Pour l’Armée de l’Air et de l’Espace, la révision de la Revue Stratégique 2022, annoncée par le président Macron, constitue, plus que pour toute autre armée française, un enjeu décisif, tant les défis auxquels elle va devoir se confronter, dans les quelques années à venir, sont immenses.
Dans la première partie de cet article en deux volets, les questions porteront sur l’évolution du parc aérien de l’Armée de l’Air et de l’Espace. Outre les questions de format et de capacités de sa flotte de chasse, évoquées dans un rapport de l’IFRI, celle-ci va devoir, en effet, adapter sa flotte de soutien, à la nouvelle donne opérationnelle et technologique.
La flotte de transport va également devoir se transformer, alors que le besoin des déploiements africains, qui sous-tendait son développement et son dimensionnement, jusqu’à présent, s’est considérablement réduit. Autant de questions, et de sujets, qui ne devront pas être ignorés, par la révision de la Revue Nationale Stratégique 2022.
Sommaire
Le contrat opérationnel et le contexte technologique de l’Armée de l’air et de l’espace, en pleine transformation
À l’instar de la Marine nationale et de l’Armée de terre, le format de l’Armée de l’Air et de l’espace résulte d’arbitrages menés lors de la conception du Livre Blanc sur la Défense de 2014, qui s’appuyait alors sur une stratégie française à deux niveaux : une composante aérienne stratégique, pour la dissuasion, afin de garantir la sécurité ultime du pays, et une composante aérienne tactique destinée à assurer la sécurité du ciel français, et le soutien du corps expéditionnaire français.

À ce moment-là, les risques de voir émerger un conflit potentiel en Europe, qui plus est de haute intensité face à la Russie, étaient jugés négligeables, alors que, dans le même temps, la tendance demeurait à diminuer le poids budgétaire relatif des armées, sur les finances publiques.
Si les deux revues nationales stratégiques de 2017 et 2022, et les deux LPM qui suivirent, en 2019 et 2024, permirent d’améliorer sensiblement certains aspects devenus critiques, au point de mettre en danger le respect du contrat opérationnel de 2014, le format de l’Armée de l’air, lui, n’a que presque pas évolué. Au mieux, constate-t-on une accélération ou une extension capacitaire dans certains domaines, et l’amélioration sensible de la disponibilité opérationnelle des aéronefs.
Dans le même temps, le contexte sécuritaire, lui, s’est radicalement transformé, avec le retour d’une confrontation à bas bruits entre l’OTAN et la Russie, autour du conflit Ukrainien, la redistribution des cartes en Afrique, et la montée en puissance de certaines puissances régionales, comme la Turquie, l’Azerbaïdjan ou l’Iran.
Surtout, pour la première fois de son histoire post Seconde Guerre mondiale, l’Europe doit faire face à un possible retrait de la protection américaine, voire à une antagonisation des relations transatlantiques, alors que, dans le même temps, les tensions dans la zone indo-pacifique progressent, elles aussi, très rapidement, faisant peser des menaces sensibles sur certains territoires ultramarins français.

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Fin de la première partie – la seconde partie de l’article est accessible ici
Il me semble assez imprudent de couper trop vite dans les A-400M:
– avec l’Europe de la mobilité militaire qui tourne au ralenti, avoir une capacité de projection aérienne sérieuse est utile même sur le théâtre européen;
– l’A400M est en train de devenir un vrai couteau suisse aérien: transport, opérations spéciales, ravitaillement en vol, notamment d’hélicoptères, mais aussi porte-drones et pourquoi pas bombardier, via la palettisation de missiles de croisières.
pas forcement puisqu’on aura le F5
Il y a toujours la question de désolidariser le programme NGF du programme SCAF, ou le NGF pourrait etre accéléré pour des premieres livraisons pour la France des 2035, les livraisons pour l’Allemagne pourraient être plus tard l’allemagne ayant des F35 donc avec un timing qui pourrait etre synchronisé avec la livraison des autres piliers du SCAF.