La récente campagne conduite par la Direction générale de l’armement a opposé une munition planante propulsée AASM à un intercepteur de défense de zone Aster 30 depuis une frégate dédiée. Derrière l’annonce, l’intérêt réside dans la validation d’un scénario crédible face à une menace subsonique à faible surface équivalente radar, précisément le format qui prolifère. L’intitulé met en lumière deux capacités nationales, l’une offensive et l’autre défensive, désormais testées l’une contre l’autre.
Cette confrontation, conçue et instrumentée, ouvre un faisceau d’enseignements tactiques utiles pour la protection d’un groupe aéronaval centré sur un porte-avions en mer ouverte ou près des côtes. Ce faisceau débouche sur une question opérationnelle directe : comment un entraînement de ce type crée-t-il un bénéfice durable pour la défense anti-aérienne et antimissile des unités de surface ?
Au-delà du coup de projecteur technico-opérationnel, il s’agit d’apprécier la portée réelle d’une interception à distance de sécurité, mais aussi d’évaluer ce que la munition planante ajoute comme options d’attaque, et de jauger l’effet d’entraînement sur l’architecture de combat. À travers cette dynamique, se dessinent des gains mesurables, des marges de progression, ainsi que des limites à intégrer dans la planification et la gestion de l’effort capacitaire à la mer.
Sommaire
PAAMS et frégates Horizon, socle de la défense anti-aérienne et antimissile de la marine française
En matière de protection de flotte, les frégates dédiées à la défense aérienne de zone forment le cœur de la bulle de protection. Leur mission consiste à maintenir un écran de détection et d’engagement multi-couches, capable d’intercepter des menaces à distance de sécurité avant qu’elles n’atteignent les unités de haute valeur. Selon la Marine nationale, ces bâtiments, représentés par les classes Forbin et Alsace, assurent l’escorte d’un groupe aéronaval et la défense d’une zone maritime, avec un système de conduite de combat et des senseurs optimisés pour saisir des trajectoires discrètes dans un environnement complexe et changeant.
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J’ai un eu de mal à comprendre comment le Rafale pourrait arriver en position de tir avec une bombe AASM de 70km de portée alors que le missile de la frégate porte à 150km.
On fait le calcul: le rafale vole en radada pour échapper à la détection. A 85km de la cible, il cabre plein tube pendant 1 minute pour arriver à son altitude maximale. Distance 70 km.
Il est accroché radar dès qu’il dépasse les 1000m, soit après 3 secondes d’ascension. La frégate tire. Le missile mettra 56 secondes pour atteindre une cible à 70km. Le Rafale est exposé 57 secondes lors de sa montée. Il n’a pas le temps de se cacher. Après, on ne sait évidemment pas tout.
J’ai mis l’altitude de détection et le taux de montée au pif et le reste est basé sur les données publiques.
l’AASM n’est pas une munition pour tirer contre une frégate équipée de missiles air-air à longue portée, c’est l’AM39 qui doit faire ca. En revanche, pour attaquer d’autres unités, plus petites, moins bien défendues, pour lesquelles l’AM39 ne se justifie pas, la munition a un interet énorme. De la meme manière que l’AASM est complémentaire au SCALP en air sol, elle est complémentaire à l’AM39 en air-surface.
« ’aviation française peut à présent saturer la planification adverse par des trajectoires multiples et des azimuts variés, sous la couverture d’une défense de zone, à l’aide de munitions nettement moins onéreuses et plus disponibles que les précieux AM39. »
Absolument – ou en combinaison avec un AM39 !
pas faux, mais il faut bien calculer son coup parce qu’un AM39 va à plus de 900 km, la vitesse d’une A2SM n’est pas publique mais je serai fort surpris qu’elle dépasse les 500/600 km/h en planée.
Oui, pas nécessairement facile, mais si on regarde ce que les Russes font en Ukraine, en combinant les salves de Geran avec les Iskander ou Kinzhal, il doit y avoir moyen d’être créatif.
L’AASM est probablement le seul moyen qu’a l’aéronautique navale pour atteindre la masse nécessaire à la conduite d’attaques saturantes.
perso, dans cette news, c’est surtout la capacité antinavire de l’aasm qui m’a semblé pertinent, raison pour laquelle l’article a été rédigé ainsi. Je n’avais guère de doute quant aux capacités d’une horizon et d’un aster 30 pour intercepter ce type de cible. Par contre, l’ajout de l’aasm en munition a/n est une réelle plus value, pour préserver le stock d’AM39et plus tard de FMAN/RJ10/Stratus/ Le missile qui va vite !
C’est vrai que l’AASM permet ainsi de traiter les cibles de faible valeur mais qu’on est de plus en plus susceptible de trouver: embarcations de terroristes, chalutiers chinois des flottilles para-militaires, patrouilleurs et OPV, corvette, bâtiments civils à usage militaires, bâtiments logistiques, … la liste est longue.
voilà. jusqu’à présent ces cibles devaient être traitées en ligne de visée avec des BGU à guidage laser. mais les OPV, les corvettes et memes les navires logistiques emportent de plus en plus de systèmes SHORAD capables d’atteindre des cibles aériennes à 5 ou 10 km, parfois jusqu’à 20 km. pouvoir traiter cela avec une hammer est évidement un gros interet, car on peut se référer au plot radar à longue distance pour régler le guidage inertiel.gps, et laisser faire l’autodirecteur IR pour la frappe sur cible mobile. c’est franchement du bon matos !