Où trouver les 40 Md€ que demande le ministère des Armées français, pour passer d’un budget annuel de 50 Md€ et d’un effort de défense de 2 % PIB, aujourd’hui, à 90 à 100 Md€, et 3,5 % PIB, en 2030 ?
Cette question semble être, aujourd’hui, sur de nombreuses lèvres, surtout lorsqu’un micro évolue à proximité. Pourtant, en dehors de postures politiciennes plus ou moins raisonnées, bien peu de solutions, pour y parvenir, dans le contexte budgétaire actuel français, ont été évoquées jusqu’à présent.
Et si, dans cet article qui se lit en moins d’un quart d’heure, nous tentions l’invraisemblable exercice, pour trouver une solution raisonnable, et efficace, à cette équation sans solution ?
Sommaire
L’équation insoluble de la hausse de l’effort de défense français, face aux déficits publics et à la dette souveraine
Sauf à vivre éloigné de tous médias, ces deux derniers mois, il est impossible d’avoir échappé à la volonté du ministère des Armées, d’augmenter l’effort de défense français, au même titre qu’une immense majorité des autres pays européens.

Ainsi, Sébastien Lecornu a multiplié les interventions pour soutenir qu’il était nécessaire, face aux besoins, d’amener le budget des armées à un montant de 90 à 100 Md€, d’ici à 2030, soit 23 à 33 Md€ de plus, que les 67 Md€ planifiés par la Loi de Programmation militaire.
Cependant, pour le ministère de l’Économie et des finances, un tel effort apparait inaccessible, alors que plusieurs ministres et personnalités du monde politico-macroéconomique français, se sont succédés, devant les médias, pour mettre en garde contre des dépenses qui ne seraient pas couvertes par des économies, ou de nouvelles taxes.
En effet, avec une dette souveraine dépassant les 110 % du PIB, qui coute plus de 50 Md€ par an au budget de l’État, et un déficit public excédant les 5 % PIB, dont il semble impossible de redresser la barre, au risque de faire chuter le gouvernement, il apparait inenvisageable, pour la France, d’augmenter, dans les 5 années à venir, l’effort de défense d’un montant représentant 1,5 % PIB.
Certes, Bruxelles a annoncé certaines mesures transitoires, permettant d’éloigner le spectre des mesures de coercition européennes, face à un déficit excessif, pour quelques années, alors qu’un fonds, lui aussi temporaire, permettra de financer certains programmes européens, à hauteur de quelques milliards d’euros par an, concernant la France.
De fait, prise entre une situation budgétaire déjà très dégradée, et des réformes fiscales ou sociales bloquées par le jeu des partis politiques et l’absence de majorité parlementaire, l’équation pour parvenir à augmenter, effectivement, l’effort de défense français, au niveau requis, semble parfaitement hors d’atteinte.
Trois paramètres modérateurs qui s’appliquent à la hausse de l’effort de défense français
Face à ce constat, trois attitudes peuvent apparaitre. La première, la plus simple, et peut-être la plus répandue, sera de faire la politique de l’autruche, en tentant d’ignorer, ou de minimiser, la réalité des menaces, tant pour la sécurité de la France et de ses alliés européens, qu’au sujet du déclassement de la France, sur la scène internationale, qu’un décrochage budgétaire et militaire de Paris, entrainerait.

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J’ai vraiment trouvé génial votre allusion à notre Corse National !
Cela prouve tous les jours la solidité de l’Etat qu’il a crée.
J’essaie de transmettre à mes élus.
Bonjour Mr Wolf et les abonnés.
Merci encore une fois pour cet excellent article ou par le simple bon sens l’on peut j’en suis sur obtenir des résultats. J’espère que nos élus ( et je suis ravi de savoir que certain sont abonnés ) en prennent connaissance.
Le seul bémol à mon sens est le manque d’explications à destination du grand public. Il faudrait que nos élus donnent un cap à 2 ans à 5 ans à 10 ans afin que nos compatriotes sachent ou l’on va dans un avenir raisonnable ( pour ne pas se sentir sacrifié ) et que personnes ne sera laissé sur le bord du chemin ( dans votre article et même si il faut des réformes on n’a pas besoin de taper sur les retraites ).
Merci encore et bonne journée.
Cordialement.
Bravo Mr wolf, bel article, à nouveau et je dois dire que j’ai bien aimé votre ton badin, assez inhabituel. sur la fin j’ai cru que vous alliez sortir en positif sur le budget tellement vous trouviez des recettes, mais bon soyons sérieux. pour ma part, l’endroit ou cela risque de coincer, à mon humble avis, ce sera sur le RH. en effet créer autant d’emplois, qualifiés, voir très qualifiés, ne va pas être une partie de plaisir. le marchè de la formation, en france est déconnecté de la demande des industriels. voyez dassault qui recrute depuis plusieurs années et peine à trouver.il y a une formation aéro sur bordeaux( qui était précédemment issue du militaire) et qui doit sortir au mieux une petite promotion par an. la léthargie de l’éducation nationale est frustrante et le peu d’empressement des jeunes vers certains métiers est aussi bloquant. de plus on risque de se heurter aux nombreuses personnes qui ne veulent pas changer de régions pour travailler (problèmes de mobilité chez beaucoup de personnes) et d’adéquation des chomeurs avec la technicité des postes. donc ce ne sera pas une mince affaire d’essayer de faire ceci sur 5 ans comme nos politiques nous bassinent depuis quelques semaines. c’est même illusoire , à mon avis. il y a un fort mouvement d’immobilisme en france à tous les niveaux. les gens sont ancrés dans un confort de vie et l’illusion que rien ne doit changer. les années qui viennent risquent d’être dures, le covid à coté, aura été une pécadille, mais j’espère me tromper. bon article encore, bien enlevé, jai apprécié pour ma part 5/5
C’est bien pour cela qu’une telle progression ne peut que s’inscrire dans une certaine durée, pour les armées comme pour les industriels. Et en gardant à l’esprit les parametres d’équilibre evoqué dans l’article sur le dimensionnement industriel.
Une main d’œuvre potentielle à former se trouve dans nos cités, en grand nombre, ce qui permettrait à ces concitoyens « en marge de la société » de s’insérer comme l’on fait leur grands-parents. Mais je ne suis pas sûr que nos politiciens même ancrés très à gauche leur ferait confiance pour travailler dans une usine d’armement au risque de mettre le feu… aux poudres !
Déjà que l’on a demande aux nouvelles recrues dans l’armée si elles ont un(e) petit(e) ami(e) russe ou chinois(e) à leur entretien…
Mais c’est une piste à envisager quand même je pense.
Assez d’accord avec vous, c’est une « relance » par la demande , de l’investissement indus, beaucoup plus vertueuse que celle pronée( en caricaturant un peu) par le « lobby des compradores » M. E. Leclerc, CGA CGM et ses relais,souvent la CGT ..des politiques.. qui relancent l’Indiustrie Chinoise grâce à nos emprunts au nom du « pouvoir d’achat »..Vertueux aussi cae c’est la seule manière de sauvegarder ce que nous sommes (ou ce que nous aimerions )
Il faut esperer que cela permettra de nous « remettre au boulot », à l’école puis plus tard sérieusement
Oui, c’est clairement évident qu’il ne faut pas le voir comme une unique dépense, mais comme un investissement. Surtout que nous avons la majorité d’usines d’armements en France. C’est encore plus vrai si on recrée ou l’on relocalise la production en France, comme les usines de munitions de petit calibre.
La démonstration serait moins bonnes si les usines ne sont pas en France. Par exemple quand Dassault crée une chaîne d’assemblage en Inde ou si on achetais des chars Léopards allemands, le retour serait forcément moins bon.
Bonjour,
J’envoie un lien de cet article dès ce jour à mon député (d’ailleurs ex-ministre de Barnier).
Merci
Espérons qu’un commissaire aux comptes passe par la 😀
Merci pour cette démonstration claire, pour moi qui ne suis aucunement économiste, et encourageante. Merci également pour votre ton enlevé et plein d’humour, un régal à lire !
Oui effectivement article déjà traité mais que je relis avec plaisir.
Ma fille va intégrer la Marine Nationale bientôt comme Officier Marinier. Je souhaite ardemment qu’elle embarque sur une frégate qui verra le nombre de ses missiles Aster multiplié par deux pour parer à une attaque de saturation.
Je prône aussi l’installation de systèmes CIWS sur chacun de ces bâtiments car en tant que contribuable je ne tolérerai plus que l’on détruise des drones avec des Aster 15.
Je suis solidaire de l’Armée de Terre et par conséquent j’envoie aussi une pensée subliminale pour le Leclerc Evo mais aussi pour un VCI chenillé, le tout protégé par une bulle 3D anti drone en développement, il me semble l’avoir lu sur votre site.
A ce propos, la base châssis, moteur et boîte de vitesse reposerait sur le Léopard 2 ou savons nous encore produire ces éléments ?
Autre question, transmettez vous vos articles au Gouvernement et Députés ?
Encore félicitations pour votre action Monsieur Wolf
Concernant le Leclerc Evo, il s’agirait d’une base de Leclerc émirati, donc une casse française, mais un moteur MTU et une transmission Renk. De toute façon le moteur du Leclerc n’est plus construit depuis 15 ans. C’est un peu le même problème que le M53 du Mirage 2000.
Je ne transmets rien. Mais il y a plusieurs députés et sénateurs qui sont abonnés au site, en particulier ceux appartenant à la commission défense, et le ministère des Armées a plusieurs abonnements, et plusieurs de ses services intègrent les articles meta-defense dans leur veille et leur newsletter interne.
Il parait comme l’a dit Emmanuel Chiva, que le mieux serait d’utiliser le chassis du leopard 2 ou 3 sur tourelle nexter, en contre partie on peut imaginer des Rafales F5 Allemands (ou Super-rafale) , assemblés en Allemagne
Sincèrement, selon les interlocuteurs a qui j’ai pu parler, les discours qui m’ont été rapportés étaient radicalement différents, comme si la BITD française (et allemande) évoluait dans deux metaverses différents.
Il semble qu’il se joue, aujourd’hui, un gros bras de fer entre l’executif et certains industriels d’un coté, partisans d’un rapprochement avec co-dépendance avec l’Allemagne, et d’autres industriels, partisans d’une solution avec d’autres acteurs, comme les EAU et/ou l’Egypte.
Bonsoir Mr WOLF,
Très très intéressant article qui aborde le sujet du côté économique (que vous aviez déjà traité il me semble) MAIS que je n’ai, à ce jour JAMAIS vu abordé par qui que ce soit…
TV ou Radio…
En avez vous entendu parlé vous même (émission, interview …) ?
Merci encore pur vos articles.
Xavier
Pas à ma connaissance. Je sais que fut un temps, le sujet était étudié par l’état-major, mais j’ignore si c’est toujours le cas, depuis que les budgets sont orientés à la hausse.