La Russie a bien perdu son armée en Ukraine en 2022, mais l’a reconstruite plus puissante depuis !

Au matin de l’offensive russe contre l’Ukraine, le 24 février 2022, bien peu étaient ceux qui imaginaient que les armées ukrainiennes seraient en mesure de contenir le rouleau compresseur lancé par Moscou vers Kyiv.

Non seulement les combattants Ukrainiens parvinrent à résister sur de nombreux fronts, à Kyiv, à Kharkiv, et dans le Donbass, mais après un mois d’intenses combats, les pertes russes étaient telles, qu’il leur fallut revoir leurs objectifs, et entamer une retraite vers des positions défensives préparées.

L’euphorie gagnât alors aussi bien l’état-major ukrainien que ses soutiens occidentaux, persuadés que les armées russes avaient perdu tant de matériels, et d’hommes, qu’elles ne s’en remettraient pas avant de nombreuses années.

Un an plus tard, force est de constater que la situation est radicalement différente. Non seulement l’Armée russe est-elle toujours bel et bien là, en dépit de pertes effroyables, mais elles semblent, désormais, plus efficaces face à des combattants ukrainiens aussi usés que leurs équipements.

Car si la Russie a bien perdu son Armée engagée initialement contre l’Ukraine, elle est parvenue, depuis, à en reconstruire une nouvelle, plus imposante et plus efficace au combat, créant un gradient aujourd’hui très inquiétant dans le rapport de force face à l’Ukraine, et peut-être demain, face à l’Europe.

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Les pertes humaines et matérielles des armées russes en Ukraine, dépassent le déploiement de force initial de février 2022

En février 2022, Moscou avait massé, autour de l’Ukraine, une très puissante force militaire, composée de plus de 200 000 hommes, de près de 1 500 chars, d’un millier de systèmes d’artillerie, protégée par plus de 500 systèmes anti-aériens. Les forces aériennes russes avaient, pour leurs parts, déplacé plus de 300 avions de combat à proximité des frontières ukrainiennes.

KA-52 russie abattu en Ukraine
Les armées russes ont perdu une centaine d’hélicoptères de combat et de manoeuvre en Ukraine.

La flotte de la mer Noire, enfin, disposait d’une soixantaine d’unités navale combattantes, dont le croiseur Moskva, une dizaine de frégates, autant de grandes unités amphibies, six sous-marins et une quinzaine de corvettes armées de missiles.

Il s’agissait, alors, de rien de moins que la plus importante concentration militaire opérationnelle déployée en Europe, depuis la fin de la guerre Froide, et d’une force près de deux fois la taille du dispositif envoyé par l’Union Soviétique en Afghanistan, au plus fort des combats, en 1986 et 1987.

Deux ans plus tard, l’immense majorité des forces terrestres, et 30 % des dispositifs aériens et navals, ont été détruits, ou lourdement endommagés, alors que le nombre de soldats russes tués dépasserait les 100 à 150 000 hommes, avec deux fois plus de blessés.

Ainsi, le nombre de chars perdus par les armées en Russie, évolue de 1 800 à 2 800 selon les sources, comme celui des blindés, autour de 7 000, et des systèmes d’artillerie, de 900 à 1450. Plus d’une centaine d’avions de combat, et autant d’hélicoptères russes, ont été abattus ou détruits au sol, alors qu’une vingtaine d’unités navales a été coulée ou sévèrement endommagée, dont le Moskva, le navire amiral de la flotte de la mer Noire, coulé le 14 avril 2022.

croiseur Moskva coulé le 4 avril 2022
lLattaque du Moskva a été le premier grand succès ukrainien dans le domaine naval de la guerre.

De fait, quelle que soit la manière de compter ou d’envisager les pertes russes documentées, la Russie a bel et bien perdu son Armée initialement envoyée contre l’Ukraine. Cela aurait certainement convaincu l’immense majorité des pays de renoncer. Vladimir Poutine a, cependant, pris le parti de reconstruire son armée, en la rendant plus imposante, et plus performante, pour venir à bout de l’adversaire ukrainien. Il est en passe d’y arriver, aujourd’hui.

L’efficacité de la ligne Sourovikine en Ukraine, et le rebond de l’industrie de défense russe fin 2022

Si la décision de reconstruire l’Armée perdue en Ukraine, est avant tout d’essence politique, et liée au contrôle qu’assure Vladimir Poutine sur l’ensemble des rouages politiques, économiques et sociaux du pays, son exécution a été rendue possible grâce à deux initiatives concomitantes.

La première a été la manœuvre de repli exécutée par le corps d’armée russe survivant déployé en Ukraine, pour rejoindre, en bon ordre relatif, des lignes défensives préparées préalablement à cet effet. Il s’agit, incontestablement, de la manœuvre militaire la plus réussie des armées russes, peut-être même du conflit, depuis qu’il a débuté.

Sa planification et son exécution, sont à mettre au crédit du général Sergueï Sourovikine, qui fut nommé à la tête de l’opération spéciale militaire début octobre 2022, avant d’être remplacé par le chef d’état-major Valery Gerasimov, en janvier 2023, et de tomber en disgrâce, après avoir eu une posture jugée ambiguë, lors de la rébellion Wagner. Comme tous les dictateurs, Poutine privilégie la dévotion à la compétence.

défenses russes ligne Surovikine
Lignes défensives russes en Mai 2023 – sources The Kiyv Indepedant

Si cette manœuvre permit aux armées ukrainiennes de reprendre rapidement plus de 30 % du territoire précédemment perdu, elle préserva l’intégrité des forces rescapées, et figea le front, qui n’a que peu évolué depuis, laissant le temps aux Armées russes de lécher leurs plaies, et de reconstituer leurs unités.

Dans le même temps, à partir de septembre 2022, l’industrie de défense russe entreprit une profonde transformation tant de ses capacités de production, que de la chaine de sous-traitance. L’objectif était de passer outre les conséquences des sanctions occidentales, en particulier concernant les composants technologiques de facture US ou européenne, largement employés jusque-là dans les systèmes d’armes russes.

Concomitamment, la production de ces grandes entreprises de défense russes, a été augmenté, parfois de plusieurs fois, afin de compenser les pertes enregistrées en Ukraine, ainsi que pour renforcer et accroitre les moyens des armées russes, dans l’absolue.

Les armées de Russie se reconstruisent plus vite qu’elles s’érodent depuis janvier 2023

Le point d’équilibre entre production et pertes instantanées, semble avoir été atteint entre juin et octobre 2023, alors que certaines grandes entreprises russes, comme l’usine de fabrication de chars Uralvagonzavod, avaient multiplié par 2 ou 3 le nombre de véhicules blindés produits chaque mois, par rapport à ce qu’elles produisaient avant-guerre.

uralvagonzavod
L’usine Uralvagonzavod produirait desormais de 30 à 50 T-90M et BMP-3M chaque mois.

En janvier 2024, tout indiquait que l’industrie de défense russe compensait intégralement les pertes en Ukraine, et permettait, dans le même temps, de moderniser les unités, voire d’en équiper de nouvelles.

Il semble, à ce sujet, que les Armées russes ne souffrent pas de difficultés particulières, tout au moins jusqu’à présent, pour remplacer leurs pertes humaines. Elles prévoient d’ailleurs d’augmenter en format de près de 20 %, sur la seule année 2024.

En d’autres termes, d’une érosion considérée, non sans raison, comme certainement létale, à l’automne 2022, les Armées russes sont désormais engagées fermement dans une dynamique de croissance et de montée en puissance, tant dans le domaine des effectifs que des équipements.

À l’inverse, l’Ukraine, comme ses soutiens occidentaux, paraissent incapables de briser l’étiolement de ses moyens militaires, humains comme matériels, alors même qu’elle est censée s’appuyer sur une alliance économique représentant plus de 35 % du PIB mondial.

Des forces russes plus efficaces, qui s’adaptent rapidement aux innovations ukrainiennes

Non seulement les armées russes se reconstruisent-elles, mais de nombreux rapports indiquent qu’elles sont, aujourd’hui, plus efficaces qu’elles ne l’étaient précédemment, même si certains officiers continuent de faire des erreurs tactiques grossières, de l’avis des spécialistes.

Cope cage
les cages de protection contre les drones et missiles Hellfire, apparues sur les chars russes dès la fin du mois de mars 2022, constitue un exemple du processus RETEX très efficace au sein des armées russes.

À titre d’exemple, si les drones TB-2 Bayraktar ont joué un rôle décisif dans le harcèlement de la colonne blindée envoyée contre Kyiv en février et mars 2022, ceux-ci sont presque inutiles depuis l’été 2022, la DCA russe ayant appris à les détecter, et à les contrer.

Cette faculté d’adaptation des armées russes pose un problème alors que les occidentaux pariaient sur la supériorité technologique des équipements transférés à Kyiv, pour compenser l’infériorité numérique des armées ukrainiennes.

Les roquettes HIMARS, les missiles Javelin, comme les missiles SCALP-EG confiés aux ukrainiens, permirent de mener des frappes significatives lors de leur entrée en scène, se taillant parfois une aura symbolique de game-changer, dans l’opinion publique ukrainienne. Depuis, leur efficacité, si elle n’a pas été neutralisée, est toutefois moins considérable, là encore, du fait de l’adaptation des russes, et de l’intégration des RETEX (RETour d’EXpérience).

Ce comportement des russes ne devrait, d’ailleurs, pas surprendre les spécialistes de cette armée. Celle-ci a, en effet, à de nombreuses reprises, démontré qu’elle savait s’appuyer sur des cycles Retex particulièrement courts, pour s’adapter à l’évolution de la menace, comme cela fut le cas, par exemple, en Syrie.

Une trajectoire catastrophique sans réaction massive et très rapide des occidentaux

C’est d’ailleurs bel et bien cette capacité d’adaptation, ainsi que la main mise ferme et sans faille du Kremlin sur l’ensemble des rouages de la société russe, mais aussi sur les esprits d’une grande partie des russes, qui expliquent en grande partie la situation défavorable et inquiétante de l’Ukraine et de ses armées, aujourd’hui.

Vladimir Poutine
Malgrè des pertes presque dix fois supérieures à celles enregsitrées par les armées soévitiques en Afghanistan, la guerre en Ukraine, et le pouvoir de Vladimir Poutine, ne sont nullement remis en cause dans le pays.

En dépit de très nombreuses erreurs et défaillances majeures, ayant lourdement entravé le début de cette Opération Militaire Spéciale russe, et des extraordinaires pertes enregistrées depuis février 2022 par les forces russes, c’est bien cette capacité à s’adapter rapidement, et massivement, qui aura permis à Moscou et à ses armées, de renverser une situation qui semblait presque désespérée en septembre 2022.

Si les Ukrainiens présentent bien souvent les mêmes qualités que les Russes, y compris dans ce domaine, ils souffrent de moyens largement inférieurs, et d’un manque évident de profondeur stratégique, pour appliquer les mêmes méthodes.

Il revient donc aux occidentaux, qui clament être prêts à tout faire, pour empêcher la défaite de l’Ukraine, de réagir rapidement, et surtout massivement, pour espérer renverser la dynamique en cours.

Toutefois, ceux-ci semblent bien loin d’afficher la même adaptabilité et réactivité que les russes, ou que les ukrainiens. En dépit de moyens considérables, et d’une évidente profondeur stratégique n’étant pas directement menacée par Moscou, ceux-ci continuent, depuis deux ans, à tergiverser à coups de demi-mesures et d’effets d’annonces, espérant, probablement, qu’un autre vienne sauver la situation.

Conclusion

Une chose est certaine, dorénavant : sauf à revoir radicalement la nature, le calendrier et le volume de l’aide militaire occidentale envoyée à Kyiv, dans les tous prochains mois, le pire est à craindre concernant la résistance ukrainienne, face à la montée en puissance des armées russes.

caesar Ukraine
Les occidentaux vont devoir livrer massivement et rapidement les équipements de défense necessaires pour stabiliser le front. Faute de quoi, les européens risquent de devoir traiter une vague de réfugiés ukrainiens sans aucune equivalence historique, sont le pouvoir destabilisateur pourrait être autrement plus important que la crise Covid, ou que les 1 ou 2 % de PIB necessaires pour l’empecher.

Le niveau opérationnel que ces dernières atteignent désormais, n’a rien de surprenant. L’ensemble des paramètres qui lui ont donné naissance, a été détaillé et commenté depuis plus d’un an, tout comme les risques que l’évolution de l’industrie de défense et de la doctrine russe, allaient engendrer sur le conflit.

Si l’Ukraine venait à tomber, ce qui est du domaine du possible, la responsabilité de cette défaite incomberait pleinement et exclusivement aux occidentaux, américains et britanniques en têtes, car garants du mémorandum de Budapest. La confiance réciproque dans la force de l’alliance, et dans la signature de ces grandes puissances, en sera, elle, certainement longtemps et sensiblement altérée.

Dans le même temps, les Européens doivent s’attendre à accueillir plusieurs millions de réfugiés Ukrainiens, certainement plus de dix, peut-être quinze ou vingt, suivis rapidement de réfugiés Moldaves, ce qui engendrera un séisme socio-économique, ainsi qu’une désagrégation partielle de l’Union européenne, qui couteront bien plus que les 0,5 à 1 point de PIB nécessaires pour l’empêcher.

Il convient, dès lors, aux dirigeants européens et américains, de comparer ces deux scénarios, dont aucun n’est parfaitement satisfaisant, mais qui ont toutes les chances de s’exclure l’un l’autre, sans offrir d’autres alternatives.

Car l’excuse de la surprise, lorsque 15 millions de réfugiés ukrainiens et moldaves arriveront en Pologne et en Roumanie, et que les armées russes viendront se masser face aux pays baltes, plus fortes que jamais, aura peu de chances de convaincre qui que ce soit, et aucune chance d’apporter une quelconque solution.

Article du 4 avril en version intégrale jusqu’au 26 mai

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14 Commentaires

  1. Les USA sous la coupe de Trump, ont créé en partie cette situation, en bloquant l enveloppe de 60M$ depuis presque 2 mois. Mais il est vrai que l UE n a pas pris completement les tenants de la situation, meme si ceci n est pas réparti par exemple les pays de l Est (Pologne, baltes, Finlande) sont conscients des risques, la France ou plutot Macron est plus conscient aujourd’hui des risques de cette guerre, l Allemagne sera surement la principale responsable par son inaction et ses demi-mesures, l Italie à peine mieux. Mais beaucoup de pays de l UE se sont désarmés depuis la fin des années 90, miniaturisant leur industrie militaire et leurs stocks.La situation économique de nombreux pays de lUE dont la France minimise les capacités d aide, l’extreme droite joue un role d’autruche, persuadée de profiter de la situation pour récuperer les rênes du pouvoir plus rapidement.L europe de l’ouest et ses habitants n’est pas convaincue de l’existence d un risque provenant de la russie,considérant que les problèmes sociaux, économiques et écologiques sont plus graves et plus urgents.

  2. joli politique fiction
    l’OSINT ne laisse pas penser que comme vous dites l’armement est de retour en masse sur la ligne coté russe.
    Leur progression n’a que deux explications : le manque de munitions ukrainiennes ( un vrai problème ) et le fait que une vie russe n’a pas de valeur.
    Pour tout le reste, on voit sur le front les mêmes escarmouches avec les mêmes conséquences que depuis 18 mois
    Pour ce qui est des blindés, on voit que du BMP 1/2 et du T72 upgradé ( vieux stock ). Pas tellement vu de T90 neuf.
    Ha si j’oubliais ls enfants qui fabriquent des shaed avec des puces chinoises dont le numéro de série est dissimulé.

  3. comme d’habitude, l’analyse est limpide et sans appel, mais j’ai l’impression d’avoir pour cadre « une voix crie dans le désert » il n’y a clairement pas une volonté politique de sauver l’Ukraine, la politique de donner 2-3 chars, 2-3 avions de différents modèles (qui plus est), est clairement d’une hypocrisie. nos gouvernants ne veulent absolument pas relever le défi qui leur est imposé et malheureusement celui qui sort vainqueur en général est celui qui impose son tempo…. 2027 risque d’être cruciale (si des erreurs ne sont pas faites d’ici la…) lorsque Xi va vouloir souffler les braises de Taiwan et que les US seront impliqués la bas et ne pourrons pas s’impliquer plus que cela en Europe. bien sûr nos résistants de 46 auront fait en sorte que nous ne soyons pas prêts et l’aubaine sera trop belle pour Poutine pour qu’il ne la saisisse pas. Poutine et Xi travaillent de concert (ce n’est pas nouveau) l’un aura pleinement les mains libres à l’ouest et l’autre dans le pacifique étant sûrs qu’ils ne s’attaquerons pas l’un l’autre donc pouvant dégarnir leur frontières communes, les supplétifs comme l’Iran et la CDN feront le reste, sans oublier le rôle trouble de certains (Ethiopie, mais surtout Algérie, qui maintient toujours des entrainements communs avec les russes).

    de nouveau merci pour la justesse de l’analyse (comme bien souvent) et l’article.

    • bin justement non…… Eurenco a sorti l’artillerie lourde si on peut dire. Nexter sorts des 10 aines de blindés chaque mois ainsi que de plus en plus de caesars
      On relocalise du petit calibre. On relance le SCALP qui était plus fabriqué depuis 5 ans . On a jamais sorti autant d’A2SM que en ce moment
      Et on parle des rafales ?
      On peut pas dire objectivement qu’on fait rien. Ca suffira peut etre pas a cause de l’héritage catastrophique des Mittérand and co mais en tout cas ca remonte fort en puissance

      • Deux, trois petites precisions :
        « On relance le SCALP » –> ou avez-vous lu ça ? Je pense que vous avez mal compris. Nous allons sortir 40 SCALP des stocks, et les envoyer en Ukraine.
        « Nexter sorts des 10 aines de blindés » -> 10 griffons et 2 jaguar chaque mois, ça ne fait pas « des dizaines »
        « Et on parle des rafales » -> à 70 % pour l’exportation (de 8 à 12 par an pour la France). A la fin, nous n’aurons toujours que 225 avions de combat, 185 pour l’AAE, 40 pour la MN. contre 1200 entre les VVS et les VKS.

  4. Depuis plusieurs semaines vos articles sont très pessimistes sur les occidentaux et très positifs sur les Russes, je me doutais bien que derrière ces articles vous souhaitiez attirer l’attention. Peut-être des décisionnaires lisent vos articles je l’espère.
    Quant aux anglo-saxons, peu surprenant ils ont lâché la France après la signature du traité de Versailles je ne serais pas étonné qu’ils fassent de même avec l’Ukraine.

    • J’avoue ne pas être confiant sur l’avenir de ce conflit, et plus globalement, du rapport de force entre l’occident et le bloc qui se construit autour de la Russie et de la Chine. Mais cela fait bien plus de quelques semaines… Et la détérioration de la situation en Ukraine au fil du temps, semble plus me donner raison que tord.

  5. Votre inquiétude me semble louable mais je pense que vous grossissez les capacités de la Russie. L’explication principale de leurs, très relatif, succès récent est surtout la disparition de l’aide américaine et le fait l’aide européenne mette du temps à arriver. L’Ukraine est dans le creux de la vague, sa situation est la pire depuis le début du conflit mais est en passe de s’améliorer (obus tchèque, montée en puissance et prise de conscience européenne, construction de vraie ligne de défenses…). Pourtant les russes n’ont pas vraiment profité de la situation. Ils ont grignoté en trois mois 500 km2, la chute d’Avdivka n’a pas eu les conséquences dramatiques que la Russie aurait aimé voir advenir et les sources tant OSINT qu’officielle ukrainienne ne montre pas une amélioration de la qualité du matériel. Les russes réparent du matos ancien, se reconstitue une marge de manœuvre importante, mais n’ont pas une production folle de matériel récent. Leurs stocks de munitions ne sont pas si gigantesque au regard de leur consommation abyssale pour des gains limité.

    Je suis cependant d’accord avec une moitié de vos conclusions : Le soutient occidental est trop timoré et nos sociétés ne semblent pas voir la menace. Si l’Ukraine perd, ce sera notre faute (américain en tête). Cependant les russes ne sont pas a la fête non plus, leur matériel récent est difficile à produire et pour beaucoups absent du front (T14, SU57…) car celui s’appuie bel et bien sûr des composants occidentaux difficile à obtenir. Et leurs gains tactique récent sont médiocre malgré une débauche de moyen d’artillerie et de bombardement.

  6. Bonjour, merci encore pour cet article très intéressant. J’avais une question concernant la montée en puissance de l’armée de terre Russe (la marine et l’air ayant été relativement épargné) :

    Certes elle est devenue plus puissante ( reconstruction de la masse) mais n’a t-elle pas perdu en qualité de combat ? En effet il y a maintenant beaucoup de volontaire ( peut-être même une majorité) qui n’a plus rien à voir avec les soldats professionnels de la première armée avant qu’elle ne soit détruite.

    Pensez-vous que ce facteur peut laisser un avantage au Ukrainien ?

    Apprendre à manier une arme et rapide, comprendre et exercer une tactique militaire en est une autre et cela demande plus de temps.

    Merci à vous pour votre réponse.

    Cordialement

    SB

    • Bonsoir
      C’est difficile à dire. Rappelons nous que tout le monde (moi y compris), a été très surpris du mauvais comportement des forces russes au début de guerre. Depuis, elles semblent avoir corrigé beaucoup de leurs problèmes observés alors. Alors, certes, elles ont perdu beaucoup d’officiers, et de sous-officiers qui formaient l’ossatures de cette armée avant-guerre. Mais quand vous êtes dans une telle guerre pendant deux ans, vous voyez émerger de nouveaux profils qui montent vites, et qui sont mieux adaptés que ne l’étaient leurs ainés. C’est un peu du darwinisme : ce n’est pas le plus fort qui survit, c’est celui qui s’adapte le mieux.
      Bonne soirée

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