Rafale en Serbie : la France doit-elle accepter de vendre 12 chasseurs à Belgrade ?

La Serbie va-t-elle devenir le 8ᵉ client export du chasseur Rafale, à l’occasion de la visite officielle du président Macron à Belgrade, les 29 et 30 aout prochains ? C’est, en tout cas, ce à quoi on peut s’attendre, après que le président Aleksandar Vucic a annoncé, en avril dernier, qu’il s’attendait à la signature de la commande de 12 avions français, dans les 2 mois à venir, et que les négociations entourant ce contrat potentiel, ont été menées à leur terme, au début de l’été.

De fait, tout porte à penser qu’Emmanuel Macron et son homologue Serbe, officialiseront bien ce contrat lors de la visite du président français à Belgrade, cette semaine. Toutefois, de nombreuses interrogations et réserves avaient émergé autour de ce contrat, lors de son annonce en avril dernier, qu’il s’agisse de l’utilisation qui pourrait être faite de ces appareils contre d’autres pays des Balkans, notamment le Kosovo, ou concernant de possibles fuites technologiques vers la Russie ou la Chine.

Si, pour l’heure, l’Élysée se montre très discret quant à cette question, ne confirmant ni n’infirmant la possibilité d’un accord à ce sujet, il s’avère certainement utile d’analyser ces réserves, pour déterminer si, oui ou non, la France peut vendre ces avions de combat très évolués à la Serbie, et si cela répond aux intérêts de l’état ?

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Tout est prêt pour qu’Emmanuel Macron signe la vente de 12 Rafale en Serbie, à l’occasion de sa visite officielle à Belgrade

Le dossier Serbe, concernant la vente de Rafale, n’est pas récent. En effet, les discussions à ce sujet ont été entamées dès 2021, lorsque Belgrade annonça sa volonté de remplacer ses Mig-29 et MIG-21 restants en service, par un avion moderne.

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Les forces aériennes serbes doivent urgemment remplacer leurs MIG-29 et les quelques MIG-21 encore en service.

Rapidement, le Rafale français apparut comme le choix privilégié par Belgrade, ne souhaitant plus se tourner vers Moscou, son partenaire traditionnel dans ce domaine, tant pour ne pas compromettre sa candidature d’adhésion à l’UE, que pour éviter les risques de sanctions américaines liées à la législation CATSAA.

Les discussions furent toutefois longues et complexes. Belgrade souhaitait, concomitamment aux Rafale, acquérir certaines munitions avancées, comme la bombe Hammer et le missile SCALP, qui se montrent tous deux très efficaces en Ukraine, et surtout le missile air-air à longue portée Meteor européen, sachant qu’il fallait, pour cela, obtenir l’aval des autres pays participants à ce programme.

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Ces écueils ont cependant été surmontés, puisqu’à l’occasion de la visite du président Vucic à Paris, en avril dernier, celui-ci s’était montré très confiant à ce sujet, avançant qu’il s’attendait à la signature du contrat « d’ici à deux mois », avait-il prédit.

Le fait est, les négociations entre la France et la Serbie, entourant ce programme, ont bien été conclues début juillet. Néanmoins, probablement en lien avec l’actualité politique et l’entame des Jeux Olympiques de Paris, leur concrétisation n’a pas été annoncée jusqu’ici. Le président Macron et son homologue serbe, auront donc toutes les cartes en main pour, s’ils le souhaitent, concrétiser cette commande, à l’occasion de la visite du président français à Belgrade, les 29 et 30 aout.

En dépit des réticences, la France a tout intérêt à vendre ses appareils à la Serbie

S’il est probable que la signature ait bien lieu à cette occasion, rien n’a été officiellement annoncé, à ce sujet, ni par l’Élysée, ni par les autorités Serbes. Considérant l’agenda politique intérieur français, il s’agit, très certainement, pour Emmanuel Macron, de marquer le périmètre de sa fonction présidentielle, alors que tout indique qu’une période de cohabitation devrait débuter dans les jours à venir en France, qui sera plus ou moins tendue selon le nom du futur premier ministre désigné.

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Le président Vucic et Vladimir Poutine. La Russie est un partenaire historique de la Serbie. Comme la France, du reste.

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5 Commentaires

  1. L’espionnage industriel, même lorsqu’il est efficace en termes de collecte d’informations, ne garantit pas automatiquement le succès dans la reproduction ou l’amélioration de la technologie volée. Pour que l’espionnage actif par acquisition soit véritablement efficace, le pays espion doit non seulement posséder les informations, mais aussi avoir un niveau industriel et technologique suffisant pour comprendre, conceptualiser, et reproduire la technologie de manière compétitive. On peut citer quelques exemples parlant; Les moteurs d’avions de chasse, les semi-conducteurs, la technologie des sous-marins.
    Notre défense, ce n’est pas de ne pas vendre mais d’innover pour rester devant nos compétiteurs.

  2. J’ai des connaissances travaillant chez des industriels de la BITD qui m’indiquent que les matériels de défense « sensibles » vendus à l’export ne sont pas exactement les mêmes que ceux fournis aux armées françaises, justement pour ces raisons d’espionnage industriel et/ou au cas ou un avion (par ex.) serait effectivement abattu et/ou tomberait entre de mauvaises mains…

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