Pour les forces armées américaines, la supériorité aérienne, assurée par l’US Air Force et l’US Navy, s’avère le prérequis indispensable à la mise en œuvre de ses doctrines et tactiques militaires, tant pour s’assurer de disposer du soutien aérien lorsque requis, que pour éliminer les menaces et les points de soutiens des forces adverses.
Jusqu’il y a peu, le Pentagone n’avait aucun doute quant à sa capacité pour s’assurer de cette supériorité aérienne valant coefficient multiplicateur de forces, quel que soit le théâtre ou l’adversaire, disposant de la supériorité numérique, avec presque 3500 avions de combat modernes, et technologiques, avec presque un millier de chasseurs de 5ᵉ génération F-22 et F-35.
Ces certitudes ont été largement taillées en brèche ces dernières années. En Ukraine, d’abord, par l’efficacité des défenses aériennes, et par la Chine, après, l’APL comblant très rapidement l’écart numérique et technologique qui la sépare des forces aériennes américaines.
Le programme NGAD a fait les frais de cette prise de conscience, son prix prévisionnel étant jugé trop élevé pour répondre efficacement au défi numérique des forces aériennes chinoises. Cependant, le reboot de ce programme risque de mettre à mal le potentiel de l’US Air Force, pour s’assurer de la supériorité aérienne, en particulier sur le théâtre taïwanais, pour lequel le F-22 et le F-35, s’avèrent handicapés par une autonomie trop réduite.
C’est dans ce contexte qu’une nouvelle idée vient d’émerger, au sein de l’US Air Force, pour combler cette faiblesse opérationnelle spécifique. Il s’agirait, en effet, d’employer le tout nouveau bombardier stratégique B-21 Raider, de Northrop Grumman, pour assurer les missions de supériorité aérienne à longue distance.
Sommaire
Les enseignements de la guerre aérienne en Ukraine imposent une nouvelle vision de la mission de supériorité aérienne
Si la montée en puissance des forces aériennes chinoises a été anticipée, depuis plusieurs années, par le Pentagone, les enseignements de la guerre aérienne en Ukraine ont bouleversé beaucoup de certitudes dans ce domaine.
En effet, depuis le début du conflit, les défenses aériennes ukrainiennes comme russes, se sont avérées à ce point efficaces, qu’il est impossible aux forces aériennes des deux belligérants, de s’emparer de la supériorité aérienne, pour déployer des moyens de soutien aérien rapproché, ou pour frapper dans la profondeur l’adversaire.
Pour ce faire, Moscou comme Kyiv sont à présent contraints d’employer des munitions à longue portée, des missiles de croisière ou balistiques aéroportés pour les frappes dans la profondeur, et des bombes planantes, pour les frappes sur la ligne d’engagement. Ces deux munitions permettent, en effet, aux appareils porteurs, de les lancer avant d’entrer dans la bulle d’interception de la défense sol-air adverse.
En outre, l’utilisation de ces munitions à longue portée empêche à la chasse adverse, d’intercepter les appareils porteurs avant qu’ils ne lancent leurs munitions, ceci venant considérablement accroitre la vulnérabilité des troupes ukrainiennes, depuis quelques mois, très exposées face aux forces aériennes russes, et leurs 1000 avions de combat, maintenant qu’ils sont massivement équipés de ce type de munitions.
Mis bout à bout, ces deux principaux enseignements concernant la guerre aérienne en Ukraine, ont de quoi inquiéter le Pentagone. En effet, la Chine dispose d’une défense aérienne multicouche, au moins aussi dense et efficace que celle mise en œuvre par les armées russes.
Nul doute, par ailleurs, que les forces aériennes chinoises ont, elles aussi, adapté leurs doctrines et leurs efforts industriels pour intégrer ces mêmes enseignements, notamment pour ce qui concerne la mise en œuvre, et les stocks, de munitions stand-off.
Avec le programme NGAD plus incertain que jamais, l’US Air Force sans solution au-dessus de Taïwan
Pour répondre à ce besoin spécifique, l’US Air Force pariait, jusqu’il y a peu, sur la supériorité technologique que devait lui garantir son programme NGAD, censé remplacer le F-22 d’ici à 2030.
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L’attribution du rôle que pourrait tenir le B21 au Rafale me parait plutôt utopique tant le rayon d’action de l’appareil est limité en configuration lisse (la plus furtive).
Il lui faudrait un changement de cellule plus grande avec un meilleur emport interne et donc une nouvelle étude pour un nouvel appareil.
Mais… N’est-ce pas ce fait Dassault avec l’avion du programme SCAF ?
Ce qui coince c’est la date de livraison estimée des premiers appareils : 2040 au mieux…
En termes de capacités de combat le Rafale F5 aura effectivement des extensions de fonctions bienvenues, mais pas au points évoqués dans l’article malheureusement.
L’article ne dit pas que le F5 sera l’équivalent d’un B-21. Il dit que, selon la classification et les critères qui definissent le 6ᵉ génération, il pourrait y prétendre.
Après, il faut garder à l’esprit que l’allonge est surtout une capacité clé dans le Pacifique. En Europe, on n’a pas besoin de voler quatre heures pour rejoindre la zone d’engagement. Donc le besoin est différent. Un Rafale F5 épaulé de son ou ses drones de combat, partant de saint-dizier, peut aisément rejoindre une ligne d’engagement en Pologne, dans les Pays baltes, ou en Roumanie au besoin. En outre, il serait question d’ajouter des réservoirs conformes à l’appareil.
Cela dit, effectivement, un rétrofit profond de la cellule du Rafale, pourrait avoir beaucoup d’intérêts pour en accroitre l’autonomie, la furtivité et la capacité d’emport. mais ca, c’est l’hypothèse Super Rafale, déjà évoqué à plusieurs reprises sur ce site.
C’est un peu osé je trouve de se baser sur le retex Ukraine pour la defence multicouche. Les S300 se font ceuillir par du drone et de l’avion des années 70 ( on a même vu du 400 exploser ). Je vois pas un monde ou ils survivent aux avions occidentaux.
Un chasseur-bombardier stratégique à long rayon d’action qui pilote des drones : dans quelle mesure une homothétie du Rafale ne ferait-elle pas l’affaire ?
Après tout, Dassault a su le faire en 3 ans entre les Mirage III et IV … Et avec une étude de Mirage IV embarqué, en plus.
bonsoir, il serait plus judicieux que dassault et l’état français mettent tous les financements sur le dévelloppement du F5 que de courir 2 lievres à la fois . laissons les Allemands avec le SCAF , vu qu’ils lorgnent déjà du côté des Anglais pour leur drone , qu’ils sont censés dévellopper de leur côté dans le SCAF. auraient ils des problèmes de conception ?