Depuis que le projet a été lancé, en 2020, le porte-avions nucléaire de nouvelle génération de la Marine nationale, successeur du PAN Charles de Gaulle, à partir de 2038, a fait l’objet d’âpres débats.
Pour ses détracteurs, le porte-avions serait, aujourd’hui, bien trop vulnérable aux armes antinavires modernes, comme les missiles balistiques antinavires ou les missiles hypersoniques, alors que les chasseurs modernes, épaulés du nombre suffisant d’avions ravitailleurs, sont à même de mener des raids à très longue distance, comme l’a montré l’opération Hamilton contre les installations chimiques syriennes, en 2018.
Ses défenseurs, au contraire, mettent en avant que la menace, aujourd’hui, n’est pas supérieure à ce qu’elle était dans les années 80, les systèmes défensifs ayant évolué au même rythme que les menaces. En outre, l’allonge que procurent les avions ravitailleurs, ne peut efficacement se substituer à la mobilité de la base aéronavale souveraine, que représente le porte-avions.
Quoi qu’il en soit, dans ce dossier, le gouvernement français a fait le choix de conserver l’outil opérationnel extraordinaire que représente un porte-avions à propulsion nucléaire, son escorte et son groupe aérien embarqué, pour les décennies à venir, et de préparer le développement du successeur du Charles de Gaulle, qui devrait être retiré du service, en 2038.
Sommaire
Le Porte-avions nucléaire de nouvelle génération sera plus imposant qu’imaginé
Si le PANG sera bien le successeur du Charles de Gaulle, il sera, en revanche, un tout nouveau navire, bien plus moderne, et surtout, considérablement plus imposant. Ainsi, alors que le porte-avions français, aujourd’hui, mesure 261 m de long, pour un déplacement de 42500 tonnes en charge, son successeur sera presque 50 mètres plus long, soit 310 mètres, et presque deux fois plus lourd, avec un déplacement qui avoisinerait, à présent, 80.000 tonnes.
Ce faisant, le PANG serait non seulement le plus imposant navire militaire jamais construit en Europe, mais il évoluerait, en outre, dans la même catégorie que les nouveaux porte-avions chinois de la classe Fujian (316 m pou 80 000 tonnes), et que les porte-avions nucléaires américains classe Nimitz (333 mètres pour 88.000 tonnes).
Ces dimensions sont la conséquence du remplacement des Rafale M, qui arment aujourd’hui le Charles de Gaulle, par le NGF du programme SCAF, un appareil qui sera à la fois plus imposant et plus lourd que le Rafale, sans que ses dimensions exactes soient connues à ce jour.
En outre, les NGF évolueront aux côtés de drones de combat, certains aéroportés, d’autres autonomes, ces derniers devant donc être transportés et mis à œuvre, à partir des catapultes du nouveau porte-avions. Dès lors, pour mettre en œuvre une flottille de 25 à 30 NGF, il est nécessaire de prévoir un espace suffisant, dans les hangars, pour transporter et mettre en œuvre au moins autant de drones de combat de type Loyal Wingmen.
On ne peut exclure, par ailleurs, que d’autres aéronefs, pilotés ou drones, prennent place sur le pont du nouveau porte-avions. Ainsi, le regain de la menace sous-marine, un temps très atténuée avec la fin de la guerre froide, pourrait faire à nouveau émerger les besoins pour un appareil de sureté aérienne et de lutte anti-sous-marine embarqué, comme le faisaient les Bréguet Alizé à bord des porte-avions Clemenceau et Foch, pendant la guerre froide.
De fait, alors que le Charles de Gaulle avait des dimensions parfaitement adaptées au Rafale M et à la réalité des menaces et des scénarios d’engagement de 2000 à aujourd’hui, le PANG, lui, devra être bien plus imposant, pour transporter davantage d’avions de combat, eux-mêmes plus imposants, et un nombre important de drones spécialisés.
Sébastien Lecornu confirme la commande du PANG en fin d’année 2025
Bien évidemment, ces dimensions, comme les trois catapultes électro-magnétiques, la propulsion nucléaire conçue autour de deux réacteurs K22 de 220 MW chacun, et l’ensemble des systèmes embarqués, ont lourdement alourdi la facture prévue.
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Votre présupposé pour ce bâtiment plus léger est que des Rafales F5 Marine soient commandés pour les 30 ans à venir . Sinon le NGF sera incompatible avec lui ?
Pas nécessairement. Il est probable que ngf pourra employer un skijump. En outre, il reste une ou deux catapultes EM. Par contre, on en mettra que 12 ou 16 a bord, contre 24 a 30 Rafale M.
Ne pourrait-on pas envisager un porte-aeronef d’assaut d’environs 48000t avec capacité de transport et radier, une carapulte et un sky-jump, qui puisse être armé de maniere flexible avec une flottile de 12 à 16 Rafales (ou F35B) et des drones, ou tout autre mix d’helicoptères et drones. Il faudrait optimiser la propulsion pour pouvoir atteindre ponctuellement la vitesse suffisante aux manoeuvres aviation, mais le concept serait plus polyvalent /flexible et le marché adressable également plus important tant en Europe que pour d’autres pays.
Ca n’a pas vraiment d’interets. Un BPH doit tenir une position fixe sous l’horizon, pour assurer le flux logistique aux forces debarquees. Un PA catobar/stobar doit avancer a 25 noeuds minimum, pour effectuer ses manoeuvres aviations. Avec un Adac/v, comme le harrier ou le F35B, c’est envisageable. Mais pas avec un Rafale, ni avec un ngf. On peut l’imaginer pour une alternative + au BPH, surtout pour lancer des drones, mais pas comme une alternative au PA.
Construire un porte avion dimensioné au scaf si ne verra jamais le jour est une annerie. Deux pour le prix d’un, calibrés pour le F5 serait une décision cohérente.
Question bête mais je la pose quand même:
Pourquoi ne pas proposer ce PANG à l’Inde? Le fait qu’il soit nucléaire ne pose pas de problèmes insurmontables (voir la vente de SNA à l’Australie). Après, la taille du bâtiment est peut-être trop imposante pour ce pays mais le choix du réacteur à uranium faiblement enrichi ne contreviendrait pas aux traités de non prolifération….
Cela dit, les indiens ont déjà leur propre programme de porte-avions….
Bref, je réponds du coup à ma question
Ils savent les construire sans nous. Ils ont concu l’INS Vikrant entièrement seuls. L’INS vikrant aura couté 2,8 Md€ (23.000 crores) pour un navire de 65.000 tonnes, sans catapulte mais avec brins d’arret. L’inde n’est pas le bon prospect ici.
Et ils savent construire des des SNLE, donc la encore, pas vraiment besoin de nous.