jeudi, décembre 12, 2024

La stratégie de Dassault Aviation pour l’avenir du Rafale se dévoile au Bangladesh

Avec 548 avions commandés, ou assurés de l’être, à ce jour, dont 323 pour l’exportation, le Rafale s’avère être un formidable succès pour son concepteur, Dassault Aviation, et l’ensemble de la Team Rafale.

Ce succès est historique, car pour la première fois, depuis le Mirage III, un chasseur français de nouvelle génération, s’est mieux exporté que le modèle de génération précédente, en l’occurrence, le Mirage 2000, vendu à 297 exemplaires, sur la scène internationale.

Ce succès, qui ne semble pas devoir s’apaiser dans les années à venir, pose désormais un nouveau problème à l’industriel français. En effet, la demande mondiale, aujourd’hui, est très importante, et le Rafale est engagé dans plus d’une dizaine de compétitions et consultations mondiales, alors que, dans le même temps, l’avionneur doit encore livrer pas moins de 260 appareils à ce jour.

Ce carnet de commande, envié par de nombreux avionneurs européens, russes ou chinois, n’est pas sans poser de nouveaux défis pour Dassault Aviation, qui doit adapter son offre ainsi que sa production, à cette nouvelle réalité. Pour y répondre, celui-ci parie sur une stratégie commerciale à trois niveaux, qui transparait dans de récentes révélations, concernant l’implication française à Dhaka, pour vendre 8 à 12 nouveaux Rafales aux forces aériennes du Bangladesh.

La France pousse le Rafale pour renforcer les forces aériennes du Bangladesh

En effet, selon la presse indienne, il semblerait que la récente visite du président Français, Emmanuel Macron, à Dhaka, la capitale du Bangladesh, en marge du sommet du G-20 de New Delhi, ait été l’occasion pour la diplomatie française, et pour Dassault aviation, d’activement soutenir le Rafale, dans la compétition qui l’oppose à l’Eurofighter Typhoon, pour la modernisation des forces aériennes du pays.

Macron Bangladesh
La stratégie de Dassault Aviation pour l'avenir du Rafale se dévoile au Bangladesh 6

Le contrat porterait sur l’acquisition de 8 appareils, accompagnés de l’ensemble des munitions, pièces détachées et systèmes, permettant de les mettre en œuvre dans un escadron de chasse, pour un montant estimé de 2,5 Md$, accompagnée d’une option pour 4 appareils supplémentaires.

Les chasseurs viendraient renforcer la flotte de chasse du pays, actuellement composée de 8 MIG-29 modernisés en 2014 par la Biélorussie, et d’une trentaine de J-7, un chasseur chinois dérivé du Mig-21, tous deux largement dépassés, en particulier pour ce théâtre spécialement actif, le Bangladesh bordant notamment le golfe du Bengale.

Bien qu’ayant un PIB par habitant encore très faible, autour de 3000 $ par an, le pays connait une croissance très soutenue, de l’ordre de 7 % par an, ce qui devrait lui permettre de plus que doubler celui-ci, aujourd’hui 460 Md$, d’ici à 2040, pour dépasser les 1.000 Md$.

Cette croissance, qui se construit en partie sur la montée du niveau de vie en Chine et en Inde, offrira donc, à l’avenir, à Dhaka, des moyens bien plus importants, pour ses armées. La France entend se positionner sur ce marché, de façon privilégiée, y compris en soutenant des contrats qui, par leur volume, ne semblaient pas intéresser Dassault Aviation jusqu’ici.

Le carnet de commande du fleuron de Dassault Aviation aujourd’hui, face aux capacités industrielles de production

Cette négociation s’inscrit dans un contexte que l’avionneur n’avait plus connu depuis la fin des années 60 et le début des années 70, avec le succès du Mirage III et du Mirage V. En effet, le carnet de commande actuel du Rafale, nécessitera plus de sept ans pour être apuré, si les cadences de production du site de Mérignac, et de l’ensemble de la chaine de sous-traitance de la Team Rafale, parviennent à atteindre l’objectif de trois appareils produits chaque mois, fixé par Eric Trappier.

Ateliers Rafale Mérignac
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3 Commentaires

  1. Merci pour cette nouvelle belle analyse.
    Sait-on si les Emirats Arabes Unis (EAU) ont exprimé le souhait de construire (ou d’assembler) chez eux leurs Rafales ?
    Parce qu’avec 80 commandés et la discussion en cours pour plus 20 nouveaux appareils au standard F5, ils présentent les caractéristiques d’un candidat crédible (mais je ne sais pas si leur BITD en a la capacité).

    Par ailleurs, Dassault peut-il espérer réellement vendre des Rafale à l’Arabie Saoudite (AS) dans ce contexte, car vus de loin EAU et AS semblent être les rivaux du Golfe et faire affaire avec l’un pourrait signifier renoncer à faire affaire avec l’autre, sauf si on est américain (ou chinois) bien sûr.
    Si vous pouviez m’éclairer (nous éclairer) sur ces deux sujets…

    • Rien ne va dans le sens d’une construction locale pour les EAU. Au contraire, l’augmentation des cadences annoncée par E.Trappier, sert justement à répondre aux exigences émiraties en termes de délais. En outre, les EAU cherchent davantage à convertir leur économie dans la R&D, l’ingénierie et le numérique, que dans l’industrie de production. Un peu normal pour un pays de seulement 10 millions d’habitants, dont presque 85 % d’étrangers. Il faudrait importer la main d’œuvre en même temps que les usines. Par très performant.
      EAU et KAS ne sont pas en compétition outre mesure. Les tensions dans le golfe concernent surtout les EAU et Qatar, ce qui n’a pas empêché Abu Dhabi de se tourner vers le Rafale. Se rappeler que les EAU étaient les alliés des Saoudiens au Yémen, et que tous deux, et les Égyptiens, ont soutenu le général Haftar en Libye, contre le gouvernement de Tripoli, soutenu par la Turquie et la Qatar.

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