Depuis le début du conflit en Ukraine, la menace nucléaire est régulièrement brandie par Moscou. Ces menaces répétées de Moscou sont, peut-être, à l’origine des déclarations de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, selon lesquelles la période qui s’est ouverte depuis 2022, et l’invasion russe d’une partie de l’Ukraine, s’avèrerait plus dangereuse, pour la France, l’Europe, et le Monde, que lors de la guerre froide.
Force est de constater, aujourd’hui, que les guerres, et zones de forte tension, se sont multipliées sur la planète, et ont augmenté en intensité, avec une simultanéité qui n’avait pas cours, durant les quarante années, de 1949, la création de l’OTAN et du Pacte de Varsovie, et le premier essai de la bombe A soviétique, et l’effondrement du bloc soviétique, en 1989.
Pour autant, cette simultanéité ne suffit pas, à elle seule, pour expliquer les propos pour le moins inquiétants de M Lecornu. Alors, le ministre des Armées épaissit-il le trait, dans l’espoir de préserver le budget des armées dans un contexte budgétaire tendu, comme parfois évoqué, ou son constat s’avère-t-il fondé ?
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Les mêmes craintes que celles de la guerre froide redeviennent d’actualité
Il est vrai qu’il n’y a de cela que trois ans et demi, avant que la Russie ne lance ses exercices successifs visant à déployer progressivement, une puissante force militaire, le long des frontières ukrainiennes, l’hypothèse d’une guerre majeure en Europe semblait écartée par l’immense majorité des décideurs européens, en dehors des baltes et des polonais, qui ne cessaient d’alerter concernant ce risque depuis la prise de la Crimée, en 2014.
Même si les membres de l’OTAN s’étaient accordés pour faire croitre leurs investissements de défense à 2 % de leur PIB, à l’occasion de la conférence de Cardiff, toujours en 2014, nombreux étaient ceux, en Europe de l’Ouest en particulier, à ne montrer aucun empressement pour atteindre cet objectif en 2025, comme statué alors.
La guerre en Ukraine a, de ce fait, cueilli à froid beaucoup de dirigeants occidentaux, ainsi que leurs opinions publiques respectives, les uns comme les autres ayant été préservés, pendant 30 ans, de toutes les questions véritablement stratégiques, pour ne s’inquiéter que de sujets liés à la production de richesse et à l’augmentation du pouvoir d’achat.
En quelques jours seulement, toute l’Europe a été replongée dans des hypothèses de conflits généralisés en Europe, et même de conflits nucléaires, Moscou n’hésitant pas à brandir cette menace pour prévenir toute aide militaire à l’Ukraine venant des Européens et des Américains.
Ainsi, un mois après le début de l’offensive russe, les tensions et menaces étaient telles, que la France dut déployer, simultanément, trois de ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la classe le Triomphant, soit l’ensemble de sa flotte stratégique alors disponible, pour répondre aux menaces répétées du Kremlin, d’utiliser l’arme nucléaire.
Le sujet et les craintes associées, se sont depuis installés dans le débat public, avec des prises de conscience d’autant plus intenses que celles-ci se trouvent proches des frontières russes. Au final, aujourd’hui, la perception du danger est telle, qu’elle n’est plus même masquée ou édulcorée dans le discours politique.
Les crises, tensions et conflits majeurs se multiplient sur la planète depuis la fin des années 2010
Il est vrai qu’au-delà de la guerre en Ukraine, qui servit d’électrochoc vis-à-vis d’une grande majorité d’occidentaux, quant au changement d’époque auquel nous avons assisté ces dernières années, les crises et tensions majeures, mais également les guerres, d’intensité croissante, se sont multipliées sur la planète, depuis une décennie.
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