lundi, décembre 2, 2024

Rapprochement tKMS-Fincantieri : vers l’émergence d’un géant européen de l’industrie navale de défense ?

Bien que jouissant toujours d’une position dominante sur le marché mondial des sous-marins conventionnels et d’un carnet de commande qui flirte avec les 12 Md€, le constructeur naval allemand tKMS, basé à Kiel, est dans une position délicate.

En effet, il y a quelques semaines, les négociations avec le groupe Carlyle pour la prise de participation du fonds d’investissement dans le groupe industriel allemand, ont tourné court, sur fond d’opposition du gouvernement allemand à cette procédure. En dépit de cela, l’État allemand n’a pas annoncé une prise de participation significative dans tKMS, alors que la maison mère, Thyssenkrupp, n’a de cesse que de se séparer de celui-ci.

Il semble que la situation difficile du groupe de Kiel, ait inspiré Fincantieri, le constructeur naval italien qui produit, notamment, l’ensemble des navires militaires de la Marina Militare, et qui a remporté plusieurs succès de premier ordre, ces dernières années, sur la scène internationale, notamment en imposant le FREMM italienne, comme modèle de base pour la nouvelle frégate de l’US Navy, la classe Constellation.

En effet, à l’occasion du salon Euronaval 2024, Fincantieri a fait connaitre son intérêt pontentiel pour effectuer une consolidation majeure européenne dans le domaine naval, au travers d’un possible rapprochement avec tKMS.


Mise à jour du 8 novembre 2024 : Suite à la publication de cet article, Fincantieri a démenti avoir fait une proposition de rachat concernant TKMS. Son CEO a répondu à une question directe de journalistes de BreakingDefense.com au sujet d’un éventuel rapprochement avec le groupe allemand, en marge de la présentation faite des perspectives de Fincantieri, dans le cadre du salon Euronaval.

Celui-ci s’est dit un partenaire de longue date de tKMS (Fincantieri construit les sous-marins Type 212 de la Marina Militare), et qu’en tant que tel, le groupe italien était ouvert à des discussions, sans évoquer davantage que cela.
Pour l’heure, donc, le sujet est plus qu’hypothétique et n’est pas à l’agenda du constructeur naval italien, même si ce dernier se dit prêt à étudier la question, si la demande lui en était faite.


Thyssenkrupp veut céder sa division navale tKMS, leader occidental des sous-marins à propulsion conventionnelle et constructeur des frégates Méko

En dépit d’une solide activité présente et à venir, avec la construction des futures frégates F-125/127 de la Bundesmarine, ainsi que des 8 sous-marins Type 212CD commandés par Oslo et Berlin, pour un carnet de commande évalué à 11,9 Md€, le groupe naval allemand n’a plus les faveurs de sa maison mère, le groupe industriel Thyssenkrupp.

Bundesmarine Type 212A TKMS
Rapprochement tKMS-Fincantieri : vers l'émergence d'un géant européen de l'industrie navale de défense ? 6

Toutefois, les efforts de ce dernier, en faveur d’une cession, n’ont jamais abouti jusqu’ici, il y a peu avec le fonds d’investissement Carlyle, précédemment avec le français Naval Group, et avant cela, encore, avec l’italien Fincantieri.

Si des désaccords de valorisation ont pu faire échouer certaines négociations précédentes, c’est avant tout l’opposition du gouvernement allemand, qui a fait déraper les négociations avec le fonds d’investissement américain Carlyle, il y a quelques semaines.

Il n’est en rien surprenant que les candidats à la reprise ou au rapprochement avec tKMS soient nombreux. En effet, l’industriel a été, des années 1970 à 2000, le champion incontestable occidental dans le domaine de l’exportation des sous-marins à propulsion conventionnelle, avec 68 sous-marins Type 200 commandés par 14 marines mondiales, de 1968 à aujourd’hui, complétés par 25 Type 214/218 beaucoup plus modernes et récents, ainsi que 14 sous-marins Type 212 commandés à ce jour, dont 6 pour la Bundesmarine.

Ce succès, déjà plus que remarquable, est complété dans le domaine des unités de surface combattante, par celui du modèle Meko 200, une corvette lourde / frégate légère vendue à 34 exemplaires pour huit marines mondiales, ainsi qu’une vingtaine de frégates et corvettes construites pour la Marine allemande, ces trente dernières années.

Type 209 marine péruvienne
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3 Commentaires

  1. Bonjour
    Vous aviez évoqué dans des articles précédents les coopérations militaires et industrielles de la France avec d’ autres pays européens comme.la Belgique ou la Grèce.

    Vous serait il possible de rédiger un nouvel article sur ce thème, notamment sur la coopération avec la Belgique compte tenu des évolutions récentes ( Achat de matériels français par la Défense belge, achat d’ entreprises françaises par des groupes belges, développement de structures industrielles communes en Belgique..etc)
    Merci

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