La photo récemment apparue montre un grand trimaran noir estimé autour de 65 mètres, à flot devant ce qui semble être le chantier de Huangpu à Guangzhou. La silhouette, élancée et ramassée à la fois, cumule des signes propres aux navires de surface et aux sous‑marins. Les marques de profondeur visibles sur la coque, un mât rappelant un kiosque doté d’un schnorchel, ainsi qu’un propulseur arrière compatible avec un jet‑pompe, dessinent un concept hybride capable d’alterner discrétion submergée et navigation en surface. Si la datation de l’image demeure incertaine, la convergence de ces indices matériels crédibilise l’existence d’un prototype réel, et non d’un simple artefact visuel.
L’ensemble impose une lecture opérationnelle prudente. Le profil évoque un trimaran submersible apte à évoluer à faible tirant d’eau, potentiellement rapide et discret. Il pourrait donc occuper l’espace entre le domaine littoral et la haute mer, là où les défenses occidentales sont les moins denses. Cette émergence visuelle, désormais corroborée par l’observation satellitaire et des analyses techniques, justifie un suivi prioritaire, tant l’appareil pourrait ouvrir la voie à des usages variés, du navire drone au navire arsenal, avec des effets possibles sur l’équilibre naval en Indo‑Pacifique.
Sommaire
Le trimaran submersible chinois révèle une architecture hybride crédible et un jet‑pompe plausible
La photographie offre une vue de profil du navire dans l’eau et l’inscrit très probablement à Huangpu, ce que des observations satellitaires récentes ont déjà laissé entrevoir. Cette localisation plausible, en plus des détails visibles, permet de sortir de la spéculation pure pour parler d’un essai à la mer. Dans ce cadre, la description initiale a été étayée par les images ouvertes et des recoupements techniques. Comme l’a détaillé le site américain The War Zone, l’alignement entre clichés au sol et imagerie d’orbite renforce l’idée d’un prototype concret et suivi au fil des semaines, ce qui justifie de mobiliser d’emblée une grille de lecture opérationnelle.
Au‑delà du site, la coque concentre des attributs mixtes. Le relief de la superstructure, les marques de profondeur et la proue effilée composent une signature à mi‑chemin entre surface et sous‑marin. Cette architecture confirme l’hypothèse d’un concept réellement hybride, capable de naviguer en surface pour les transits efficaces, puis de s’immerger partiellement ou totalement afin d’abaisser sa signature. Le dessin longiligne, l’assiette proche de celle d’un submersible et la peinture noire vont dans ce sens. La logique de conception privilégie l’option d’un emploi alterné, avec des coûts hydrodynamiques assumés pour gagner en versatilité d’usage.
L’arrière laisse entrevoir un propulseur caréné, cohérent avec l’installation d’un jet‑pompe, ce qui cadre avec la recherche d’une vitesse utile à faible profondeur et d’une discrétion accrue en réduisant la cavitation. L’observation avait été notée par des spécialistes suivant de près la Marine chinoise dans la presse spécialisée. La présence vraisemblable d’un pumpjet s’explique par l’ambition de transits rapides sans pic acoustique pénalisant, notamment dans la bande littorale où la détection dépend aussi des bruits de fond. En pratique, ce choix dessine une enveloppe de mission plus dynamique qu’un simple bâtiment d’essai.
Le mât, proche d’un kiosque de sous‑marin et manifestement doté d’un schnorchel ou de mâts d’antennes, suggère une capacité d’émersion partielle pour communications et veille. Le détail renforce le caractère submersible du concept, avec des usages qui pourraient combiner transit discret, observation rapprochée et liaison de données. Les premières descriptions publiques ont, par ailleurs, été popularisées par les travaux d’H. I. Sutton, dont les analyses d’images ont précisé l’allure générale et le contexte d’essais près des installations d’évaluation côtières, à l’instar de ce que retrace HiSutton.com pour d’autres plateformes autonomes liées aux instituts navals chinois.
Des frappes d’arsenal à un porte‑drones inspiré du Zhu Hai Yun, les usages se dessinent pour la Marine chinoise
Une hypothèse récurrente consiste à voir dans ce bâtiment un navire arsenal non habité, apte à émerger brièvement pour tirer des missiles de croisière ou antinavires puis à se soustraire à la détection par immersion ou par éloignement rapide. L’idée s’insère dans une tendance plus large de massification de vecteurs déportés. Cette option gagnerait en pertinence si des évidences d’emports verticaux venaient à apparaître. Une lecture similaire est présentée par Naval News, où la combinaison d’allure hybride et de carène trimaran est jugée favorable à la stabilité, à la charge utile et au tir contrôlé en mer formée.
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