vendredi, septembre 5, 2025

Ces 4 menaces stratégiques sous le seuil nucléaire auxquelles les européens doivent se préparer

Avec la guerre en Ukraine, et le retour des tensions nucléaires dans le Pacifique entre les États-Unis et la Chine, les menaces stratégiques ont fait leur grand retour sur la scène mondiale, depuis quelques années, après avoir presque disparu des esprits pendant plus de 20 ans.

Plus que jamais, les nations occidentales dotées d’une dissuasion, et en particulier les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, ont entrepris de moderniser, voire d’étendre leur dissuasion, avec des programmes comme le bombardier B-21 et le Rafale F5, les sous-marins Columbia, Dreadnought et SNLE 3G, ou le missile ICBM Sentinel.

Il en va, bien évidemment, de même côté chinois et russe, avec l’arrivée de nouveaux missiles comme le RS-28 Satan 2, le DF-41 et l’Oreshnik, de nouveaux sous-marins avec les Boreï et le Type 09VI, et celle, annoncée, mais encore imprécise, de nouveaux bombardiers, avec le H-20 et le PAK-DA.

Toutefois, ces dernières années, sont également apparues de nouvelles menaces, appartenant, elles aussi, à la sphère stratégique, mais dont l’utilisation serait susceptible de demeurer sous le seuil nucléaire. Ces menaces, parfois pas si nouvelles que ça, représentent à présent un enjeu sécuritaire et stratégique, ainsi qu’un nouvel espace de conflit, en particulier en Europe, alors qu’aucun de ses pays n’est effectivement prêt à y faire face.

Des frappes stratégiques de la Seconde Guerre mondiale à la dissuasion nucléaire de la guerre froide, l’évolution des menaces stratégiques ces 90 dernières années

La notion de frappe stratégique, qui consiste à viser des moyens non militaires de l’adversaire pour obtenir un avantage majeur sur le plan militaire ou politique, est relativement récente.

Du Blitz aux bombardements stratégiques alliés contre l’Axe

Si, pendant la Première Guerre mondiale, certaines missions de bombardement à longue portée, ancêtres des frappes stratégiques, ont été menées notamment par l’Allemagne, contre des villes françaises, d’abord à l’aide de dirigeables Zeppelin, puis des premiers véritables bombardiers, le premier exemple de frappe stratégique, conçue en tant que tel, a été le blitz allemand contre les villes britanniques, de septembre 1940 à mai 1941.

blitz
En dépit des destructions et de 43,000 morts, la resistance britannique ne fut pas ebranlée par le blitz de la Luftwaffe, qui perdit presque 900 bombardiers et chasseurs pour mener cette mission.

Le chancelier allemand, Adolf Hitler, et le chef de la Luftwaffe, Hermann Göring, ont lancé une série de bombardements stratégiques sur plusieurs villes anglaises, avec pour objectif de faire plier la résistance d’un Winston Churchill faisant face à une population éprouvée et démoralisée par ces destructions successives.

En dépit des 43,000 morts et 90,000 blessés graves que ces bombardements firent au sein de la population britannique, le Blitz fut un cuisant échec pour la Luftwaffe. Non seulement la résistance britannique n’était pas érodée, mais l’opinion publique faisait plus que jamais bloc avec son premier ministre, face à l’Allemagne nazie. Pire, la Luftwaffe perdit presque 900 avions lors de ces missions, ainsi que leurs inestimables équipages, sans qu’elle puisse jamais vraiment se remettre de ces pertes, après cela.

L’échec du Blitz n’empêcha pas britanniques et américains de recourir à la même stratégie, contre l’Allemagne, mais aussi contre le Japon, l’Italie et certains pays occupés, de jour (pour les américains) et de nuit (pour les britanniques), jusqu’à la toute fin du conflit mondial. La Royal Air force et l’US Air Force avaient alors deux commandants fervents défenseurs de cette stratégie, en la personne de l’Air Marshal Arthur Harris, surnommé Bomber Harris, et du général Curtiss LeMay.

Si ces campagnes de bombardement, aussi massives que couteuses, en aéronefs comme en vies humaines, jouèrent un rôle dans l’affaiblissement des capacités industrielles de l’axe, jamais, elles ne parvinrent à arrêter la production d’avions, de chars, de canons ou de sous-marins, ni à faire fléchir la résistance des belligérants, en dépit des 600,000 tués en Allemagne, 500,00 au Japon et 100,000 en Italie.

La campagne de bombardement des grandes villes japonaises, du mois d’avril au début du mois de juin 1945, ne fit pas, non plus, vaciller la résistance nippones. Toutefois, les deux bombes nucléaires américaines sur Hiroshima, le 6 aout, puis sur Nagasaki, trois jours plus tard, amenèrent Tokyo à capituler sans condition, dans un contexte stratégique, il est vrai, très dégradé, avec la Mandchourie subissant l’attaque des divisions soviétiques, et les armées impériales laissées exsangues après la bataille d’Okinawa.

De Hiroshima à la destruction mutuelle assurée, et l’équilibre des dissuasions

En quelques jours seulement, l’arme nucléaire venait de redéfinir la notion de frappe stratégique, capable d’obtenir la reddition d’une grande puissance militaire n’en étant pas dotée.

Hiroshima bombardement
l’explosion d’hiroshima entraina la capilutation sans condition du Japon. En ce sens, elle constitue le premier, et le seul à ce jour, aboutissement stratégique d’une campagne de bombardement visant les villes plutot que les infrastructures industrielles ou militaires.

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