mardi, décembre 9, 2025

[Actu] FREMM EVO ou FDI, la compétition des frégates portugaises sur fond de financement SAFE

Le dossier portugais de remplacement de la flotte de frégates s’est concrétisé à la fin de 2025 avec des visites en mer des frégates françaises Amiral Ronarc’h, une Frégate de défense et d’intervention, dite FDI, et italienne Emilio Bianchi, une Frégate européenne multi‑missions dans sa version évoluée, dite FREMM EVO. Lisbonne vise deux à trois unités pour un budget d’environ trois milliards d’euros, dans le cadre du programme européen Security Action for Europe, SAFE.

La confrontation oppose une solution présentée comme prête à l’emploi, orientée défense aérienne et antimissile intégrée, IAMD, et promettant des retombées industrielles locales, à une FREMM EVO mettant en avant des performances accrues en guerre électronique et en lutte anti‑sous‑marine, au prix de travaux lourds sur le Tage et à l’Arsenal do Alfeite. Le choix pèsera sur la trajectoire industrielle et opérationnelle du Portugal pour la décennie.

Calendrier sécurisé et créneaux export, Naval Group en position favorable pour le remplacement des frégates portugaises

Dès l’ouverture de la séquence, la proposition française a placé le calendrier au cœur de l’argumentaire. Naval Group indique pouvoir livrer au moins deux FDI au Portugal d’ici 2030, en s’appuyant sur une cadence de production déjà stabilisée et sur des lignes export actives, comme en Grèce, qui libèrent des créneaux après 2029, comme le rapporte le site néerlandais Marineschepen. Une telle fenêtre répond aux impératifs politiques de Lisbonne et réduit l’aléa de mise en service, alors que l’ambition porte sur deux à trois unités seulement.

Dans ce contexte, la parole de Pierre Éric Pommellet, le PDG de Naval Group, a donné un repère concret sur la faisabilité industrielle et le tempo de livraison. Il a mis en avant un rythme consolidé et la capacité à honorer un besoin court terme tout en préparant un soutien local au Portugal. « Naval Group dispose, selon son PDG, d’une capacité industrielle permettant de livrer au moins deux frégates au Portugal d’ici 2030. » Cette déclaration, faite lors de la venue de l’Amiral Ronarc’h à Lisbonne, s’est articulée avec un discours de retombées économiques et de modèle de maintenance transférable.

frégate FDI amiral Ronarc'h Marine nationale
Fregate Amiral Ronarc’h, première unité de type FDI format la classe éponyme de la Marine nationale

Parallèlement, la visite de la FREMM Emilio Bianchi s’est accompagnée d’une séquence industrielle assumée. La délégation italienne, conduite par le ministre de la Défense Guido Crosetto, s’est rendue à l’Arsenal do Alfeite, ce qui a lié de fait la proposition de frégates à des perspectives de travaux portuaires et d’investissements destinés à remettre à niveau les installations nationales. Cette articulation entre vente et chantier local a posé un cadre de discussion distinct, où l’infrastructure devient partie prenante du choix de plateforme.

Le financement européen ajoute une dimension d’ampleur au dossier. Lisbonne a inscrit son projet dans la fenêtre SAFE de l’Union européenne, avec un droit indicatif de six milliards d’euros et l’intention, signalée par la presse du pays, d’allouer la majeure partie de cette enveloppe à la nouvelle flotte. La contrainte n’est donc pas l’accès au capital, mais le phasage des dépenses et la capacité d’absorption des chantiers, afin de concilier équipement, soutien et formation.

Enfin, l’échelle du programme confirme l’importance stratégique de la décision. Deux à trois frégates pour environ trois milliards d’euros constituent le plus grand projet naval contemporain du Portugal. Les démonstrations successives à Lisbonne et la communication structurée des industriels visent à réduire l’incertitude technique et à emporter l’adhésion politique. Ainsi, la compétition se joue autant sur la crédibilité des délais, la solidité du soutien et la clarté des offres publiques que sur les performances brutes à la mer. 

FDI et Aster 30 donnent un effet IAMD immédiat à la Marine portugaise

La valeur cardinale d’une FDI pour Lisbonne tient à son apport immédiat en défense aérienne de zone. Dans la configuration visée, le couplage du radar SeaFire et des missiles Aster 30 constitue un ensemble cohérent qui élargit la bulle de protection et facilite l’intégration à la défense aérienne et antimissile intégrée, IAMD, de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, OTAN. À ce titre, le couplage du radar SeaFire et des missiles Aster 30est présenté comme un saut capacitaire tangible permettant de passer d’un rôle d’escorte de proximité à une véritable défense de zone.

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