L’annonce par MBDA Deutschland du développement du missile anti‑drones DefendAir, présenté comme intégré à l’initiative European SkyShield (ESSI), pose une question simple et cruciale : s’agit‑il d’un vrai renforcement opérationnel de la défense aérienne européenne, fondé sur des critères techniques et des tests d’interopérabilité, ou d’une opération de communication favorisant des intérêts industriels nationaux au détriment d’une harmonisation stratégique paneuropéenne ? À l’heure où Berlin promeut une architecture ESSI resserrée et où les besoins SHORAD explosent, la ligne de crête entre dynamique capacitaire et vitrine commerciale devient ténue. C’est cette frontière, entre promesse opérationnelle et capture industrielle potentielle, que nous proposons d’examiner à partir des faits connus et des choix affichés par les acteurs du moment.
Sommaire
DefendAir sur Skyranger : une annonce militaire ou une opération industrielle ?
Comme le rapporte Hartpunkt, MBDA Deutschland a signé un contrat pour développer le missile anti‑drones DefendAir, présenté comme une brique d’armement destinée à la tourelle Skyranger 30. Cette décision intervient alors que le besoin d’un effector léger et économique pour contrer drones d’attaque et munitions rôdeuses s’impose désormais comme une priorité. En l’état, l’annonce acte un développement, pas une mise en service. Elle s’inscrit dans un calendrier où les armées européennes, et la Bundeswehr en particulier, cherchent à densifier la composante SHORAD. Le pari industriel est clair : ajouter un étage de létalité à un système canon‑missiles mobile qui s’est rapidement imposé sur le marché européen par sa modularité et son pragmatisme d’emploi.
Cette Actualité est désormais réservée aux abonnés
Les articles d’Actualités Défense sont accessibles en intégralité pendant 48 heures après leur publication. Au-delà, ils rejoignent le flux réservé aux abonnés, avec l’ensemble des analyses et des dossiers.
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant dédié aux questions de défense et de sécurité internationale.
De toute facon, on sait bien que ESSI a été balancé pour « baiser » les Francais.
Une façon même pas habile de fusiller la concurrence. D’autant que comme signaler ici, l’aster est très représenté dans les marines européennes et le mistral omniprésent.