Alors que les autorités communiquent activement au sujet de l’exercice naval Ocean-2024, qui rassemblerait, selon la Marine russe, 400 navires, 125 avions et 90.000 hommes, il semble, comme évoqué dans la première partie de cet article, que celle-ci souffre de certaines faiblesses majeures, venant faire douter des chiffres annoncés par Moscou.
Après avoir étudié, de manière détaillée, la flotte sous-marine des VMF, cette seconde partie va se concentrer sur la flotte de haute mer, la flotte côtière, ainsi que sur les grands programmes industriels, supposés permettre de renouveler les moyens de la Marine russe.
Sommaire
La flotte de haute mer russe en perte rapide de moyens et de compétences
Si la flotte sous-marine russe demeure une menace importante, y compris pour l’OTAN, ce n’est plus le cas de la flotte de surface de haute mer. Celle-ci se compose, en effet, aujourd’hui, d’un assemblage disparate et vieillissant de navires, pour l’essentiel hérités de la flotte soviétique, péniblement modernisés par les chantiers navals russes, dotés d’une disponibilité médiocres et de capacités opérationnelles parfois obsolètes, alors que les nouvelles unités se font toujours attendre.
Concrètement, la flotte de haute mer russe se compose, aujourd’hui, d’un porte-avions, le Kuznetzov, au statut à ce point incertain que son équipage a été en partie déployé en Ukraine comme unités d’infanterie, d’un unique croiseur nucléaire, le Piotr Veliky, dont la modernisation est repoussée depuis huit ans, au fur et mesure que celle de son sister-ship, l’Admiral Nakhimov, traine en longueur, et de deux croiseurs de la classe Slava, des navires dont l’efficacité opérationnelle a été fortement compromise après la perte du Moskva, troisième unité de la classe, lors des premiers mois de combat en Ukraine.
Ces trois classes formaient, pourtant, le fer de lance de la puissance navale russe au début des années 90, sous l’impulsion des réformes engagées dans les années 60 par l’amiral Gorshkov, pour doter l’Union Soviétique d’une flotte de haute mer susceptible de s’opposer à l’US Navy, à la suite de ce qui fut ressenti comme une défaite par les VMF, lors de la crise des missiles de Cuba, en 1962.
Cette transformation entrainera la création de plusieurs classes emblématiques de la Marine soviétique des années 80, comme les croiseurs nucléaires Kirov, les croiseurs porte-hélicoptères Kiev, les croiseurs lance-missiles Slava, les destroyers Udaloy et Sovremenny, et les frégates Krivak.
Force est de constater, aujourd’hui, que ce sont toujours ces navires qui forment l’essentiel de la flotte de surface de haute mer russe. Ainsi, outre les navires précédemment cités, la Marine russe aligne 10 destroyers, dont 8 Udaloy anti-sous-marins et 2 Sovremenny, tous entrés en service de 1982 à 1993, à l’exception de l’Admiral Chabanenko, le dernier Udaloy livré en 1999, alors que la finition du navire avait été interrompue plusieurs années après la chute de l’Union soviétique.
La situation est sensiblement différente concernant les 10 frégates en service, même si, parmi elles, figurent une Krivak I (pr 1135 Burevestnik), le Ladny, entrée en service en 1980, et une Krivak II (Pr 1135M), le Pilivyy, entrée en service en 1981.
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Les sous marins russes ? les memes qui se font loger par les Atlantique a 100 kms ? ou par les chasseurs FREMM avec lel famuso Captas ?
Soyons sérieux deux minutes, lors d’un exercice imaginaire : combien de temps tiennent ces SNA russe face au Suffren ?
Quand on pense que le Rubis ruinait les Américians en exercice et qu’il est pas tout jeune ……j’imagine même pas un class attack.
Merci pour cette tres bonne synthèse. Esperons que la Chine ne fera pas un jour bénéficier la Russie de ses capacités de production navale pour lui permette un rééquipement express en frégates et destroyers modernes. Le renouveau de la menace sous-marine et les besoins de protection de l’outremer/groupes de surface/voies d’approvisionnement/approches maritimes plaident pour la mise en service rapide d’un volume important de corvettes légères standardisées, peu coûteuses et à l’équipage reduit, mais disposant d’une bonne capacité ASM et de moyens d’autodéfense raisonnables. (produits par dizaines pour des pays européens et l’export j’imagine que le rapport coûts / efficacité serait très interessant).
Rien ne l’indique à ce jour. Jusqu’il y a peu, c’était la Russie qui vendait des navires à la Chine, certains sont encore en service (Sovremenny, Kilo). M’est avis que ce n’est pas demain la veille que Moscou « s’abaissera » à commander des navires chinois…
La Chine fabrique des bateaux en aluminium et a besoin de support de pilote francais comme ATE CHUET pour avancer et progresser.
Leurs avions, militaire comme civil, sont fait a partir de pièce occidentale en forte proportion. Alors avant qu’ils apprennent aux Russes a faire des bateaux, va déjà falloir qu’ils apprennent a faire les leurs seuls. Ne pas oublier que c’est l’équipage et son entrainement qui fait le bateau, pas la coque.