste aujourd’hui très limitée, en dehors de modèles tactiques comme le Patroller de Safran. Mais les choses vont, semble-t-il, rapidement changer dans les années à venir. Et dans ce domaine, c’est de toute évidence la France qui prend les devants pour se positionner comme un acteur global et central de l’offre européenne en matière de drones de combat.
Depuis quelques semaines, en effet, les annonces dans ce domaine, que ce soit dans le cadre du vote de la Loi de Programmation Militaire 2024-2030, mais aussi autour du salon du Bourget qui se tient du 19 au 25 juin à Paris, se sont multipliées.
Ainsi, le ministère des Armées a intégré à la Loi de Programmation Militaire plusieurs amendements concernant le programme Rafale F5 pour amener celui-ci à échéance de 2030, mais surtout pour l’accompagner de la conception d’un drone de combat de type Loyal Wingman inspiré du démonstrateur Neuron. Il s’agit, de fait, de la première annonce de ce type en Europe, même si la Grande-Bretagne avait un temps présenté un programme allant dans le même sens, avant de faire marche arrière.
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