Le budget des armées canadiennes pourrait être privé d’un milliard de dollars en 2024.
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En 2023, le budget des armées canadiennes s’élevait à 26,4 Md$ Canadiens (18,3 Md€), soit un effort de defense de seulement 1,3 % du PIB. Au sein de l’OTAN, Ottawa se retrouve en queue de peloton, ne cédant qu’à la Belgique, à l’Espagne et au Luxembourg, en termes d’effort de défense.
Et les choses pourraient bien empirer en 2024. En effet, loin de suivre la tendance générale à la hausse en 2024, avec un effort de defense moyen qui attendra alors 2,58 %, les armées canadiennes pourraient, au contraire, voir leur budget amputé d’un milliard de dollars canadiens, soit une baisse de 3,3 %.
Cette baisse s’inscrit dans un effort budgétaire global engagé par le gouvernement libéral de Justin Trudeau, pour faire économiser d’ici à l’année prochaine, 15 Md$ au budget fédéral canadien.
Un milliard de moins pour le budget des armées canadiennes en 2024
Comme c’est le plus souvent le cas lorsque exposé à ce type d’arbitrage, le ministre de la Défense canadien, Bill Blair, assure que cette baisse ne se répercutera pas sur les capacités opérationnelles des armées, et en particulier sur les unités opérationnelles.
En outre, il fait valoir que depuis l’arrivée du Parti libéral au pouvoir en 2015, les dépenses de defense canadiennes n’ont cessé de croitre, alors que l’effort de defense du pays était sous la barre des 1 % de PIB.
Pour autant, la situation internationale a, elle aussi, considérablement évoluée depuis 2015, ce qui a amené nombre de pays qui, eux aussi, dépensaient moins de 1 % de la richesse nationale à cette époque, à dépasser les 2 % désormais. C’est notamment le cas de la Suède, des Pays-Bas, et de la plupart des pays d’Europe de l’Est.
Enfin, même si positionné sur le continent américain, le Canada n’est pas moins exposé aux nouvelles menaces russes et chinoises, du fait de sa frontière arctique entrainant de nombreuses frictions avec Moscou, de sa façade pacifique et de sa proximité évidente avec les Etats-unis, face à Pékin.
Levée de bouclier du chef d’état-major et des parlementaires de l’opposition
Comme on pouvait s’y attendre, l’annonce faite par Bill Blair, et l’hypothèse croissante de voir le budget des armées canadiennes amputé d’un milliard de $, n’est pas du gout de tous dans le pays, et tout d’abord des militaires eux-mêmes.
Interrogé sur le sujet par le Parlement, le chef d’État-major canadien, le général Wayne Eyre, s’est montré des plus inquiets quant aux conséquences d’une telle coupe budgétaire sur le potentiel opérationnel des forces du pays.
« Il n’y a aucun moyen de retirer près d’un milliard de dollars du budget de la défense et de ne pas avoir d’impact, c’est donc quelque chose avec lequel nous luttons maintenant », a-t-il déclaré aux députés, venant directement contredire les propos tenus par son ministre de tutelle.
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