lundi, décembre 2, 2024

Le Pentagone anticipe-t-il un abaissement du seuil nucléaire global ?

C’est devenu récurrent depuis le mois de février 2022, et le début de l’invasion russe de l’Ukraine. À chaque nouvelle étape franchie par un pays allié de Kyiv, en matière de livraison d’armement, Moscou réplique en menaçant ce même pays, ou l’Ukraine, de faire usage de ses armes nucléaires.

Ces menaces n’ayant jamais été mises à exécution jusqu’à présent, les nouvelles menaces proférées par les seconds couteaux de Vladimir Poutine, font à présent rire sur les plateaux télé et sur les réseaux sociaux. Il en est un, toutefois, qui ne rie pas du tout, c’est le Pentagone.

Celui-ci sait parfaitement que le problème des lignes rouges, les vrais, c’est qu’on ne sait les avoir franchis, qu’une fois qu’il est trop tard. Surtout, l’arrivée de nouveaux vecteurs, plus rapides, et plus précis, ouvre désormais un vaste champ d’utilisation potentiel de l’arme nucléaire, craignant, de fait, un abaissement général du seuil nucléaire, même si le seuil stratégique, lui, demeure figé.

Le retour de la menace nucléaire désormais sensible sur plusieurs théâtres

À la fin de la guerre froide, les États-Unis et l’Union Soviétique disposaient, chacun, de 6000 têtes nucléaires prêtes à l’utilisation, réparties dans plusieurs dizaines de systèmes d’armes différents, allant de l’arme nucléaire tactique de quelques kilotonnes, du champ de bataille, aux missiles ICBM et SLBM armés de plusieurs têtes indépendantes de 100 kt ou plus, et aux bombes aéroportées de plusieurs mégatonnes.

ICBM DF-41 chine
Le Pentagone anticipe-t-il un abaissement du seuil nucléaire global ? 6

Si, à ce moment-là, la menace stratégique était considérable, et avait le potentiel de rayer irrévocablement l’Amérique du Nord, l’Europe et une grande partie de l’Asie de la carte, ce potentiel destructeur était tel, et les armes à ce point imprécises et destructrices, que l’utilisation même de l’arme nucléaire, ouvrait systématiquement la porte à un emballement stratégique, synonyme de fin des temps.

Les vingt-cinq premières années ayant suivi cette période, ont, quant à elles, été marquées par la presque disparition de la menace nucléaire. Ainsi, à la fin des années 2000, la Russie ne parvenait pas même à maintenir un sous-marin nucléaire lanceur d’engins en patrouille, alors que les missiles chinois étaient, pour l’essentiel, des modèles largement obsolètes dont l’emploi semblait irréaliste.

Dès lors, la menace nucléaire, alors, se concentrait sur des théâtres secondaires, comme en Corée ou dans la confrontation Inde/Pakistan, et restait, pour l’essentiel, sous le contrôle des États-Unis.

Les choses ont considérablement évolué ces dix dernières années. Non seulement la Russie a-t-elle retrouvé une puissance stratégique et tactique très significative, avec 2000 têtes armant 1500 vecteurs modernisés, pour l’essentiel intercontinentaux, mais la Chine s’est engagée dans un immense effort pour se doter, à son tour, d’une puissance stratégique majeure, avec une flotte de 6 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, qui ne tardera pas à passer à 12 navires, plus de 400 silos pour missiles ICBM de nouvelle génération, et une vaste panoplie de missiles à moyenne portée et de vecteurs aéroportés.

Les nouvelles armes nucléaires définissent un seuil très différent de celui de la guerre froide

Surtout, les vecteurs ont considérablement évolués, ces deux dernières décennies, avec l’arrivée de missiles de très haute précision, ne nécessitant plus que des charges réduites pour atteindre leurs objectifs, et des armes très rapides, voire hypersoniques, capables de passer outre les boucliers antimissiles déployés çà et là.

Mig-31K russe armé d'un missile Kinzhal
Comme beaucoup de missiles russes, le Kinzhal russe peut aussi bien emporrter une charge nucléaire non stratégique de 5 à 50 kt, qu’une charge convetionelle.

Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !

Logo Metadefense 93x93 2 Armes nucléaires | Actualités Défense | Conflit Russo-Ukrainien

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)

BLACK FRIDAY : – 20 % sur les nouveaux abonnements Premium et Classiques mensuels et annuels, avec le code MetaBF2024, jusqu’au 03/12/24


Publicité

Droits d'auteur : La reproduction, même partielle, de cet article, est interdite, en dehors du titre et des parties de l'article rédigées en italique, sauf dans le cadre des accords de protection des droits d'auteur confiés au CFC, et sauf accord explicite donné par Meta-defense.fr. Meta-defense.fr se réserve la possibilité de recourir à toutes les options à sa disposition pour faire valoir ses droits. 

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles