Le Japon refuse que l’Arabie Saoudite rejoigne le programme GCAP d’avion de combat de 6ᵉ génération, frappant d’un nouveau coup dur les relations entre la Londres et Riyad dans ce domaine, après le refus allemand de livrer 48 Eurofighter Typhoon supplémentaires aux forces aériennes du pays.
Alors que les couts de développement des avions de combat et de leurs systèmes ne cessent de croitre, la tentation est grande, pour les pays européens disposant des compétences technologiques, mais pas des ressources budgétaires pour les faire, de se tourner vers des partenaires internationaux, pour en assurer le financement.
C’est al raison pour laquelle les deux programmes européens d’avions de combat de 6ᵉ génération aujourd’hui, le SCAF piloté par la France d’une part, et le GCAP britannique de l’autre, sont conçus sous la forme de partenariats, respectivement avec l’Allemagne et l’Espagne pour le SCAF, l’Italie et le Japon de l’autre.
Toutefois, la coopération internationale technologique s’accompagne de nombreuses difficultés en matière de partage industriel, au point de parfois venir menacer la pérennité du programme.
Dans ce contexte, l’intégration de pays disposant de moyens financiers considérables, mais d’une industrie de défense réduite, peut apparaitre comme une opportunité rare. C’est sans le moindre doute ce que se sont dit Britanniques et Italiens lorsque le Prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, a fait savoir au premier ministre japonais Fumio Kishida qu’il était prêt à rejoindre le programme GCAP, à l’occasion d’une visite de ce dernier à Djeddah il y a quelques jours.
Malheureusement pour Londres, par la voix de son ministre de la Défense Yasukazu Hamada, Tokyo a douché les espoirs britanniques et italiens. En effet, le Japon n’entend pas accueillir l’Arabie Saoudite dans le programme GCAP en dépit des bonnes relations entretenues avec Riyad, et ce, pour plusieurs raisons.
En premier lieu, les autorités nippones craignent que l’arrivée d’un nouveau partenaire vienne ralentir le programme, et faire glisser de quelques années le calendrier prévisionnel très ambitieux fixé il y a quelques mois, et visant à une entrée en service du nouveau chasseur à partir de 2035.
En effet, une règle empirique veut que les couts et délais d’un programme de dépense en coopération augmentent selon le carré du nombre de partenaires. Or, si à 3 partenaires, le programme GCAP est conçu pour entrer en service en 2035, il devrait, selon cette règle, glisser jusqu’en 2038.
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