Il y a tout juste un an, Ankara obtenait l’autorisation de Washington, pour acquérir 40 F-16V et 79 kits de moderniser ses propres F-16 C/D block 50, vers de standard Block 70, après que le président R.T Erdogan avait annoncé qu’il autorisait la Suède à rejoindre l’OTAN, au terme de deux ans de bras de fer avec Stockholm et Washington.
Le contrat global était alors valorisé à hauteur de 20 Md$, et devait permettre aux forces aériennes turques, du point de vue américain, de répondre à la modernisation des forces aériennes russes, dans un contexte de plus en plus tendu entre Moscou et l’OTAN, sur fond de guerre en Ukraine.
Depuis, les annonces, souvent contradictoires, se sont multipliées en provenance de Turquie, à ce sujet, qu’il s’agisse de l’acquisition de 40 Eurofighter Typhoon proposés par Londres et Madrid, ou de 20 à 40 F-35 américains, sur fond de normalisation des relations avec cet allié stratégiques pour défendre le front sud de l’Alliance, et contrôler le Proche-Orient et le Caucase, pour Washington.
Alors que Donald Trump, que l’on sait avoir de meilleures relations avec R.T Erdogan que Joe Biden, arrivera bientôt à la Maison-Blanche, la stratégie d’Ankara pour moderniser la chasse turque, semble évoluer vers une trajectoire très différente d’il y a un an.
En effet, si la commande des 40 F-16V neufs a été confirmée, ses 79 F-16 C/D seront, quant à eux, modernisés par l’industrie aéronautique nationale. Dans le même temps, l’acquisition de Typhoon progresse, alors que le développement du Kaan rapproche chaque jour davantage Ankara de l’autonomie stratégique dans ce domaine hautement stratégique.
Sommaire
La Turquie valide la commande de 40 F-16V mais tourne le dos aux 79 kits Block 70 pour moderniser ses F-16 C/D Block 40/50
Cette semaine, le ministre de la Défense turc, Hulusi Akar, a confirmé, à l’occasion d’une conférence de presse, avoir signé la Lettre d’Ordre (LOO) et la Lettre d’Acceptation (LOA), concernant la commande de 40 F-16V neufs, à destination des forces aériennes turques, auprès de Lockheed Martin.
Ces appareils viendront initialement remplacer les F-5 et F-4 récemment retirés du service, pour maintenir une flotte de chasse de 275 avions de combat, auxquels s’ajoutent 90 F-16 employés pour l’entrainement des équipages, dans l’attente de l’arrivée du chasseur de génération intermédiaire TFX Kaan, et, peut-être, de la commande d’Eurofighter Typhoon et de F-35.
En revanche, la commande de 79 kits qui auraient permis de faire évoluer autant de F-16 Block 50+ vers ce standard, n’est plus d’actualité, selon le ministre de la Défense. En effet, à l’instar de la modernisation des F-16 Block 30 par le programme Özgür I, les F-16 Block 40 et Block 50, qui forment aujourd’hui l’essentiel de la flotte de chasse turque, seront modernisés par l’industrie aéronautique de défense nationale dans le cadre du programme Özgür II.
Ce programme portera sur l’intégration d’un nouveau radar à antenne AESA, la modernisation de l’ensemble des systèmes de communication et de navigation de l’appareil, l’emport du pod ASELPOD, et la possibilité de mettre en œuvre plusieurs nouvelles munitions de précision de conception nationale.
Le calendrier, le volume et le prix du programme Özgür II, n’ont pas encore été annoncés. Il est probable que celui-ci prendra le relais du programme Özgür I, une fois les derniers F-16 Block 30 modernisés, soit d’ici à quelques mois à une année, au même rythme de 18 à 24 appareils par an.
Ankara vise simultanément 40 Eurofighter Typhoon et 40 F-35, dans l’attente du Kaan
Cette modernisation, comme l’achat de F-16V, ne représente cependant qu’un des volets de la stratégie de modernisation des forces aériennes turques. Celle-ci repose, en parallèle, sur deux autres initiatives internationales, les négociations pour l’acquisition de chasseurs européens Eurofighter Typhoon, et la reprise des négociations pour acquérir des F-35 américains, et surtout sur l’entrée en service du chasseur de génération intermédiaire Kaan.
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Bonjour votre analyse est très intéressante et pertinente. Pour la Grèce cependant rien n’est perdu, elle aura intérêt à adhérer au programme du Rafale F5 dans l’objectif d’en acquérir plusieurs exemplaires de cet appareil pouvant tenir une posture crédible face aux F35 et Kaan. Bien cdlt Philippe
Précisément, le ministre de la Défense grec a indiqué cette semaine qu’il commanderait bien une 4ᵉ FDI mais pas de Rafale supplémentaires, mais pas de Rafale, car ils veulent financer l’achat des F-35A. A mon sens, c’est une énorme erreur pour Athènes. C’est aussi une erreur de Paris qui n’a pas véritablement donner de la matière aux accords de défense signés en 2021. Il aurait fallu étudier le déploiement permanent de Rafale (Marine car l’AAE est à l’os) et d’une compagnie de défense aérienne ou genre, dans le pays, pour marquer notre engagement. On a rien fait, et les américains savent très bien exploiter ce type d’hésitations.
bonjour fabrice, juste pour corriger l’invasion turque et non l’invitation de 1974. enfin je pense.
cdt
Rogneugneu de correcteur automatique !!
pas grave on avait compris qu’ils s’étaient invités tous seuls…