En bien des aspects, les grands programmes navals de la Royal Australian Navy, ressemblent à des films de Quentin Tarantino. Cela part toujours calmement et dans un univers bien connu, avant de se transformer en un chaos indescriptible.
Ce fut le cas des sous-marins français pour remplacer les Collins, eux-mêmes déjà forts chaotiques, et c’est aujourd’hui le cas de ses deux principaux programmes du moment, les sous-marins nucléaires d’attaque du programme SSN-AUKUS, et les frégates lourdes Type 26 de la classe Hunter.
C’est précisément pour pallier, en partie, les dérives de ce dernier programme, que la Royal Australian Navy a lancé, il y a un an, un nouveau programme, moins ambitieux, visant à acquérir 11 frégates légères destinées à remplacer les frégates de la classe Anzac, actuellement en service.
À l’issue d’une première phase, qui vient de s’achever, les autorités australiennes ont révélé les deux modèles de frégates, qui seront évalués à l’occasion de la phase finale de cette compétition, qui doit s’achever dans un an, en 2025, et qui doit permettre de livrer le premier navire, en 2029.
Sommaire
Les frégates légères MEKO 200 et Mogami en finale pour remplacer les frégates classe Anzac de la Royal Australian Navy
Après avoir écarté les propositions espagnoles, sud-coréennes et italiennes, la Royal Australian Navy a donc retenu, pour la phase finale de sa compétition, deux modèles, la frégate légère MEKO 200, de l’allemand tKMS, et la frégate FFM 30 Mogami, du japonais Mitsubishi. Un choix particulièrement intéressant, puisqu’en de très nombreux aspects, ces deux navires, et l’offre industrielle qu’ils peuvent porter, sont radicalement différents.
La frégate MEKO 2000 de l’allemand tKMS, une valeur sûre et connue pour la Royal Australian Navy
En retenant la Meko 200 de l’allemand tKMS, la RAN navigue, pour ainsi dire, dans ses eaux territoriales. En effet, les 8 frégates de classe Anzac, commandées en 1986 et livrées de 1996 à 2006, que le nouveau programme doit permettre de remplacer, sont précisément dérivées de ce modèle.
En outre, contrairement aux sous-marins de la classe Collins, entrés en service au même moment, les Anzac se sont bien comportées aux mains des marins australiens, et le modèle a donné satisfaction à la RAN, même si deux des 10 frégates initialement commandées, ont été annulées pour des questions budgétaires.
Depuis, le modèle de tKMS a remporté un important succès sur la scène internationale, devenant le modèle de frégates occidentales le plus exporté ces trente dernières années, avec 34 exemplaires commandés par huit marines.
Bien que daté, le modèle n’a cessé d’évoluer au fil des années, et les dernières Al-Aziz de la Marine égyptienne, entrées en service en 2024, n’ont plus grand-chose en commun avec les premières Yavuz grecques.
Le modèle proposé par tKMS en Australie, baptisé MEKO A210, est ainsi beaucoup plus lourd et long que les Anzac, atteignant un tonnage en charge de 4700 tonnes, contre 3600 t pour la M200. Ceci permet au navire d’emporter 4 systèmes VLS MK41, pour 32 silos verticaux, en plus du canon de 127 mm, d’un CIWS, de plusieurs canons légers téléopérés, et d’un système laser à haute énergie. Bien que ce ne soit pas évoqué, on peut supposer que le navire conserve ses deux tubes lance-torpilles de 324 mm pour la mission anti-sous-marines.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
Promotion de Noël : 15 % de remise sur les abonnements Premium et Classique annuels avec le code MetaXmas2024, du 11/12 au 27/12 seulement.
Donc la RAN devra choisir une frégate allemande « modernisée sur le papier » avec des possibilités de production en Australie éprouvées (et toujours compétentes? Le dernier navire de la classe Anzac produit en Australie date de 2004); ou choisir une frégate en service, moins bien armée (sachant que la presse australienne spécialisée « veut plus de missiles sur ses navires ») et des inconnues concernant la production en Australie?
C’est ca. Avec des pressions politiques en plus, et un budget pour le coup, très serré. Swift
Merci pour l’analyse. L’analogie au chaos indescriptible à la Tarantino pour le »naval procurement » autralien est assez juste!
« On retrouve, d’ailleurs, les mêmes considérations concernant le programme de sous-marins canadiens, Ottawa étant également pressenti pour rejoindre le second pilier Aukus, alors que certains estiment que Washington pourrait faire pression sur la compétition canadienne en faveur du Taigei nippon. »
J’ai pensé la même chose en lisant cet article. Portant, en lisant les récents interviews du patron de Naval Group, il ne semble pas mentionner de suspicion de traquenard avec les canadiens.
bon courage pour le gagnant de cette compétition, si c’est dans la lignée des précédentes, il n’y à que des coups à prendre.
question : avez vous Mr wolf des nouvelles de la soumission canadienne, naval group a t’il fait une proposition ou pas. la fin de remise des offres était au 18/11 si je ne m’abuse et je n’ai rien vu en ce sens . en auriez vous de votre côté ?
merci
NG a dit que sa participation serait connue bientôt il y a quelques jours. Rien de plus depuis.
merci à vous