Le programme ORKA de sous-marins polonais se dévoile et s’ouvre à la concurrence au-delà de l’Europe
Après plusieurs années de discussions et de coups d’arrêt, le programme ORKA pour redonner à la Marine polonaise une capacité sous-marine a été relancé à la fin du mois de mai 2023. Lundi 17 juillet, l’omniprésent ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a annoncé le début des consultations à ce sujet et présenté les grandes lignes du cahier des charges auquel devront répondre les industriels retenus.
Ainsi, les nouveaux navires de la marine polonaise devront avoir une autonomie à la mer de 30 jours, une capacité de plongée sous la barre des 200 mètres, et des performances en termes de vitesse compatibles avec un usage océanique. Ils devront être dotés, outre les traditionnelles torpilles et mines navales, de missiles anti-navires à changement de milieux, ainsi que de missiles de croisière de frappe vers la terre, eux aussi pouvant être lancés en immersion.
Pour leur autodéfense, les sous-marins devront pouvoir mettre en œuvre des munitions surface-air capables d’éliminer un avion, un drone ou un hélicoptère évoluant basse altitude, ainsi que des systèmes anti-torpilles hard-kill et soft-kill. Enfin, les bâtiments devront pouvoir mettre en œuvre des forces spéciales, notamment par l’intermédiaire de véhicules sous-marins couplés, et contrôler des drones pour en étendre les capacités et performances de détection, qui seront acquis conjointement aux submersibles.
Si le mode de propulsion n’est pas défini par le cahier des charges, l’ensemble des experts polonais s’entend pour écarter la possibilité que Varsovie puisse se tourner vers des sous-marins nucléaires d’attaque pour le programme ORKA, une capacité jugée à la fois bien trop onéreuse et complexe, et surtout inadaptée pour être employée en Mer baltique, dans laquelle il est vrai les SNA américains, britanniques, français et même russes, évitent de s’aventurer tant elle limiterait leurs atouts propres.
Si les annonces faites par M. Błaszczak sont avant tout destinées à donner du grain à moudre à la presse spécialisée, en flattant l’imaginaire opérationnel attendu, les exigences dimensionnantes, elles, sont très limitées, ce qui devraient permettre à de nombreux industriels de s’engager dans la compétition, bien au-delà des 3 groupes navals européens Kockums, Naval Group et TKMS, qui travaillent sur le sujet depuis 2016.
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