lundi, décembre 9, 2024

La fin du char de combat se dessine-t-elle dans le conflit en Ukraine ?

Selon les informations en sources ouvertes, plus de 3 500 chars de combat russes et ukrainiens ont été perdus de part et d’autres, depuis le début du conflit en Ukraine, soit plus qu’il n’y en avait engagés au début du conflit.

De telles pertes ont des conséquences importantes, notamment sur le déroulement des combats et la stagnation de la ligne d’engagement. Elles ont même amené les deux camps à s’éloigner des doctrines classiques d’utilisation du char de combat, héritées de la Seconde Guerre mondiale, qui faisaient de ces derniers, les piliers de la rupture et de la décision.

On peut, dans ce contexte, s’interroger sur l’avenir du char lourd, dans un environnement saturé de drones, de mines, et de missiles, le privant de ses capacités de manœuvre, et donc, d’une grande partie de son intérêt au combat. Ce serait, pourtant, des conclusions certainement bien trop hâtives…

Des pertes terrifiantes pour les unités de chars russes et ukrainiens

Si l’on en croit le site Oryx, les armées russes auraient perdu, en Ukraine, autour de 2 900 chars de combat, depuis le début du conflit en Ukraine, parmi lesquels presque 2 000 sont identifiés détruits, 500 capturés, et le reste étant abandonnés ou endommagés.

char de combat russe detruit
Les armées russes auraient perdu autour de 3000 chars de combat depuis le debut du conflit. Ces chiffres doivent cependant être pris avec certaines réserves.

À l’entame de l’offensive russe, en février 2022, les analystes estimaient que Moscou avait massé autour de 1 200 à 1 400 chars aux frontières de l’Ukraine, alors que l’ensemble de la flotte de chars en service, au sein des armées russes, était évalué de 3 200 à 3 400 blindés.

Côté ukrainien, la situation n’est guère meilleure. Sur les 1 300 chars en service parmi les unités d’active ukrainienne en février 2022, 800 auraient été perdus, dont 550 identifiés comme détruits, 130 capturés et le reste, abandonnés ou endommagés.

La précision de ces chiffres doit, évidemment, être prise avec certaines réserves. D’une part, il ne s’agit, ici, que des blindés ayant été photographiés, puis diffusés en sources ouvertes. Si l’exercice pouvait se révéler efficace, lorsque les lignes bougeaient rapidement, au début du conflit, c’est beaucoup moins le cas, aujourd’hui, alors que les lignes sont relativement figées, même si les drones apportent certaines informations dans ce domaine.

D’autre part, la méthode d’analyse appliquée par le site Oryx, et les moyens dont dispose cette petite équipe bénévole, se prête davantage à l’analyse d’un conflit limité, avec des pertes de quelques dizaines, peut-être quelques centaines de blindés, plutôt que pour un conflit de cette ampleur. Enfin, on ignore le nombre de chars et de blindés identifiés, détruits, abandonnés ou endommagés, qui ont été récupérés par les forces, pour être transportés vers des centres de remise en état.

En dépit de ces réserves, il ne fait aucun doute que les flottes de chars, russes comme ukrainiennes, ont connu des taux d’attrition tout à fait considérables. L’analyse des attritions identifiées ces derniers mois, montre d’ailleurs, que les armées russes n’alignent presque plus les modèles qu’elles avaient initialement déployé autour de l’Ukraine, laissant supposer qu’effectivement, l’essentiel de cette flotte a été éradiquée.

Les chars occidentaux aussi vulnérables que les modèles soviétiques ou russes dans le conflit Ukrainien

Si les chars de conception russe ou soviétique, comme les T-72, T-80 et T-90 russes, ou les T-64 ukrainiens, ont payé le prix fort dans ces combats, ils n’ont pas été les seuls à enregistrer des taux d’attrition catastrophiques.

Leopard 2A6 et M2 Bradley detruits
La plupart des Leopard 2A6 et M2 Bradley ukrainiens perdus lors de cet engagement du début de la contre-offensive d’été ukrainienne de 2023, auraient été récupérés et remis en état par les Ukrainiens.

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4 Commentaires

  1. Il ne faut pas oublier non plus les primes promises par les oligarques aux soldats russes qui détruiront un char occidental, certains rentrant de permission dès l’annonce de la présence de l’un d’entre eux : dans ce contexte ces chars deviennent des proies et donc doivent en plus affronter l’avidité des hommes. Ce ne serait pas le cas dans un affrontement HI avec l’OTAN

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