En 2023, les pilotes de chasse de l’Armée de l’Air et de l’Espace, en escadrons de chasse, ont effectué, en moyenne, 147 heures de vol sur avion d’armes, un nombre jugé insuffisant tant par l’état-major que par les députés de la commission défense de l’Assemblée nationale.
En effet, l’Armée de l’Air comme les autres forces aériennes de l’OTAN, doivent viser un plancher de 180 heures de vol (hdv) par an, pour les pilotes de chasse opérationnels, de 320 hdv pour les pilotes de transport, et de 200 hdv pour les pilotes d’hélicoptères, pour s’assurer de disposer d’équipages correctement entrainés et aguerris.
Ce seuil de 180 heures de vol par an, pour les pilotes de chasse en escadron, fait partie des objectifs visés par l’Armée de l’Air et de l’Espace, pour 2030. Toutefois, y parvenir ne sera pas des plus simples. En effet, outre la disponibilité des avions de combat, qui devra être accrue pour y parvenir, ce seul va entrainer des contraintes fortes sur le nombre de pilotes de chasse entrainables chaque année, et sur l’usure des appareils.
Sommaire
L’entrainement des pilotes de chasse au sein de l’Armée de l’Air et de l’Espace
Comme beaucoup de branches de forces armées, la flotte de chasse de l’Armée de l’Air a subi de plein fouet les conséquences du désamour politique français pour les questions de défense, après la chute du bloc soviétique.

Ainsi, la flotte de chasse française est passée de plus de 700 avions de combat en 1990 (Armée de l’Air et Aéronautique navale), à seulement 225 appareils aujourd’hui. Dans le même temps, le nombre de pilotes, mais aussi de personnels et de moyens de maintenance, ont également été sensiblement réduits, alors que, dans le même temps, la complexité des avions de chasse, n’a cessé de croitre.
La diminution des flottes et du nombre d’équipages, cumulée aux difficultés accrues de Maintien en Conditions Opérationnelles (MCO), ont créé une situation particulièrement tendue, dans les années 2010, marquée par l’effondrement de la disponibilité des appareils, et une nette diminution du nombre d’heures de vol effectuées chaque année, par les équipages de chasse, ne dépassant pas les 150 heures de vol par an, et non 180 comme recommandé par l’OTAN.
Cette valeur moyenne cache, en outre, de profonds écarts, en particulier entre les jeunes pilotes à l’entraînement, volant sensiblement moins, et les pilotes et équipages confirmés, déployés en zone opérationnelle, volant parfois plus de 200 heures en quelques mois seulement, en opérations extérieures.
Si cette situation, toute insatisfaisante qu’elle puisse être, pouvait ne pas prêter à conséquences graves durant les années 2010, alors que les menaces perçues, contre la France, étaient, dans leur grande majorité, dissymétriques, le retour des risques de conflits directs avec la Russie, à partir de 2022, exige une réponse rapide et immédiate.
C’est dans ce cadre que le chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace (CEMAA), le général Jérôme Bellanger, a répondu aux questions des députés de la Commission Défense de l’Assemblée nationale, en particulier, sur la manière dont l’AAE entendait parvenir à atteindre l’objectif de 180 heures de vol sur avion d’arme à ces pilotes de chasse en escadron, chaque année.
Pour le Chef d’état-major de l’Armée de l’Air et de l’Espace, il faudra accroitre l’usure des Rafale pour atteindre 180 heures de vol par an et par pilote de chasse
Pour le général Bellanger, l’Armée de l’Air et de l’Espace est engagée pour atteindre, d’ici à 2030, cet objectif de 180 hdv sur avion d’arme chaque année, auxquels s’ajouteront soixante heures de vol sur simulateur, tel que visé par la LPM 2024-2030.

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Meilleurs voeux pour 2025. Voeux pieux certainement. Risquons les. Cordialement.
mon frère, militaire de carrière, me parlait récemment d’un logiciel spécifique à l’AAE qui permettait d’affiner le nombre d’heures de vol proposé à chaque pilote en fonction de ses aptitudes passées (prévision/tendance obtenues avec l’IA…).
Cela pourrait paraître logique et bienvenu, disons dans une fenêtre de 80%-120%…par ex.
En auriez vous entendu parlé ?
Là, on est dans l’optimisation de la formation, pas dans la gestion macro qui, elle, travaille sur un nombre d’heures en moyenne à effectuer pour atteindre un niveau satisfaisant garanti. Ce sont deux approches qui se complètent mais qui ne s’influence pas réciproquement.
toujours la même rengaine, des sous, il manque des sous.