samedi, décembre 14, 2024

Face à la Chine, l’US Air Force est dans l’impasse budgétaire pour 2030

L’annonce, en juin dernier, des tensions budgétaires autour du programme de chasseur de nouvelle génération NGAD de l’US Air Force, n’aura été, au final, qu’une entrée en matière concernant les importantes difficultés qui se dessinent aujourd’hui, pour la plus puissante force aérienne de la planète.

En effet, après avoir annoncé la suspension « temporaire », du NGAD, en aout, afin d’en réévaluer l’architecture, et surtout pour en diviser le prix unitaire par trois, c’est au tour, à présent, du programme NGAS (Next Generation Air refueling System), d’avions ravitailleurs, d’être menacé, aux dires de Franck Kendall, le Secrétaire à l’Air Force.

Plus généralement, c’est l’ensemble des appareils américains de nouvelle génération qui apparaît, aujourd’hui, impossible à financer, au regard des moyens effectivement disponibles dans les années à venir, et aux impératifs et engagements de financement déjà souscrits.

Or, cette nouvelle génération d’appareils est également indispensable pour relever le défi chinois dans le Pacifique, et notamment autour de Taïwan, alors que les Forces Aériennes de l’Armée Populaire de Libération, et l’industrie aéronautique chinoise, semblent dérouler une stratégie industrielle et technologique parfaitement maitrisée.

La puissance aérienne chinoise s’affirme au salon Zhuhai 2024

Les FAAPPL et l’industrie aéronautique chinoise, justement, s’apprêtent à faire une formidable démonstration de forces à l’occasion du prochain salon aéronautique de Zhuhai, près de Hong Kong, du 12 au 17 novembre 2024.

J-35A Zhuhai air Show
J-35A au salon aéronautique de Zhuhai

Alors que, traditionnellement, la Chine est plutôt très discrète, quant à l’avancée de ses programmes aéronautiques militaires, le salon verra la présentation officielle de plusieurs appareils très attendus, comme le J-15T, version modernisée du chasseur embarqué chinois, adaptée pour l’utilisation de catapultes, le J-15D, sa version de guerre électronique, ou encore les nouvelles versions du chasseur furtif J-20.

Surtout, le salon accueillera la première présentation publique du J-35A Gyrfalcon (Gerfaut), la version basée à terre du nouveau chasseur moyen furtif chinois, qui se veut l’équivalent du F-35A américain, alors que le J-35, sa version navale embarquée, sera présentée sous la forme d’une maquette.

Plusieurs autres nouveaux équipements critiques seront présentés lors de ce salon, dans le domaine des drones de combat ou de reconnaissance, des avions de soutien (ravitailleurs, veille aérienne avancée…), des appareils d’entrainement, ainsi que le nouveau système antibalistique HQ-19, qui se veut, quant à lui, le pendant chinois du THAAD américain.

De toute évidence, l’industrie aéronautique militaire chinoise a désormais rattrapé, technologiquement parlant, l’industrie US et européenne, au prorata d’une doctrine sensiblement différente, et 2025 marquera, certainement, l’année de l’entrée en service de ces nouveaux appareils et systèmes, conçus pour mettre l’APL sur un pied d’égalité avec les armées occidentales.

NGAD, NGAS, CCA… : pour le chef de l’US Air Force, il sera impossible de répondre budgétairement aux besoins de 2030 et au-delà

Cette montée en puissance des forces aériennes chinoises, technologique comme numérique, l’industrie chinoise livrant presque 200 chasseurs modernes par an à ses armées, pose, évidemment, un immense problème aux forces américaines, en particulier pour ce qui concerne une possible confrontation, autour de Taïwan, d’ici à la fin de la décennie, ou au début de la prochaine.

us air force ngad vue d'artiste
L’avenir du programme NGAD est de plus en plus incertain, alors que les difficultés budgétaires semblent schléroser la modenrisation de l’US Air Force.

Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !

Logo Metadefense 93x93 2 Planification et plans militaires | Actualités Défense | Aviation de chasse

Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)

Promotion de Noël : 15 % de remise sur les abonnements Premium et Classique annuels avec le code MetaXmas2024, du 11/12 au 27/12 seulement.


Publicité

Droits d'auteur : La reproduction, même partielle, de cet article, est interdite, en dehors du titre et des parties de l'article rédigées en italique, sauf dans le cadre des accords de protection des droits d'auteur confiés au CFC, et sauf accord explicite donné par Meta-defense.fr. Meta-defense.fr se réserve la possibilité de recourir à toutes les options à sa disposition pour faire valoir ses droits. 

Pour Aller plus loin

4 Commentaires

  1. Je ne comprends pas super bien pour quelle raison cela pose autant de problèmes. Les USA savent tout de même faire des appareils à long rayon d’action, ils disposent de la plupart des briques technologiques, reste à les intégrer sur un appareil un poil plus lourd. Si on fait des appareils de combat, la maintenance préventive, c’est si l’avion revient. En d’autres termes, plutôt que de prévoir un jet qui doit durer 10000 heures de vols, on limite à 1000. J’ai l’impression de revivre sans cesse l’histoire de l’obus stockable 30 ans, qui coûte 5000$ pièce contre celui consommable de suite qui coûte 500$.

    • Cela pose un problème parce que le préalable à la conception de cet appareil, c’est la baisse du format de F-35A, indispensable pour libérer les budgets. Or, le contrat F-35 est tellement ficelé en faveur de LM, et ce dernier ayant nombre des sénateurs et représentants américains dans sa poche, une telle hypothèse est inenvisageable, tout au moins, pas tant que l’appareil aura encore un potentiel d’exportation.

  2. Bonjour,

    Petite coquille dans la conclusion: « leurs modérations répétées ».
    A travers vos articles (et actualités en général) nous ne pouvons que constater que les pays occidentaux ne sont pas prêts pour ce qui risque d’arriver. dans les10 ans à venir Pire ils n’ont pas l’air de se mettre en ordre de bataille. A part renverser la table, c’est a dire acter un désengagement des US de l’Europe sous 3 ans, tordre le bras à Israël pour converger vers un paix (relative) et remettre a plat l’ensemble de la politique et le pragmatisme de la politique US, en s’appuyant sur les ressources ainsi libérées, je ne voix pas ce qui peut « nous sauver ». En sommes nous capables?

    • Corrigé, merci !
      Il y a, effectivement, de quoi s’inquiéter. On ne peut qu’espérer que dans le tumulte politique actuel, un grand parti fera le choix de mettre une politique de défense ambitieuse et raisonnable, au cœur de son programme politique. De mon point de vue, il reste 4 à 5 ans pour effectivement être en mesure de dissuader l’émergence d’un grand conflit en Europe.

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles