Comme il est d’usage, pour crédibiliser la posture de dissuasion britannique, ce 30 janvier 2024, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins HMS Vanguard britannique, lança, pour exercice, un missile stratégique SLBM Trident 2 D5, au large des côtes de Floride. Celui-ci devait parcourir plusieurs milliers de kilomètres, avant de frapper une zone déterminée dans l’Atlantique sud, préalablement protégée.
Malheureusement pour Londres, et pour le Secrétaire à la Défense, qui était à bord du sous-marin, ce tir se conclut rapidement en un cinglant échec, le missile étant venu percuter l’eau après quelques centaines de mètres seulement. Pire encore, il s’agit du second échec consécutif, concernant le tir d’un missile Trident par un sous-marin britannique.
Sommaire
Second échec consécutif pour un tir de démonstration d’un missile SLBM Trident par un sous-marin britannique
Après l’échec du tir précédent, qui avait eu lieu en 2016, le succès du tir d’essai du missile SLBM Trident 2 D5, ce 30 janvier, revêtait un caractère d’autant plus stratégique, que les tensions avec la Russie n’ont cessé de croitre ces derniers mois.
De fait, le HMS Vanguard, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins SSBN, un navire de 150 mètres et 13 000 tonnes, transportant 16 missiles SLBM Trident, et formant, avec les trois autres navires de la classe, l’ossature de la dissuasion britannique, accueillait Grant Shapps, le Secrétaire de la Défense, et le chef d’état-major de la Royal Navy, pour l’occasion.
Comme évoqué en introduction, le test fut un pitoyable échec. Lancé à partir de la profondeur de tir de 44 pieds, le missile réalisa la phase de changement de milieu avec succès, mais un problème de propulseur le fit immédiatement dévier de sa trajectoire, pour venir s’abimer en mer à quelques dizaines de mètres du navire, qui n’a cependant pas été endommagé par les débris, selon la Royal Navy.
La zone, au large des côtes américaines de Floride, a naturellement été opacifiée, pour permettre à l’US Navy de récupérer le missile à 17 m£, bardé de technologies hautement confidentielles. Rappelons, en effet, que la Grande-Bretagne utilise les mêmes missiles que l’US Navy à bord de ses SSBN, même si Londres détient seul la capacité d’armer les têtes nucléaires et de désigner les cibles aux missiles eux-mêmes.
Des échecs qui viendront handicaper la dissuasion britannique face à Moscou
Comme on pouvait s’y attendre, le ministère de la Défense britannique est immédiatement venu minimiser les conséquences de cet échec, expliquant notamment, de manière bien peu convaincante d’ailleurs, que si le tir avait été réel, celui-ci se serait passé sans anicroche. « La dissuasion britannique demeure sûre, sécurisée et efficace » a déclaré le ministère de la Défense dans son communiqué.
Cependant, et quoi qu’en disent les autorités britanniques, cet échec vient sensiblement affaiblir la crédibilité de la dissuasion britannique, ce d’autant que Londres de dispose que de ce seul vecteur sous-marin pour porter sa posture nucléaire, ayant renoncé depuis 30 ans à la composante aérienne, sur fond de contraintes budgétaires.
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Il semblerait qu’une information erronée soit présente dans l’article.
La profondeur d’immersion du sous-marin est mesurée par rapport à sa quille.
Le maître-bau d’un Vanguard étant de 12,9 mètres et son tirant d’eau de 12 mètres, un tir effectué à 44 pieds (13,4 mètres) revient à faire un tir en surface, ce qui est impossible … ou la garantie d’un échec.
Immersion probable de 25 mètres environ avec 44 pieds d’eau au dessus des silos et un sommet de massif à environ 5 mètres de la surface !!!
Information demandant quelques précisions je pense.
Merci. C’est très censé. C’etait ce qui était indiqué dans l’article du sun, mais je vais retirer la profondeur qui semble, en effet, douteuse. Peut-être manque-til un zero, ou peut-être est-ce de fathom (brasse) ce qui donnerait une profondeur d’environ 80 metres. Il me semble que les britanniques utilisent encore cette référence pour la profondeur.