mardi, décembre 9, 2025

[Actu] Ballons stratosphériques et SWARMS : montée en puissance à 200 plateformes avec suivi radar du NORAD

L’élargissement annoncé de l’exercice SWARMS à environ 200 ballons stratosphériques, avec un suivi par radars terrestres du Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) et la participation de la garde côtière, traduit un passage à l’échelle. L’investissement de 3,5 millions de dollars doit éprouver l’emploi massif de plates‑formes attritables pour le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (ISR), le relais et la perturbation, depuis des îles et des navires à moins de 1 000 milles d’Hawaï. L’objectif affiché dépasse la démonstration. Il s’agit de valider des postures offensives et défensives à grande échelle, tout en mesurant les tensions industrielles et les limites historiques déjà documentées, afin d’aborder SWARMS 2026 dans une logique de mise en oeuvre opérationnelle..

SWARMS fait des ballons stratosphériques une couche de combat et de détection ISR

L’annonce place explicitement la stratosphère au cœur d’une stratégie de détection et d’actions multi‑domaine à grande échelle. Andrew Evans, directeur du bureau Strategy & Transformation au sein du renseignement de l’US Army, indique que l’expérimentation doit définir les contours d’un renseignement à l’échelle et rendre cette couche exploitable dès une phase initiale de crise. Comme l’indique Breaking Defense, l’effort vise une présence persistante, distribuée et sacrifiable, capable de créer des effets simultanés de détection et de perturbation. L’intention est claire, puisque la stratosphère devient un espace opératif à part entière.

Le passage d’une première hypothèse d’une centaine à environ 200 ballons ouvre la voie à des effets d’échelle et à une vraie détection en masse. Les équipes projettent des vagues successives de lancements, ce qui permet d’observer des dynamiques temporelles et adverses réalistes. Ainsi, la multiplication des vecteurs augmente mécaniquement la couverture, la redondance et la résilience, tout en testant la capacité à conserver la cohérence du dispositif. Cette massification interroge cependant les seuils de saturation du commandement et du contrôle, ainsi que la stabilité des liaisons et la capacité à trier, hiérarchiser et exploiter la donnée utile en temps limité.

La campagne, dotée de 3,5 millions de dollars, prévoit des mises en l’air dans un rayon de 1 000 milles d’Hawaï, au départ d’îles et de navires. Les rôles seront différenciés, puisque certains ballons joueront le rôle de leurres quand d’autres porteront des capteurs de renseignement, des moyens de brouillage ou des pseudo‑effecteurs destinés à simuler des menaces cinétiques. Cette répartition des charges utiles éclaire la logique d’un essaim modulable, combinant fonctions d’exploration, d’aveuglement et de déception, avec une gestion du risque fondée sur la résistance à l’attrition des plateformes.

ballon stratollite
ballon stratollite

La philosophie d’emploi apparaît duale, puisque l’essaim doit à la fois collecter des indices dans les premières heures d’un incident et déstabiliser l’adversaire par la masse. La logique est de bricoler rapidement une image de situation, même si la tenue de position n’est pas optimale, tout en contraignant les défenses adverses dans la stratosphère. Comme l’a résumé Andrew Evans lors d’un entretien, « Nous utilisons cela à la fois pour définir ce à quoi le renseignement à grande échelle pourrait ressembler et pour inclure la stratosphère dans la sphère opérationnelle pour un conflit de type “phase one”. »

L’engagement du NORAD, avec l’apport de radars terrestres pour suivre les objets, et la présence attendue de la garde côtière, visent à caractériser la signature d’un essaim vu depuis la défense. Cette coopérative favorise autant la préparation défensive que l’anticipation offensive, puisque connaître l’empreinte radar d’un tel dispositif permet d’ajuster filtres, seuils et procédures. Une telle démarche doit contribuer à bâtir une image capteur‑vers‑capteur de la stratosphère, prémisse d’une posture interarmées plus robuste face à des essaims adverses. 

Miniaturisation et architectures DDIL: contraintes industrielles du programme HELIOS et des essaims attritables

Les besoins techniques reflètent une forte poussée de miniaturisation. Des demandes d’information portent sur des capteurs au format réduit, notamment ELINT pour le renseignement électronique, COMINT pour les communications, ainsi que des radars légers, adaptés à des micro‑ballons stratosphériques. Le tout s’inscrit dans la trajectoire HAP‑DS pour High‑Altitude Platform‑Deep Sensing et dans le programme HELIOS pour High‑Altitude Extended‑Range Long‑Endurance Intelligence Observation System. Ces besoins, détaillés par The War Zone, définissent une altitude d’opération au‑delà de 60 000 pieds et des masses très contraintes pour préserver l’absorption de l’attrition et la mise en œuvre dispersée.

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2 Commentaires

    • ca depend. le F-22 a une furtivité mutliaspect, ce qui comprend de coté et du haut. le F-35 a été conçu pour avoir une furtivité sectorielle (frontale, par de dessous). ca ne signifie pas qu’il n’est pas discret sur les autres aspects, mais c’est moindre. Donc ce n’est pas vraiment une question de génération, mais d’appareil

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