Dans le film « Ennemi d’État » de Tony Scott, Will Smith et Gene Hackman ont le plus grand mal à échapper à la surveillance des satellites de la CIA, capables de détecter et de suivre avec une précision extraordinaire, un véhicule par sa plaque d’immatriculation. Mais ça, c’est du cinéma…
Dans la réalité, si les satellites de reconnaissance électro-optique modernes disposent désormais d’une résolution très élevée, permettant de repérer des objets d’à peine 30 cm, ils ne permettent pas de reconnaitre des visages, ou de lire des plaques de voiture. Surtout, ils sont incapables de détecter et de suivre efficacement des cibles mobiles, comme les voitures, et encore moins, les avions.
C’est pourtant bien l’objectif que vient de se donner l’US Space Force, par la voix du général Michael Guetlein, commandant en second des opérations spatiales, à l’occasion d’une conférence de presse, le 4 septembre 2024.
Sommaire
Les avions Awacs et E-8 Joint STARS désormais vulnérables face à un adversaire symétrique
Cet objectif, très ambitieux, est la conséquence d’un constat désormais incontournable, en partie issue des enseignements de la guerre aérienne en Ukraine. En effet, les forces aériennes russes ont perdu, dans ce conflit, deux avions Awacs A-50 Mainstay, abattus par la DCA à longue portée ukrainienne (selon Kyiv).
Dans le même temps, les forces aériennes russes ont fait la démonstration de l’efficacité du missile air-air à très longue portée R-37M, conçu pour engager et détruire des appareils comme les Awacs et les avions ravitailleurs, à une distance pouvant atteindre 400 km. Cette menace fait écho à l’entrée en service, en Chine, de missiles air-air à longue portée comme le PL-15 et le PL-21, dont la portée atteindrait respectivement 250 et 400 km.
Enfin, en Russie comme en Chine, les systèmes sol-air à très longue portée, comme le S-400 et le S-500 russe, et le HQ-9 chinois, créent une bulle de protection de 300 km ou plus, obligeant les avions de soutien, comme les ravitailleurs, et surtout comme les Awacs, à évoluer à plus grande distance des zones d’engagement.
Or, l’efficacité des forces armées américaines, et occidentales par extension, repose en grande partie sur les capacités de leurs forces aériennes, elles-mêmes reposant sur l’efficacité de leurs avions de détection aériennes avancées, comme le E-3 Sentry de l’US Air Force, bientôt remplacé par le E-7 Wedgetail, et le E-2D Hawkeye de l’US Navy, ainsi que sur celle des E-8 Joint STARS, destinés à détecter, identifier et suivre les cibles terrestres.
En obligeant ces appareils à évoluer plus loin des lignes d’engagement, pour rester hors de portée de la DCA adverse, et de ses intercepteurs armés de missiles à longue portée, les armées russes et chinoises disposent donc d’une solution efficace pour affaiblir, globalement, le potentiel militaire et opérationnel des forces armées américaines et occidentales.
L’US Space Force veut des satellites capables de détecter et suivre les cibles aériennes, navales et terrestres, dès le début des années 30
C’est précisément là que l’US Space veut désormais apporter une plus-value opérationnelle significative. Créée en 2019, l’US Space Force constitue la 6ᵉ force armée des États-Unis. Elle est en charge, comme son nom l’indique, de l’ensemble des moyens spatiaux des forces armées américaines, mais peine, comme c’est souvent le cas pour les nouvelles armées ou les nouveaux commandements, à trouver pleinement sa place dans la hiérarchie du Pentagone, d’autant que les autres armées ont conservé la mainmise sur certains moyens spatiaux spécifiques.
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les lois de la diffraction(optique /electromagnétique c’est la même chose) sont implacables et les techno SAR apportent une réponse assez limitée.Pour avoir une resolution centimétrisqu il fat soit une taille de « fenêtre » 10 fois plus importante (Miroir , ultraléger ,rigide et stable de 10m+, probléme de materiau.;;ect) soit diviser par 10 l’altitude(temps de vol, cible ) et voler en essaim (coûts) soit passer dans l’UUV(transmission atm, source aerienne) ou encore plus exotiques
On retrouve la problématiqye des U2 avanrt le deploiement des KH11en 1970
Des essaims drones consommables lancés « au besoin » sur une zone « volant » autour de 60ou 80 000pieds
Interconnectés me parait une piste sérieuse
le sujet, ici, me semble davantage de pouvoir traiter en temps réel les images reçues pour détecter les cibles (par le mouvement, par exemple, comme les tyrannosaures 😉 ), que d’aller chercher une résolution accrue. Mon avis est que cette transformation reposera davantage sur l’amélioration des capacités d’analyse des flux, par l’arrivée de l’IA et/ou des puces quantiques, que sur l’amélioration de la résolution, ce qui n’apporterait pas une grande valeur ajoutée d’ailleurs.
Je comprends ce que vous dites.Interessant. En effet,un echo radar, en mode Doppler, permet en theorie et souvent en pratique 2de saisir le vecteur vitesse et l’altitude d’un mobile sans avoir une forte resolution.Le croisement avec d’autres infos permet de combler les lacunes d’identification d’ou l’importance du reseau
Pour reprendre votre exemple initial,on ne lit pas la plaque d’immatriculation , mais on la deduit car on a par les portables tous les conducteurs presents et par ailleurs on peut associer une plaque a tout conducteur grace à une base de donnée.(C’est un exemple pour faire comprendre le processus) )