mardi, décembre 9, 2025

[Actu] La Royal Navy mise sur les navires‑mères norvégiens pour la guerre des mines

L’annonce de l’adhésion britannique au programme norvégien de navires‑mères pour systèmes autonomes, actée à Lunna House, intervient sur fond de hausse des activités navales russes et de nécessité de protéger les infrastructures sous‑marines de l’Atlantique Nord. Elle rattache explicitement des volets opérationnels (patrouilles conjointes et entraînements en Arctique) et industriels (coques, baies modulaires, robots) à une même trajectoire capacitaire.

Trois enjeux dominent : l’essor de grands navires‑mères capables de déployer des escadrilles d’USV (navires de surface sans équipage) et d’AUV (véhicules sous‑marins autonomes), la formation de blocs industriels concurrents en Europe, et un risque d’« interopérabilité OTAN » limitée entre coques standardisées et écosystèmes robotiques non interchangeables dans la guerre des mines.

La Royal Navy et la Norvège alignent opérations et navire‑mère pour doper la guerre des mines autonome

Londres a officialisé son entrée dans le programme norvégien de navires de soutien conçus comme « navires‑mères » de guerre des mines et de guerre sous‑marine sans équipage. L’annonce, faite à Lunna House, relie directement la coopération navale en Atlantique Nord à la montée en puissance de capacités autonomes, sur fond de hausse de 30 % des détections de navires russes près des eaux britanniques sur deux ans. Dans un article du UK Defence Journal, l’objectif est d’accroître la protection des infrastructures sous‑marines et de déployer des systèmes USV/AUV à distance, depuis des plateformes persistantes adaptées.

Le dispositif s’inscrit dans un cadre plus large de coopération entre alliés. L’accord relie les patrouilles conjointes, l’entraînement en Arctique et les besoins de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), avec une articulation industrielle mentionnant la frégate Type 26, les missiles de frappe navale et les stocks de torpilles. Keir Starmer, le Premier ministre britannique, et Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, ont acté cette feuille de route, tandis que John Healey, le secrétaire à la Défense britannique, a souligné la nécessité d’aligner moyens et alliances face à l’activité sous‑marine russe.

Sur le plan industriel, la coopération associe BAE Systems et Kongsberg Defence & Aerospace autour de coques multi‑missions et de baies modulaires pour robots. Un candidat cité est le concept Kongsberg Vanguard, avec des installations de mise à la mer et de récupération adaptées à des escadrilles d’USV/AUV. L’approche modulaire vise à intégrer des capteurs, sonars remorqués et engins de neutralisation dans des cycles de déploiement prolongés, avec reconfiguration rapide des espaces mission pour soutenir la guerre des mines et la surveillance d’infrastructures.

Type 26 HMS Glasgow royal navy
HMS Glasgow, première unité de la classe City Type 26 aux chantiers navals BAE Systems

Côté britannique, la Royal Navy accélère le remplacement des chasseurs de mines traditionnels par des systèmes autonomes opérés depuis des navires de soutien plus grands. Cette transition, décrite comme une capacité de chasse aux mines nouvelle génération, suppose plusieurs coques‑mères pour la permanence à la mer, la gestion de l’emport robotique et des procédures d’entretien à bord. L’Atlantique Nord, les câbles de données et les pipes énergétiques concentrent l’effort, l’objectif étant de traiter des zones minées sans exposer d’unités habitées, tout en durcissant la posture de veille sous‑marine. 

rMCM et Naval Group catalysent une recomposition européenne face à des axes concurrents

Un premier bloc se structure autour du programme belgo‑néerlandais‑français rMCM, qui a confié à Naval Group et à Exail, réunis au sein de Belgium Naval & Robotics, la conception et la construction de douze grands bâtiments de guerre des mines et de leur suite robotisée. Le programme rMCM réunit ainsi Pays‑Bas et Belgique, rejoints par la France, avec des coques de plus de 80 mètres emportant navires porteurs de surface et AUV de localisation et de neutralisation, pour remplacer les Tripartite.

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