samedi, octobre 12, 2024

Paris et Londres peuvent-ils se substituer à la protection américaine de l’Europe dès 2024 ?

Alors que les risques de voir Washington affaiblir ou supprimer la protection américaine de l’Europe ne cessent de croitre, les armées britanniques et françaises constituent, en de nombreux aspects, les forces militaires les plus complètes et les plus expérimentées de l’ensemble du théâtre européen, exception faite de la Russie. Ce sont aussi les deux seuls pays européens à disposer de la puissance nucléaire stratégique.

Pourtant, ces deux puissances clés pour la sécurité du vieux continent, semblent aujourd’hui sur le déclin, payant le prix de budgets militaires trop réduits et d’une activité opérationnelle trop soutenue pour le format de leurs armées, durant les années 2000 et 2010. En outre, celles-ci sont exposées à d’importantes difficultés dans les domaines des ressources humaines et à des arbitrages sévères en matière de programmes d’équipements.

Aujourd’hui, le risque de voir, sur un calendrier particulièrement court, les États-Unis se désengager du théâtre européen, ne cesse de croitre. Ces deux pays pourraient, alors, avoir à assumer le rôle de protecteur de l’Europe, pour lequel ni l’un, ni l’autre n’est pleinement dimensionné.

Cependant, qu’en serait-il si les armées britanniques et françaises, venaient à opérer telle une force armée unifiée, pour contenir la menace russe, mais aussi pour fédérer les européens autour d’un nouveau pacte sécuritaire ?

La menace croissante d’un désengagement des États-Unis du théâtre européen et annexes

Lors d’une récente interview, l’ancien président Donald Trump, à nouveau favori des sondages dans la course à la Maison-Blanche, a réitéré ses menaces concernant un retrait de la protection « offerte » par les États-Unis, aux pays européens de l’OTAN, si les européens « ne payaient pas leur « , sans véritablement préciser ce que le «  » en question, représentait.

Protection Americaine  de l'aurope, Donald Trump national Guard Association 2024
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Quoi qu’il en soit, entre les propos du candidat Trump, et ceux de son colistier, JD Vance, il ne fait guère de doute que s’ils venaient à retrouver le Bureau Ovale, le soutien américain à la défense européenne serait sous une menace historique, même si les européens venaient à céder aux exigences forcément croissantes et itératives, du nouveau président américain.

En outre, même s’il ne mettait pas ses menaces à exécution, ou si Kamala Harris remportait la présidence, le développement des tensions entre Washington et Pékin, voire entre Séoul et Pyongyang, risquent fort d’amener les armées américaines à devoir se désengager massivement des théâtres européens, moyen-orientaux et africains, pour concentrer leurs forces sur le théâtre Pacifique, face à l’Armée Populaire de Libération.

Il semble, dès lors, évident que les Européens doivent désormais anticiper très sérieusement un retrait américain d’Europe, et peut-être, même, une menace sur le bouclier nucléaire avec lequel les États-Unis ont protégé l’Europe de l’Ouest face à l’Union Soviétique et aujourd’hui la Russie jusqu’à présent.

Les armées françaises et britanniques demeurent sous le seuil de crédibilité pour se substituer à la protection américaine

Toutefois, les armées américaines ne représentent pas uniquement la principale force militaire de l’OTAN, ni le bouclier nucléaire de l’ensemble de ses membres, en dehors de la Grande-Bretagne et de la France qui disposent de leur propre dissuasion stratégique.

commandos français et britanniques
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En effet, Washington est également le ciment fédérateur qui maintient l’Alliance Atlantique comme un ensemble militaire cohérent, et donc dissuasif. De fait, le retrait de la protection effective américaine de l’Europe, quelle que soit sa forme, pourrait probablement entrainer la dislocation de l’Alliance, chaque pays cherchant à trouver une voix intermédiaire, par exemple, en négociant avec Moscou, pour garantir sa sécurité, autant que possible.

Les deux puissances nucléaires stratégiques européennes, par ailleurs toutes deux membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-Unis, ne parviennent cependant pas à apparaitre comme une alternative crédible aux États-Unis, le cas échéant, aux yeux des européens.


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6 Commentaires

  1. Belle vision prospective, convaincante quoiqu’un peu utopiste (mais j’espère me tromper).
    Je pense juste que dans vos explications vous avez inversé Bir Hakeim et Mers-El-Kebir, sans que cela gêne la compréhension d’ensemble du développement en question.
    Bien cordialement

  2. Imaginer une alliance franco-britannique de type structurel en matière de défense serait une première historique. Cela signifierait surmonter des siècles de rivalités, de guerres et de méfiance. Au-delà des divergences culturelles, c’est avant tout le défi politique et financier qu’il faudra relever. Mettre de côté les intérêts nationaux, dépasser les clivages, et enfin œuvrer pour le bien commun européen. Une telle coopération pourrait redéfinir les relations entre nos deux pays, en montrant que, face aux menaces, l’unité est plus forte que les divisions. Une véritable révolution dans l’histoire de nos relations mais aussi dans l’histoire de l’humanité, un beau rève.

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