En juillet 2022, l’amiral Mike Gilday, le Chef des opérations navales, ou CNO, publiait le Navigation Plan 2022. Ce document constituait la synthèse des objectifs à court et moyen termes de la plus puissante marine militaire de la planète, dans un environnement en pleine mutation, alors que la guerre en Ukraine avait à peine débuté, et que les tensions avec la Chine, la Corée du Nord et l’Iran, étaient encore en phase ascendante.
Ce navigation Plan était construit autour de la planification à moyen terme de l’US Navy, visant à revenir à une flotte de plus de 400 navires, à horizon 2045, avec de nouveaux programmes dans le domaine des sous-marins (SSBN Columbia et SSN(x)), des navires de surface (destroyers DD(x) et frégates Constellation), et des avions de combat, avec le F/A-XX.
En outre, l’US Navy mettait en avant son ambition de se doter d’une très vaste flotte de navires de surface et sous-marins robotisés, pour contenir la montée en puissance de la Marine Chinoise, qui avait annoncé son intention de faire jeu égal avec elle d’ici à 2049.
Cette semaine, la nouvelle CNO, l’Amiral Lisa Franchetti, a, à son tour, présenté sa propre vision au travers du Navigation Plan 2024. Visiblement, les deux années qui se sont écoulées ont fortement influencé les objectifs de l’US Navy, car le document n’a plus guère à voir, avec son prédécesseur.
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La Cheffe des Opérations Navales, l’amiral Lisa Franchetti, a dévoilé le nouveau Navigation Plan 2024
Il est vrai que ces deux dernières années ont été particulièrement riches en éléments majeurs, avec la guerre en Ukraine qui s’est intensifiée et dont la durée dépasse toutes les prévisions, les tensions de plus en plus en plus importantes entre la République Populaire de Chine et Taïwan, mais aussi avec les autres pays limitrophes de la Mer de Chine, dont le Japon et les Philippines, l’engagement sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale des marines occidentales en mer Rouge face à la menace Houthis, les démonstrations de forces à répétition de Pyongyang, ou encore le conflit entre Israël et le Hamas, au Proche-Orient.
Dans le même temps, la production des chantiers navals et de l’industrie aéronautique chinoise a encore progressé, avec l’arrivée prochaine d’un nouveau porte-avions doté de catapultes électromagnétiques, le Fujian, d’un navire porte-hélicoptère d’assaut type 075, d’un navire porte-drones, disposant d’une catapulte Type 076, et d’un grand nombre d’escorteurs, destroyers lourds Type 055, destroyers antiaériens Type 052DL et frégates de lutte anti-sous-marine Type 054A et B.
L’arrivée des chasseurs embarqués J-15T et surtout du J-35 furtif, qui se veut le pendant chinois du F-35C, du KJ-600, équivalent du Hawkeye, et du Z-20, inspiré du SeaHawk, tend également à réduire l’avantage technologique supposé de l’US Navy, alors que la Marine chinoise développe, comme elle, des solutions robotisées, qu’il s’agisse de drones de combat, de drones d’attaque, ou de navires et sous-marins sans équipage.
Dans tous ces domaines, la production chinoise s’avère de deux à cinq fois plus rapide que celle des chantiers navals américains, alors que la Russie, pourtant engagée dans un effort sans précédent en Ukraine, ne semble pas ralentir la production de ses nouveaux sous-marins et navires de défense côtiers.
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