vendredi, septembre 5, 2025

[Débriefing] Opération Rising Lion : les armées israéliennes défient la profondeur stratégique iranienne

Dans la nuit du 13 au 14 juin 2025, les armées israéliennes lançaient une offensive aérienne d’ampleur contre des infrastructures militaires stratégiques iraniennes. Cette attaque, sans précédent dans sa portée et sa coordination, visait explicitement à frapper des objectifs liés aux programmes balistique et nucléaire de Téhéran.

Comme le confirment plusieurs sources, dont The War Zone et Ynet News, les premières frappes auraient visé simultanément plusieurs complexes sensibles, notamment à Natanz, Ispahan, Shiraz et dans les environs de Téhéran.

En retour, l’Iran a riposté dès le lendemain par une campagne de saturation, mobilisant des missiles balistiques de différentes portées ainsi qu’une vaste salve de drones Shahed et Arash, marquant une nouvelle phase dans l’escalade régionale. Cette réplique s’est accompagnée de déclarations fermes des Gardiens de la Révolution, dénonçant une atteinte directe à la souveraineté nationale.

Mais derrière cette démonstration de puissance, l’offensive israélienne reposait sur une préparation méticuleuse, étalée sur plusieurs années, mêlant renseignement humain, cyberattaque, opérations clandestines et ciblage de haute précision.

L’approche, difficilement transposable à d’autres armées, révèle la singularité du modèle tactique israélien, façonné par des décennies de doctrine de guerre préventive, et une profonde intégration entre les services de renseignement et les forces conventionnelles.

les armées israéliennes ciblent les points névralgiques du programme nucléaire et balistique iranien

Les objectifs stratégiques israéliens, bien que non officiellement détaillés par le gouvernement de Benjamin Netanyahou, apparaissent clairs : ralentir les progrès du programme nucléaire iranien — sans nécessairement le démanteler — et dégrader significativement la capacité de frappe balistique de la République islamique. Ces intentions ont été largement analysées par The Guardian et The Washington Post, qui pointent un objectif avant tout politique, autant que militaire.

Nentanyaou Iran
L’opération Rising Lion a été declenchée en réponse aux seuils d’enrichissement d’uranium atteints pas l’Iran, au-delàde 60%, soit très au-delà des 3,5 à 5% requis pour le nucléaire civil, et en rapprochement des 90% necessaires pour concevoir une arme nucléaire.

Ces ambitions se heurtent à une réalité tactique redoutable. Les infrastructures iraniennes sont à la fois vastes, redondantes, souvent enterrées et dispersées à travers le territoire. Leur protection repose sur un dense réseau de défenses sol-air multicouches, appuyées par des radars VHF, et renforcées par une doctrine de résilience assumée.

Pour contourner ces obstacles, Tsahal a mis en œuvre une campagne en cinq phases, alliant actions cinétiques, cyber et clandestines, selon une séquence aussi précise que complexe.

Décapitation ciblée de l’appareil sécuritaire iranien dès l’entame de l’opération Rising Lion

En amont de l’offensive, plusieurs responsables militaires et sécuritaires iraniens ont été visés dans une série d’actions clandestines attribuées au Mossad. Ces opérations, relayées par Al Jazeera, visaient à désorganiser le système de commandement dès les premières heures.

Israël, fort de son infiltration ancienne et profonde au sein des institutions sécuritaires iraniennes, a pu obtenir une cartographie précise des centres de gravité de l’appareil défensif. Cette présence prolongée a permis d’anticiper les réactions adverses, et de cibler en priorité les acteurs les plus stratégiques.

Opération cyber contre le réseau de défense sol-air de l’Iran

En parallèle, plusieurs sources — notamment The War Zone — ont fait état d’une offensive cyber ayant perturbé les flux de communication entre les centres de commandement, les radars et les batteries sol-air. Ces attaques, appuyées par des malwares implantés depuis plusieurs mois, auraient été déclenchées à distance au moment de l’offensive.

L’effet recherché était double : créer une fenêtre d’aveuglement temporaire, et désynchroniser les capteurs (radars) de leurs effecteurs (missiles et canons), isolant ainsi les unités et réduisant leur réactivité.

Drones kamikazes pour ouvrir les axes de pénétration

Frappe drones israélien
Destrouction d’un système radar antiaérien par une munition rodeuse israélienne. La portée limitée de ces systèmes rendait necessaire leur déploiement directement à partir du sol iranien.

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2 Commentaires

  1. Merci Mr Olivier Dujardin pour ces analyses fort intéressantes sur la situation au Moyen Orient. Moi qui était justement demandeur à ce sujet, je vous remercie pour cet éclairage, ainsi que Mr Wolf, je suis comblé. En espérant vous voir intervenir plus régulièrement, vos propos étant tout aussi intéressants et pertinents que ce qu’on a l’habitude de trouver sur ce site. ;⁠-⁠)

  2. On en apprend des choses sur ce site, une opération pensée de longue date avec des agents travaillant en territoire ennemi depuis des mois, tout y est, effet de surprise , confusion dans la DA , missions sead facilitées par le renseignement etc, tout à fait impressionnant, mais peut être pas suffisant.
    Mais je me permet d’évoquer les trop nombreux trolls sévissant sur le net en tentant, en autre , de comparer l’engagement Indo pakistanais avec cette opération, tout cela dans le but de discréditer la BITD française .
    Il fallait oser mais c’est parait il à ça qu’on les reconnait ..
    Bonne soirée !

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