Depuis plusieurs mois, la situation en Ukraine est devenue particulièrement chaotique. À l’avancée des troupes russes dans le Donbass, s’oppose l’initiative militaire ukrainienne dans l’oblast de Koursk, alors que, selon les biais de chacun, certains sont convaincus de l’effondrement inéluctable du système défensif de Kyiv, ou de l’économie russe.
Dans les faits, il est aujourd’hui impossible de prédire l’évolution de ce conflit, tant les variables sont nombreuses, et les effets de seuils très élevés. Ainsi, selon la réalité des lignes rouges du Kremlin, réelles et non perçues ou communiquées, mais aussi selon la perception de ces mêmes lignes rouges, ou selon les résultats des élections présidentielles américaines, dans un peu plus d’un mois, les trajectoires peuvent être radicalement différentes.
Le mieux qui puisse être fait, aujourd’hui, est de se concentrer sur la réalité présente du conflit. C’est précisément ce qu’ont fait les ingénieurs ukrainiens, épaulés par des équipes américaines et un chef de projet du génie australien, en développant le drone d’attaque AQ400.
Construit en bois, ce drone d’attaque, d’une portée de 750 km, a été récemment employé pour mener de vastes attaques contre des sites industriels et de stockage d’armement, en détruisant plusieurs, et usant les défenses aériennes russes.
Sommaire
L’Ukraine face à la pression constante des armées russes et l’interdiction occidentale des occidentaux de frapper la Russie
Il est indéniable que la situation, aujourd’hui, est très détériorée pour l’Ukraine. En dépit de l’aide militaire et financière venue d’Europe et des États-Unis, le pays ne parvient plus que très difficilement à renouveler ses effectifs et ses moyens, face aux sévères pertes enregistrées, en particulier dans le Donbass, et l’épuisement qui touche les forces engagées.
Alors que les industries ukrainiennes, ainsi que les infrastructures énergétiques, de communication et de transport, sont régulièrement la proie des attaques de missiles et de drones russes, la seule alternative, pour Kyiv, repose sur la symétrie des moyens, pour frapper les infrastructures industrielles et logistiques russes, déployées dans la profondeur du dispositif militaire de ses armées.
Malheureusement pour les armées ukrainiennes, celles-ci ne disposent plus de moyens propres dans ce domaine, leurs quelques missiles balistiques à courte portée, et missiles de croisière, ayant déjà tous été consommés, alors que la production de ces systèmes est particulièrement longue et onéreuse.
Dans le même temps, les alliés occidentaux de l’Ukraine, refusent que les missiles à longue portée envoyés aux armées ukrainiennes, comme les Storm Shadow / Scalp-EG livrés par la Grande-Bretagne et la France, soient employés pour frapper la profondeur russe. Bien que vivement critiquée sur la place publique, cette décision repose, de manière évidente, sur des informations liées au franchissement de certaines lignes rouges bien réelles pour le Kremlin, avec le risque d’une extension du conflit en Europe.
Or, aujourd’hui, les armées européennes ne sont pas prêtes, dans leur grande majorité, à soutenir un tel engagement, même face à des armées russes affaiblies qui, pour l’occasion, pourraient massivement mobiliser, mais également recevoir des aides très significatives, venues de ses alliés nord-coréens, iraniens ou chinois.
Quant aux États-Unis, ils savent pertinemment qu’un engagement en Europe signerait la perte rapide de Taïwan, et un risque d’effondrement du dispositif défensif dans tout le Pacifique Occidental, les armées US ne pouvant soutenir deux engagements majeurs efficacement, contre la Chine et contre la Russie.
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