Depuis son entrée en vigueur, la nouvelle Loi de Programmation Militaire française, couvrant la période 2024 à 2030, ou LPM 2024-2030, est simultanément plébiscitée et décriée. D’un côté, il s’agit, incontestablement, de la LPM la plus ambitieuse jamais établie depuis que l’exercice existe, avec une augmentation une augmentation planifiée de 22 Md€ et presque 50 % du budget des armées, sur les sept années qu’elle couvre.
D’un autre côté, elle montre, à peine entamée, de sérieuses et dangereuses limites, tant elle a été taillée au plus juste, sans les marges de manœuvre d’autant plus indispensables que la situation internationale est plus dynamique que jamais.
Ces derniers mois, toutefois, ce ne fut pas tant le manque d’adaptabilité de la LPM qui engendra inquiétudes et critiques, que les impasses qu’elle fut contrainte d’accepter, faute de crédits. Ces impasses, justement, deviennent, à présent que la situation internationale est instables, de véritables faiblesses opérationnelles, engendrant des risques accrus pour les militaires français, et un danger perceptible pour la sécurité du pays, et la crédibilité de ses armées.
Dans cet article en deux parties, nous présenterons 10 de ces programmes d’équipement des armées, du char de combat aux drones navals et sous-marins, en bien des aspects indispensables, dès à présent, à l’accomplissement de la mission, mais absents de la LPM 2024-2030.
Sommaire
Les limites de la LPM 2024-2040 apparaissent au grand jour
Si ni l’exécution de la LPM 2024-2030, ni les conséquences à venir des déclarations de Donald Trump et de Mark Rutte, sur l’évolution de l’effort de défense français, ont trouvé leur chemin jusqu’au discours de Politique Générale du premier ministre, François Bayrou, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme quant aux limites et impasses de cette LPM, depuis plusieurs mois.

En effet, en dépit de son ambition budgétaire, qui aurait sans aucun doute satisfait tous les militaires français en 2017, en rupture radicale avec 20 années de politique budgétaire incohérente et très insuffisante pour les armées, celle-ci a montré, dès 2024, ses propres limites.
Conçue « au plus haut », et sans marge de manœuvre, celle-ci est effectivement très exposée aux moindres variations programmatiques et évolutions des menaces, ne permettant d’y répondre qu’au détriment des programmes planifiés.
C’est ainsi que le programme de Porte-avions nucléaire de nouvelle génération, pourtant l’un des piliers de cette LPM, s’est à nouveau retrouvé menacé, en fin d’année 2024, représentant la cible désignée la plus évidente, pour libérer des crédits afin de faire face à certaines urgences et impondérables.
Plus généralement, la LPM a été conçu sur le fil, sans aucune marge de sécurité, dans un environnement qui, au contraire, n’a jamais été aussi dynamique et imprévisible, depuis les années 80.
En outre, les calendriers sur lesquels beaucoup des grands programmes industriels de cette LPM ont été conçus, s’avèrent aujourd’hui remis en question par l’évolution de la menace, et les progrès technologiques et industriels démontrés par les principaux compétiteurs stratégiques du pays, dont la Russie, la Chine, l’Iran ou encore les États-Unis.
5 programmes aussi urgents qu’indispensables à l’Armée de terre, non couverts par la LPM 2024-2030
Ainsi, ces derniers mois, ces évolutions exogènes, ont dessiné de nouveaux besoins pour les armées, nécessitant une réponse à la fois indispensable et urgente. Faute de quoi, les unités françaises potentiellement déployées, ainsi que la cohérence de la posture défensive du pays, seraient rapidement menacées, avec des risques majeurs pour les militaires, et pour la sécurité de la nation.

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Hé bien, espérons que cette fois ci sera la bonne! Que nos militaires seront enfin écoutés.
hola , la guerre est quelque chose de bien trop sérieuse pour laisser les militaires s’en occuper, c’était une phrase de G. Clémenceau, donc cela ne date pas de hier ? je ne suis pas sûr que cela va changer tout de suite, désolé
Comme d’habitude, vous vous emballez sévère sur la defence aérienne russe * terrible* qui abat des SU 24 des mig 29 ou des EC 190
C’est pas prouvé sa qualité ce genre de performance. Sans compter le nombre de retour sur des gros impacts destructeurs de zone défendu par la fameuse * terrible * défence aérienne russe( et pas par des missiles balistiques )
Un adjectif sur un article de plus de 5800 mots ! Par ailleurs, tous les efforts actuels, concernant l’évolution de la flotte de chasse, concernent précisément la survivabilité en espace aérien très contesté : furtivité, brouillage, vol TBA et haute vitesse, munitions stand-off et anti-radars ou encore drones de combat. Le fait est, qu’il s’agisse des pilotes ou des spécialistes de la défense sol-air (y compris les industriels), tous reconnaissent le caractère « terrible » de la defense antiaérienne multicouche russe (et chinoise), et beaucoup la redoute.
Bonjour,
Il semble qu’il manque un bout du paragraphe sur le caesar 105mm.
Bien à vous