À la fin du mois d’avril 2024, Rishi Sunak, le premier ministre britannique, annonçait que les investissements de défense du pays seront amenés, d’ici à 2030, à 2,5 % du PIB, dans un effort global destiné à répondre aux évolutions des tensions internationales.
Depuis, les annonces se sont multipliées outre-manche, concernant la réorganisation de la programmation militaire britannique avec, par exemple, le retour de l’hypothèse d’une flotte de 138 F-35 à termes, au sein de la Royal Air Force.
C’est, cependant, la Royal Navy qui fait l’objet des plus grandes attentions de Londres, avec l’objectif évident de refaire de la Marine britannique, la plus puissante flotte européenne, ainsi qu’un acteur majeur sur la scène internationale, y compris dans le Pacifique.
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La Royal Navy, la priorité de l’exécutif britannique, sur fond d’alliance AUKUS
Ainsi, ces derniers mois, plusieurs programmes clés ont été lancés, ou annoncés, pour la transformation de la Royal Navy, qu’il s’agisse du renouvellement de la flotte logistique avec le programme FSS, ou le renouveau de la flotte d’assaut amphibie avec le programme MRSS.
Les efforts produits par Londres, dans ce domaine, contrastent avec ceux qui seront consentis pour la modernisation de la British Army, plus que jamais, le parent pauvre des armées britanniques, alors que la Royal Air Force avait déjà engagé plusieurs programmes structurants, comme l’acquisition de E-7 Wedgetail, de P-8A Poseidon, ou la récente commande de 14 nouveaux CH-47 ER Chinook.
Toutefois, ces efforts semblent ternes en comparaison des 18 nouvelles frégates, six destroyers, six grands navires d’assaut, trois grands navires logistiques, ainsi que les sept sous-marins nucléaires d’attaque et quatre sous-marins nucléaires d’engins, qui sont, ou seront bientôt commandés par la Royal Navy, aux chantiers navals britanniques.
Ainsi, après n’avoir admis au service, sur les 10 dernières années, que 2 SNA classe Astute, 5 OPV classe River, et ses deux porte-avions de classe Queen Elizabeth, celle-ci s’apprête à recevoir, d’ici à 2034, treize frégates Type 026 et Type 031, les deux derniers SNA classe Astute, trois nouveaux navires logistiques, une partie des six nouveaux LPD d’assaut amphibie du programme MRSS ainsi que le premier des SNLE de la classe Dreadnought.
Et cela ne s’arrêtera pas à ce moment-là, puisque sur les 10 années suivantes, elle recevra les 3 derniers SNLE de la classe Dreadnought, 5 nouvelles frégates Type 32, les MRSS restants, ainsi que deux à trois des premiers SNA de la classe SSN-AUKUS, et les premiers destroyers Type 83, qui remplaceront les Type 45 les plus anciens.
Outre l’extension de la flotte elle-même, la Royal Navy recevra, également, de nouveaux systèmes évolués dans les années à venir, allant du laser antidrone DragonFire, aux différents drones destinés à embarquer à bord de ses deux porte-avions, en passant par de nouveaux missiles, y compris de croisière et hypersoniques.
La flotte de la Royal Navy en reconstruction et extension rapide
De fait, les annonces récentes, faites par Londres, dessinent un effort de modernisation sans précédent, depuis la fin de la guerre froide, pour faire, ou plutôt refaire, de la Royal Navy, la plus puissante force navale en Europe, et de la Grande-Bretagne, une puissance maritime qui ne cèdera, dans les faits, qu’aux États-Unis et à la Chine en matière de flotte de surface et de projection de puissance.
Les deux porte-avions classe Queen Elizabeth comme pivots de la puissance navale britannique
Les deux porte-avions britanniques, le HMS Queen Elizabeth, entré en service en 2017, et le HMS Prince of Walles, en 2019, seront, bien évidemment, les pivots centraux de cette puissance navale renouvelée.
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En tous les cas, c’est le genre d’annonce qui peuvent plaire à un électorat conservateur. Et on se rapproche des élections. Qu’en disent les travaillistes?
C’est clairement fait pour, alors que l’ecart se creuse dans les intentions de vote pour les prochaines élections législatives.
Les travaillistes sont prudents. Ils disent qu’il faut augmenter les depenses de défense, mais que cela dependra des finances publiques.