Le 21 novembre 2024, la Russie a surpris la communauté internationale en lançant pour la première fois l’Oreshnik, un missile balistique à portée intermédiaire, une arme qu’elle n’était officiellement pas censée posséder. À ce jour, de nombreuses zones d’ombre subsistent autour de ce missile, mais il semble raisonnable de supposer qu’il est directement dérivé du RS-26, une version « raccourcie » du missile intercontinental RS-24.
S’agit-il simplement d’un RS-26 équipé de charges conventionnelles ? D’une adaptation du modèle existant ? Ou encore d’un nouveau développement basé sur le RS-26 ? Ces questions restent sans réponse. Cependant, il paraît peu probable que la Russie ait conçu cet engin à partir d’une feuille blanche, surtout lorsqu’elle disposait déjà d’un missile aux caractéristiques proches de ce qui était requis.
Officiellement classé parmi les missiles intercontinentaux (ICBM) en raison de sa portée maximale dépassant les 5 500 km, le RS-26 semble néanmoins appartenir davantage à la catégorie des missiles à portée intermédiaire. Or, cette catégorie était interdite à la Russie en vertu du Traité sur les Forces Nucléaires à portée intermédiaire (INF). Ce traité, dénoncé en février 2019 par les USA et la Russie, n’est toutefois plus en vigueur, permettant ainsi à la Russie d’explorer de nouvelles options stratégiques.
Par ailleurs, il est important de noter qu’un missile conçu pour des portées intercontinentales peut tout à fait être utilisé sur des distances beaucoup plus courtes, adaptant ainsi son usage aux besoins opérationnels du moment.
Sommaire
Que savons-nous sur le missile Oreshnik aujourd’hui ?
Initialement destiné à la dissuasion nucléaire, ce type de missile a été employé dans un tout autre contexte. Lors de l‘attaque sur l’usine Pivdenmach à Dnipro, il était équipé de six têtes, chacune contenant six sous-munitions inertes. Il s’agit de la première utilisation d’un tel missile avec des sous-munitions, marquant une évolution notable dans son emploi tactique. En se référant aux caractéristiques connues du missile RS-26, on peut estimer que chaque sous-munition pèse entre 30 et 35 kg, afin de respecter la charge utile maximale autorisée pour ce type de projectile.
Les images de la frappe révèlent que les sous-munitions dégagent une forte luminosité en raison de la formation de plasma. Ce phénomène, lié au frottement de l’air à haute vitesse, se produit au-delà de Mach 10 (3 430 m/s). Cela suggère donc que la vitesse de ces sous-munitions dépasse largement cette limite.
En tenant compte des données disponibles, la vitesse moyenne d’une ogive de missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) est estimée à environ 6 000 m/s. Pour l’Oreshnik, on peut supposer une vitesse comprise entre 5 000 et 7 000 m/s, selon l’altitude atteinte lors de l’apogée du missile.
Chaque sous-munition, pesant environ 30 kg, génère une énergie d’impact estimée entre 375 et 735 mégajoules (MJ), avec un pouvoir de pénétration élevé. Cette énergie équivaut à celle dégagée par 7 à 15 obus de 155 mm, soit l’équivalent de 90 à 176 kg de TNT pour chacune des 36 sous-munitions embarquées. Ce chiffre pourrait être légèrement supérieur si le missile était équipé d’une charge militaire.
Les images satellites publiées au début de décembre 2024 montrent une répartition des impacts sur les bâtiments du site Pivdenmach, s’étendant sur une zone de 1,4 km de longueur et 400 m de largeur. À titre de comparaison, le site complet mesure 2 km de long et 1,3 km de large.
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Eine maximale Reichweite von über 5 km klingt weder nach einer Interkontinentalrakete (ICBM) noch nach einer Mittelstreckenraketen. Über 5 km erscheint mir wohl eher für die maximale Flughöhe plausibel. Laut Wikipedia bezeichnet man im deutschen Sprachgebrauch militärische ballistische Raketen mit einer Reichweite zwischen 800 und 5500 km als Mittelstreckenraketen. Eine Entfernung von (über) 5 km wäre eher ein Nachbarort, aber kein Nachbarland bzw. Nachbarstaat.
« Für den Oreshnik kann man von einer Geschwindigkeit zwischen 000 und 5 m/s ausgehen, abhängig von der Höhe, die während des Apogäums der Rakete erreicht wird. » Falls 5 m/s richtig sein sollte, was ist mit 000 gemeint?
Falls der Artikel https://meta-defense.fr/2025/01/20/systemes-anti-balistiques-anti-aeriens/ das Original sein sollte, warum wurde dieser Artikel nicht 1 zu 1 übersetzt?
Si ton systeme d’interception est la cible ……….ca devient un jeu d’enfant a intecepter puisque la vitesse de l’attaquant importe peu. Les missiles vont simplement a sa rencontre.
Vous ressortez l’affaire des bateaux avec toujours la meme lacune : le bateau bouge et vite !!! sans compter que dans ce cas la cible a de quoi se defendre. Que les projectiles arrivent a mach 10 ou 12 ne changera rien.
D’ailleurs on l’a bien vu en Ukraine ou la Russie a arrêté de gaspiller ses kinjal contre les patriots/SampT.
Choper un tir balistique sans être la cible oui c’est très très dur , en étant la cible tout change
bonjour, je vous lis et me demande si la réponse à ce type de missile ne doit pas être la même que celle à la menace nucléaire. redévellopons un missile entre le hades et le M53 avec tetes mirvées (on sait faire). je pense que la plupart des briques technologiques sont acquises , il doit manquer les pépêtes comme d’habitude.
avec la réponse à sa menace il fera quoi le poutine ?
En soit, je ne pense pas que la Russie risquerait d’utiliser un Oreshnik contre un membre de l’OTAN, en version conventionnelle. Tout simplement parce que le missile serait bien évidemment détecté, et que sa charge conventionnelle serait impossible à déterminer, avant l’impact. En d’autres termes, l’envoi d’un missile Oreshnik contre une cible européenne, même armé de munitions conventionnelles, risque de provoquer un tir de riposte nucléaire de la part de l’OTAN. Il en va de même des Kinzhal ou des Iskander-M, d’ailleurs.
Je pense donc que la menace Oreshnik doit avant tout être prise en compte du point de vue nucléaire. Pour la contrer, il est possible de se doter d’un système en miroir, ce qui permet d’enrichir son vocabulaire de dissuasion. Mais on peut aussi considérer que les ASMPA-R, puis les ASN4G à venir, suffisent à cet équilibre, sans toutefois disposer de la double utilisation conventionelle/nucléaire.
oui bien sur mais en menace nucleaire la russie a déjà suffisamment de vecteurs à sa disposition. il me parait plus crédible, de la part de poutine, de menacer de s’en servir en conventionnel justement contre l’europe . cela restera une menace car comme vous le dites justement on ne peut jamais savoir avec quelles têtes ils seront armés. d’ou la possibilté de rétablir un équilibre de cette menace par un missile identique côté otan.
En conventionnel l’effet militaire est quasi nul
Ça rappelle furieusement le programme Prompt Global Strike en terme de résultats, sauf que celui-ci marche. Le plus embêtant me semble pour les bases aériennes que nos
Le PGS reposait sur un planeur hypersonique, et non sur un système Mirvé. En cela, il se rapproche davantage du DF-17 chinois, que de l’Oreshnik.
Je regrette que nous n’ayons plus de terrains de dégagement pour nos bases aériennes. Comme indiqué dans l’article, intercepter ce type de vecteur va être un peu sportif. Cela pose quelques questions sur le nombre et la variété de systèmes requis pour l’interception.