Alors que Taïwan s’apprêterait à proposer une commande historique de 15 Md$ d’équipements militaires au nouveau président américain, beaucoup de pays occidentaux s’inquiètent ouvertement, depuis le 5 novembre, des conséquences du retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, d’autant qu’il dispose, à présent, de tous les leviers du pouvoir aux États-Unis.
C’est notamment le cas d’une majorité de pays européens, craignant que Washington ne se désengage du théâtre européen, face à la Russie, et oblige les membres de l’OTAN, à augmenter massivement leurs investissements de défense, dans un contexte économique et budgétaire souvent complexe pour ces pays.
Toutefois, le retour de Trump dans le Bureau ovale n’engendre pas que des inquiétudes. Au contraire, certains pays, prêts à jouer selon les règles du nouveau président américain, y voient une opportunité de briser des tabous qui, jusqu’ici, handicapaient la modernisation de leurs armées. C’est précisément dans cet état d’esprit que s’inscrit l’initiative de Taipei.
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19 Md$ d’équipements commandés et non livrés par l’industrie américaine de défense à Taipei
De plus en plus menacée par les ambitions historiques de Xi Jinping, l’ile autonome a peiné, ces dernières années, pour obtenir la livraison de certains équipements clés pour ses armées, de la part des États-Unis, seul pays occidental acceptant de défier la menace chinoise, pour soutenir son allié historique.
Ainsi, aujourd’hui, le reste à livrer de l’industrie de défense américaine, pour le client taïwanais, dépasserait les 19 Md$ d’équipements militaires, avec un rythme annuel de livraison à peine supérieur à 1 Md$. Cette situation avait d’ailleurs amené le Congrès à obliger l’exécutif américain à respecter un rythme de livraison d’équipements militaires US aux armées taïwanaises d’au moins 1 Md$ par an, à partir de 2023.
Ce passif s’est encore accru, il y a quelques semaines, avec la validation d’une commande de 2 Md$ pour Taipei, portant notamment sur la vente de trois systèmes antiaériens NASAMS et de leurs missiles AMRAAM.
Sans l’admettre, il apparaît que l’administration Biden avait, au cours de ces quatre dernières années, limité les livraisons d’armement majeures aux armées taïwanaises, sous un seuil qui aurait peut-être entrainé une réaction forte de Pékin. Une stratégie assez proche, dans les faits, de celle appliquée concernant la livraison incrémentale d’équipements de défense américains à l’Ukraine, en partie à l’origine de la présente situation dans ce pays.
Lors de son précédent mandat, Donald Trump avait vendu plus d’armements à Taïwan, que Joe Biden et Barack Obama sur 3 mandats
À l’inverse, durant son précédent mandat présidentiel, Donald Trump avait autorisé la vente de presque 21 Md$ d’équipements militaires américains à Taïwan, soit 5 Md$ de plus que pendant les deux mandats de Barack Obama, et 15 Md$ de plus qu’au cours du mandat de Joe Biden.
En outre, le nouveau président américain ne fait aucun mystère de sa position sur la Chine et le théâtre indo-pacifique. Pour Donald Trump, Pékin est aujourd’hui le seul compétiteur majeur des États-Unis sur la scène mondiale, et représente, en tant que tel, le principal adversaire potentiel des forces armées américaines.
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