L’Amiral Kim Myung-Soo a explicitement appelé à developper une flotte de sous-marin nucléaire sud-coréen, pour contrer l’évolution de la menace sous-marine de Pyongyang, alors qu’il était interrogé dans le cadre des auditions parlementaires pour designer le futur Chef d’état-major des armées du pays.
Il a surtout désigné les États-Unis comme le principal frein à ce développement vital pour la sécurité du pays, alors que Séoul prend une autonomie de plus en plus marquée vis-à-vis de Washington en matière de défense ces dernières années.
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Depuis plusieurs années, les autorités sud-coréennes évoquent, de manière de plus en plus insistante, la possibilité de doter la Marine sud-coréenne de sous-marins nucléaires d’attaque, afin de contenir la menace croissante liées aux nouvelles performances des vecteurs nucléaires nord-coréens, mais aussi chinois et russes.
Les contraintes sur le nucléaire liées aux accords de défense entre États-Unis et Corée du Sud
Jusque-là, cependant, les allusions faites semblaient relativement lointaines, et sans emphases. En effet, Séoul est tenu, dans ce domaine, par un accord de puissance très restrictif négocié avec les États-Unis qui assurent, depuis la fin de la guerre de Corée, la protection du pays, notamment avec son parapluie nucléaire et anti-missile.
En contrepartie, la Corée du Sud et ses armées ont interdiction stricte de se doter de capacités nucléaires, les États-Unis redoutant que cela ne viennent de trop déséquilibrer le théâtre sud-est asiatique face à Pyongyang, mais surtout face à Pékin et Moscou. Si cet accord couvre naturellement les armes nucléaires, il s’étend aussi, par capillarité, aux navires à propulsion nucléaire, et plus particulièrement aux sous-marins.
Les performances nord-coréennes, dans le domaine des vecteurs stratégiques sous-marins, étaient, en effet, plus que limitées, rendant le besoin pour Séoul de disposer de submersibles à propulsion nucléaire moindre. Ces dernières années, toutefois, Pyongyang a démontré de nouvelles compétences technologiques, avec le développement de nouveaux missiles de croisière et balistiques bien plus performants que les générations précédentes.
Missile Pukguksong-3, sous-marin Hero Kim Gun-ok : la menace sous-marine stratégique nord-coréenne s’accroit rapidement pour Séoul
C’est ainsi qu’il y a tout juste deux ans, la Marine nord-coréenne testait pour la première fois le missile balistique à changement de milieu Pukguksong-3, un vecteur balistique de moyenne portée (2 500 km de portée estimée), capable d’emporter une charge nucléaire, et d’être lancé par un sous-marin en plongée.
La menace empira pour Séoul en septembre 2023, avec le lancement du nouveau sous-marin nord-coréen « Hero Kim Gun-ok », un submersible dérivé de la classe Romeo Soviétique des années 50, mais armé de quatre de ces missiles balistiques à changement de milieu et capacités nucléaires, ainsi que de six missiles de croisière, eux aussi à changement de milieu, et potentiellement armés d’une tête nucléaire.
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